Boulevard Sud : la fin d’un grand chantier

En avant vers le tram-train

23 décembre 2008, par Manuel Marchal

C’est un chantier de plus de trente ans qui s’est achevé hier par la livraison du nouveau pont sur la rivière des Pluies. Cet ouvrage d’art conclut la réalisation du Boulevard Sud, une route à quatre voies permettant de traverser Saint-Denis tout en fluidifiant les déplacements locaux. Ce pont porte en lui le mode de déplacement du futur. En effet, il comprend d’ores et déjà l’emprise qui accueillera le tram-train.

C’est la fin d’un grand chantier de près de trente ans d’études et de travaux. C’est en effet en 1970 que le Boulevard Sud a été inscrit dans un document d’urbanisme, et la première étude date de 1977. La première section de cet itinéraire a été réalisée voici 23 ans par le Conseil général et la commune de Saint-Denis. Trois ans plus tard, la Région devenait partenaire du projet dont elle allait être le principal financeur. En 1991, l’entrée Ouest du Boulevard Sud prend forme avec la livraison du pont Vinh San. C’est à partir de 1998 que le projet connaît un coup d’accélérateur. Depuis la première mandature de Paul Vergès à la présidence de la Région ont été livrés le carrefour du CERF, la section à quatre voies entre la route Digue et le rond-point Stanislas Gimart, la six voies entre la route Digue et le Boulevard Doret, la quatre voies entre le pont Vinh San et la rue de la Source, puis en 2004 la tranche entre la Source et la rue Mazagran. Cette année, c’est la livraison des dernières sections, dont deux ouvrages d’art : la tranchée couverte entre Mazagran et Doret, et le pont sur la rivière des Pluies. Deux mises en service entre lesquelles a été livrée la mise à quatre voies de la section de Sainte-Clotilde, construite sur deux voies 23 ans auparavant.

Huit mètres pour le tram-train

La section inaugurée hier est le résultat de quatre ans de travaux, d’un coût de 85 millions d’euros financés à 61,5% par la Région et à 38,5% par l’Europe. Elle intègre dès le départ l’emplacement du moyen de transport du futur : le tram-train. Sur ses 38 mètres de large, le pont en réserve 8 au tram-train. Commencé en février 2004, les travaux ont été jalonnés par l’inauguration du rond-point de Gillot en août 2005. Le pont sur la rivière des Pluies, d’une longueur de 190 mètres, a nécessité pour sa part trois ans entre l’attribution du marché et la livraison à la circulation. De par sa longueur et sa complexité, il est considéré comme un ouvrage d’art non courant.
Long de huit kilomètres, d’un coût de 250 millions d’euros, ce chantier a permis à la commande publique d’apporter une contribution importante à l’activité du BTP.
Il a permis aussi de rappeler que le partenariat institutionnel est une condition indispensable à la réussite des grands projets d’intérêt général. En effet, le Boulevard Sud a été financé à 57% par la Région, et à 43% par le Département, l’Europe, la commune de Saint-Denis et l’Etat.

Chaque jour, 100.000 voitures envahissent Saint-Denis

Il est important de noter que le Boulevard Sud permettra de fluidifier la circulation, mais n’est pas la solution qui règle tous les problèmes de transport à Saint-Denis. Tous les jours, ce sont 64.000 véhicules qui entrent par l’Est de Saint-Denis, et 50.000 par l’Ouest. Sur ce flux, seul 10% transite, ce qui veut dire que ce sont plus de 100.000 voitures qui quittent un point de La Réunion pour se rendre à Saint-Denis. Les embouteillages quotidiens entre le Butor et le Lancastel en sont d’ailleurs l’illustration : un route à quatre voies ne suffit pas. Etant donné que chaque année, ce sont environ 30.000 véhicules qui sont importés à La Réunion, la poursuite dans le tout-automobile conduira La Réunion au coma circulatoire.
L’alternative à cette paralysie du pays se trouve dans les huit mètres d’emprise qui sont réservés à un autre mode de transport dans le nouveau pont. C’est en effet le tram-train qui donnera la possibilité à Saint-Denis d’être enfin libérée des dizaines de milliers de véhicules qui envahissent ses rues tous les jours engendrant embouteillages, pertes de temps et pollution.
Au moment où s’achève donc le grand chantier du Boulevard Sud, en avant vers le tram-train.

Manuel Marchal


31 millions d’euros par kilomètre

D’un montant de 250 millions d’euros pour huit kilomètres avec deux ponts et une tranchée couverte, le coût au kilomètre du Boulevard Sud est équivalent à celui de la route des Tamarins, dont les 33 kilomètres concentrent plus de 120 ouvrages d’art dont plusieurs sont exceptionnels : les viaducs de Saint-Paul, de la ravine de Trois-Bassins, de la Grande Ravine et de la ravine Fontaine.

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