Mise au point de Christian Estrosi

Financement du tram-train : l’État tiendra son engagement

5 octobre 2007, par Manuel Marchal

« L’État a pris des engagements très forts. Un engagement de l’État ne peut pas être remis en cause à chaque fois. Je ne souhaite pas que cela soit remis en cause ». Au sujet du tram-train, Christian Estrosi, le Secrétaire d’État à l’Outre-mer, a fait une mise au point très claire hier à la Région devant la presse : l’État respectera son engagement et celui du Président de la République, le financement du tram-train ne sera pas remis en cause.

Christian Estrosi : « Il n’y a aucune raison que des sujets nous opposent. Tout comme Paul Vergès, je suis un homme préoccupé par l’intérêt général ».(photo Toniox)

« Le tram-train est un projet qui tient à cœur à tout le monde, la circulation est de plus en plus dense et les émissions de CO2 augmentent. La Zone franche globale d’activités intègre une dimension de développement durable. L’État a pris des engagements très forts. Un engagement de l’État ne peut pas être remis en cause à chaque fois. Je ne souhaite pas que cela soit remis en cause ». À tous ceux qui manœuvrent pour démanteler le financement du tram-train, le secrétaire d’État à l’Outre-mer apporte une clarification importante. Il n’est pas question de revenir sur le Protocole de financement signé par le Président de la République. Il n’y a pas de remise en cause de l’engagement de l’actuel Président de la République : l’État honorera son contrat, il participera au financement du tram-train conformément à l’accord signé solennellement à Matignon.
Voilà qui apporte une clarification essentielle, la volonté du Président de la République ne changera pas.
Cette déclaration a été prononcée lors d’une rencontre avec la presse à la conclusion d’une rencontre avec Paul Vergès, Président de la Région. Pour ce dernier, la réponse du ministre souligne que « le contrat signé sera honoré par l’État. C’est le principe de la continuité de l’État ».
Interrogé par ailleurs sur les conditions dans lesquelles s’est passé l’entretien avec le président de la Région, Christian Estrosi a affirmé qu’« il n’y a aucune raison que des sujets nous opposent. Tout comme Paul Vergès, je suis un homme préoccupé par l’intérêt général ».
Le président de la Région a rappelé combien il est important de ne pas reproduire de manière mécanique à La Réunion les mêmes divisions qu’en France. Et de souligner que « quelles que soient les orientations à Paris », il est essentiel d’avoir une définition de l’avenir de La Réunion, dans la perspective de faire avancer l’intérêt général du pays.

Manuel Marchal


Co-développement : déléguer un rôle plus important à La Réunion

Lors de l’entretien, il a été question du « positionnement de La Réunion dans son environnement régional », selon les mots de Christian Estrosi.
Le secrétaire d’État a indiqué qu’une « feuille de route a été adoptée en Conseil des ministres. Cette feuille de route correspond parfaitement à la vision de Paul Vergès dans les rapports que La Réunion peut entretenir avec Madagascar et les Comores ». « Nous voulons déléguer à La Réunion le rôle de plate-forme dans la région, pour parler au nom de la France », a-t-il ajouté.


Loi-programme : « fournir aux collectivités des moyens » pour transformer la croissance en emplois

Christian Estrosi a déclaré qu’« il y aura de l’argent pour la loi-programme ». « Sur la base des richesses de La Réunion, nous avons la possibilité de créer des emplois ». Il note que d’autres volets concernant l’Outre-mer voient leur budget augmenter, notamment le logement.
Innovation et social ne doivent pas s’opposer, souligne-t-il. « Des politiques de solidarité sont à amplifier, afin que personne ne soit au bord du chemin », précise-t-il. « Nous avons en plus un défi formidable avec les énergies renouvelables, les ressources océaniques. Nous avons l’objectif d’élargir l’offre d’emplois ».
Christian Estrosi note que La Réunion a un taux de croissance de 5%. Sachant que « la croissance créée de l’emploi », il est important que « l’État fournisse aux collectivités des moyens afin de leur permettre de se saisir de ces opportunités ».


Continuité territoriale : accord en vue

Sur ce point, le secrétaire d’État explique que ses services travaillent en collaboration avec ceux de la Région et indique qu’une réponse a été trouvée depuis plusieurs jours.
Toujours au sujet de la continuité territoriale, Christian Estrosi souhaite une plus grande décentralisation dans les concours. C’est-à-dire qu’au lieu d’imposer à des candidats réunionnais de passer les épreuves en France, il est plus juste de demander à des examinateurs de se déplacer à La Réunion


Doubler les places attribuées aux Réunionnais en Faculté de médecine

Pour Christian Estrosi, le numerus clausus de 36 accordé aux étudiants réunionnais en deuxième année de Faculté de médecine est « une injustice profonde ».
À cause de ce nombre de places insuffisant, il constate qu’au concours, des étudiants réunionnais recalés ont de meilleures notes que d’autres étudiants qui sont admis à poursuivre leurs études de médecine.
Cela amène le secrétaire d’État à demander le doublement du nombre de places auxquelles ont droit les étudiants réunionnais. Cette mesure permettra de « conforter le dynamisme d’une jeunesse engagée dans la solidarité ».


Sortir du sectarisme de parti pour lever les blocages

Christian Estrosi a également souligné qu’il est important de dépasser les affrontements idéologiques stériles. Le secrétaire d’État à l’Outre-mer fait en effet le constat suivant : si la France a pu faire des réformes sans précédent en 4 mois sans être dans une situation de blocage, cela est dû à la politique d’ouverture de Nicolas Sarkozy. Et d’expliquer qu’à partir du moment où toutes les sensibilités sont prises en compte, il est plus facile de lever les blocages.

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