Après les dernières fortes pluies sur l’île

En attendant le tram-train

7 mars 2005

Les fortes pluies de ces derniers jours ont perturbé la vie économique, révélé de graves carences en termes d’aménagement du territoire et souligné l’urgence d’un tram-train pour régler la question de la mobilité. D’utiles enseignements sont à tirer au moment où l’on va réviser le SAR. Enfin, ces intempéries doivent nous alerter sur les risques encourus avec une multiplication et une intensification des cyclones du fait du réchauffement climatique.

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Ce n’étaient pas des cyclones, mais les deux dernières fortes pluies qui se sont abattues sur l’île ont révélé certaines fragilités réunionnaises. On a appris que le concept de “zone inondable” n’était pas un vain mot. On a pu constater les conséquences d’erreurs, de lacunes comme la défaillance de système d’évacuation des eaux usées. On a vu que des ravines mal irriguées peuvent jouer un mauvais rôle.
Il n’y a pas que de la fatalité dans ce qui est arrivé. On a fait n’importe quoi et n’importe comment souvent dans ce pays. Au moment où s’amorce la révision du SAR, il y aura certainement d’intéressants enseignements à tirer. Mais pourra-t-on aller jusqu’au bout des conclusions ?
Pendant ces journées pluvieuses, toute une part de la vie économique de l’île se trouve bloquée. Mais, demain, la situation sera pire. Une des conséquences des changements climatiques sera l’amplification du nombre des cyclones ainsi que leur densification. Les récentes fortes pluies nous ont donné un avant-goût de ce qui nous attendent.
S’il est une urgence qu’ont rappelée les récentes intempéries, c’est bien celle de l’installation d’un tram-train. La Réunion s’est retrouvée en partie ou totalement paralysée - surtout lors des pluies d’il y a une dizaine de jours - en raison du blocage de la circulation routière.
L’entrée sur Saint-Denis de l’Ouest comme de l’Est a été impossible. Avec un chemin de fer, on n’aurait pas ce genre de problèmes. Un train circule en tout temps, qu’il neige, qu’il y ait du verglas, comme c’est le cas actuellement en Europe ou qu’il vente et qu’il pleuve.
Cela souligne, une fois la responsabilité de ceux qui ont décidé, il y a 50 ans, de supprimer le chemin de fer et de ceux qui, aujourd’hui, combattent le tram-train. L’alternative qu’ils présentent : mettre en place un système de transport en bus. Cela signifierait que l’on augmenterait d’environ 2000 le nombre de cars en circulation. Si jamais un tel système est adopté, il suffit d’imaginer ce que serait la situation le jour où l’on mettrait sur les routes réunionnaises, autant de bus supplémentaires en circulation. Bonjour les dégâts, les jours de fortes pluies !


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