
Sept prix Nobel d’économie exhortent la France à adopter un impôt sur les ultrariches
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Tribune libre
8 novembre 2015
Les propositions diverses des candidats méritent de nombreux commentaires. J’aurai peut-être l’occasion d’y revenir. Mais je m’attacherai ici à apporter ma contribution dans un domaine qui me semble essentiel : l’avenir des déplacements, notamment collectifs.
Tous les candidats se sont engagés à réaliser des infrastructures lourdes. La première question à se poser est : avec quels moyens ?
D’emblée, constatons, parce que les analyses financières ont été faites, l’absence de marges de manœuvre frappant l’ensemble des collectivités concernées.
D’abord la Région. La Chambre Régionale des Comptes et le Cabinet spécialisé Klopfer ont conclu à une capacité d’investissement quasi nulle de la Région dans les années à venir, même en cas de maîtrise budgétaire du chantier de la nouvelle route du littoral, qui connaît pourtant de sérieux aléas, apparents (l’approvisionnement en matériaux notamment), et “cachés” (par exemple le problème de l’instabilité des sols sur le tracé devant accueillir les piles du viaduc).
Pour bien comprendre l’enjeu, il faut être conscient qu’une politique de déplacements durables doit mobiliser TOUS les acteurs concernés. Et chacun sait que le Département et les communes, comme les communautés d’agglomérations, se plaignent – à juste titre d’ailleurs – des effets désastreux des mesures nationales : d’abord du gouvernement Sarkozy-Fillon de geler les dotations aux collectivités, ensuite du gouvernement Hollande-Valls de réduire celles-ci.
C’est dans ce contexte que le Département a recentré la réorganisation du réseau Car jaune sur ses compétences, et RIEN QUE sur ses compétences. Résultat : malgré des recettes supérieures à celles attendues contractuellement, des difficultés persistent du fait, d’une part, du refus du Département de renforcer le réseau avec des bus supplémentaires, et d’autre part, du refus des réseaux locaux de se renforcer en conséquence, en ne se greffant pas suffisamment sur ce réseau armature avec des correspondances adaptées. Réseau armature dont la responsabilité va bientôt être transféré du Département à la Région, ne l’oublions pas.
Pourquoi les communautés d’agglomérations, responsables de ces réseaux locaux, n’ont-elles pas pris les mesures indispensables ? La réponse réside dans un choix financier, car les options retenues par les élus concernés, PAR AILLEURS CANDIDATS AUX REGIONALES, le montrent : réduction du montant annuel envisagé pour les futures délégations de service public du TCO comme de la CINOR, pour ne citer que celles-ci.
Et pourtant, chaque candidat y va de son projet qui, comme pour le réseau Car jaune, se heurtera aux difficultés de correspondance adaptée à la nouvelle infrastructure proposée, pour peu que celle-ci se concrétise et ne reste pas au stade de promesse de campagne irréalisable financièrement.
Car je le répète : une fois accompli le voyage par voie ferroviaire, il faut bien que les usagers prennent un réseau local qui ne soit pas bloqué du fait du partage de la voirie routière de plus en plus embouteillée. Et on en revient à la réduction de l’offre proposée par les communautés d’agglomération, où la mise en œuvre de voies réservées aux transports collectifs est totalement absente du débat.
Monorail ? Pas cher ? En investissement, sûrement moins qu’un vrai projet ferroviaire. Sauf que le fonctionnement est onéreux. Puisque surélevé par rapport à la voirie routière, ce qui ne va pas sans poser des problèmes d’intégration paysagère en milieu urbain, il faudra des aménagements respectant les exigences d’accessibilité, notamment aux personnes à mobilité réduite. De plus, s’il s’agit par exemple d’une solution pour les usagers automobilistes venant de l’Est, il faudrait préciser où vont se trouver à Sainte-Marie les parcs relais pour les dizaines de milliers de voitures concernées.
Un tramway de Saint-Benoît à Saint-Denis, pas un tram-train, comme l’a précisé Huguette Bello lors d’une matinale sur Radio Réunion ? Cela signifie une vitesse réduite du tramway puisque desservant les communes de l’Est. Ensuite, à quel coût, et avec quel argent, puisqu’en plus de la dépense assumée avec sans doute des surcoûts pour la NRL, il y aura de lourds investissements (587 millions d’euros valeur 2015) pour le fameux boulevard Nord cher à Gilbert Annette ?
Un réseau ferroviaire de Saint-Benoît à Saint-Pierre voire Saint-Joseph, comme le préconisent Thierry Robert et Patrick Lebreton ? Si la proposition a le mérite de fixer un objectif sur la quasi-totalité du territoire habité, encore faut-il préciser les tronçons prioritaires, et là aussi avec quels moyens financiers.
Il y aurait encore tant à dire à ce sujet. D’ores et déjà, quelques interrogations :
- puisqu’il est indispensable d’avoir des voiries réservées aux transports collectifs pour garantir la régularité du trafic, afin d’avoir des correspondances avec le moindre temps d’attente, en ville comme en milieu inter urbain, va-t-on construire de nouvelles voies dédiées, où et avec quel argent, ou bien va-t-on devoir partager la voirie existante, ceux voulant garder leur liberté de circuler dans des voitures acceptant de partager le réseau actuel, déjà saturé ?
- puisque les moyens financiers sont réduits, quand on sait que les transports collectifs n’absorbent qu’une portion congrue des déplacements, mesure-t-on ce qu’il faudra comme moyens financiers ne serait-ce qu’en cas de doublement de la fréquentation par bus, pour ne pas aggraver le questionnement avec un tronçon ferroviaire ?
- enfin, sachant que les moyens financiers actuels résident principalement dans la taxe sur les carburants, par le biais du FIRT (fonds d’investissement routier et de transport), comment généraliser les transports collectifs sachant que cela affectera par voie de conséquence les recettes perçues sur du carburant qui serait alors moins consommé ?
Pour conclure, je dirai que l’enjeu des déplacements est trop important pour être traité superficiellement. Les défis à relever sont tels que les candidats auraient intérêt à en appeler à la conscience citoyenne. Et ce avant que les difficultés ressenties ne deviennent tellement insupportables que des mesures à l’emporte pièce soient prises ici et là, tout en montrant du doigt « l’autre », bouc émissaire tout trouvé, ainsi que je l’ai écrit dans ma tribune libre du 20 mai 2015 sur le projet régional par ces mots : « Le projet doit bien sûr affirmer un accord sur des points essentiels. En tout état de cause, il ne peut être un catalogue de mesures dont la mise en œuvre dépendrait de l’Etat voire d’autres partenaires, car le citoyen pourrait y voit une énième manœuvre pour leurs auteurs de se dérober une fois l’élection passée. »
Pierre Vergès
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