Tout le monde a été étonné par les déclarations de Jean-Paul Virapoullé après l’effondrement de la falaise de la route du littoral. Il s’est singularisé par sa brutalité, son outrance, sa grossièreté, et ses attaques personnelles contre Paul Vergès. Pourquoi une telle attitude ? Pourquoi est-il le seul responsable politique à s’exprimer de la sorte ?
Jean-Paul Virapoullé rêvait d’un destin national, il s’imaginait le porte-parole des Réunionnais, mais il ne peut aujourd’hui que constater son déclin dans l’opinion. Ses amis politiques lui font même remarquer qu’il est décalé par rapport à la situation réelle du pays.
Ce déclin, Jean-Paul Virapoullé le connaît dans son clan de La Relève. De fait, Cyrille Hamilcaro s’est emparé de la Direction de La Relève. C’est en effet ce que montrent les événements du 19 mars dernier.

Le déclin

Lors de ces manifestations célébrant les 60 ans de l’abolition du statut colonial, nous avons vécu une passation de pouvoir du maire de Saint-André vers celui de Saint-Louis : Jean-Paul Virapoullé s’est rendu dans la ville du Sud. Ce faisant, il a consacré la prise de la Direction de La Relève par Cyrille Hamilcaro, et donc perdu son leadership sur le mouvement.
D’ailleurs, les observateurs présents le 19 mars à Saint-Louis ont noté que Cyrille Hamilcaro a réuni autour de lui les maires du Sud de sa sensibilité politique, alors que Jean-Paul Virapoullé n’a pas pu en faire autant avec les maires du Nord et de l’Est, et cela, il ne le supporte pas. Le maire de Saint-André est incapable de vivre La Réunion de 2006, il ne comprend pas les profonds changements qu’est en train de vivre notre société depuis déjà quelques années. Alors, il s’imagine encore dans les années 70 et concentre ses coups sur Paul Vergès.

Un “has-been”

De tous les responsables politiques de La Réunion, il est le seul à être intervenu de la sorte après la catastrophe de vendredi dernier. Alors il ressort ses vieilles rengaines dépassées, tel un “has-been”, ce qui explique son arrogance.
Il se lance dans une diatribe sur le gaspillage des fonds publics. Un argument étonnant de sa part quand on sait que la Chambre régionale des comptes l’a épinglé sur sa gestion communale.
Hier en conférence de presse, Éric Fruteau et Joé Bédier en ont rappelé le résultat : plus de 50 millions d’euros de dettes sur les têtes des Saint-Andréens. Quant à la gestion de la Maison Valliamé par Jean-Paul Virapoullé, elle est une typique étude de cas de la rubrique “gaspillage des fonds publics” dans les écoles de gestion de France et d’Outre-mer.
Le représentant de La Relève s’en prend aussi à la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise. Il sait pourtant très bien que l’on ne peut pas prendre les crédits affectés à ce chantier pour les distribuer ailleurs. Jean-Paul Virapoullé sait aussi que le coût de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise est approximativement celui d’un lycée, alors qu’elle est là pour nous aider à relever nos défis en renforçant la cohésion de notre société.
Par ailleurs, le maire de Saint-André sait aussi que le coût de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise équivaut à celui du parc du Colosse, financé presque en totalité par la Région. Alors, quelles sont les priorités ?

Il s’enfonce dans son isolement

Au fond, la réaction de ce responsable politique ne fait que montrer son sectarisme : Jean-Paul Virapoullé n’est plus dans le coup. Et il s’enfonce dans son isolement car après avoir perdu la Direction de La Relève, il trahit ses amis. Dans “Témoignages” d’hier, nous avons expliqué comment il manœuvre pour placer son fils Jean-Marie à la 1ère vice-présidence du Conseil général. Il tente d’imposer la prédominance de l’UDF sur l’UMP au Conseil général.
Pendant ce temps, Cyrille Hamilcaro va rencontrer Nicolas Sarkozy pour demander l’investiture de l’UMP dans la 3ème circonscription alors qu’André Thien Ah Koon, membre de l’UMP, n’a pas reçu la notification l’obligeant à quitter son mandat de député du fait de son inéligibilité.
Ici on se dit à l’UDF, mais sans scrupule on va à Paris rencontrer le président de l’UMP pour prendre les mandats d’élus UMP.
Écarté de la tête de La Relève, incapable de vivre dans La Réunion de 2006, Jean-Paul Virapoullé n’est plus dans le coup et il s’enfonce. C’est ce qui explique pourquoi il s’est livré seul à des attaques personnelles contre Paul Vergès.

Manuel Marchal

Roland Lambert, l’insulteur

Pour la ènième fois depuis la tragédie de vendredi dernier sur la route littorale, Roland Lambert était l’invité de RFO hier à midi trente sur les ondes de Radio Réunion, dans l’émission “Question d’actualité”. Le responsable de “La Relève” à La Possession, soi-disant représentant d’une association d’usagers de la route littorale, a continué à tenir des propos aussi confus, mensongers et injurieux que tout au long du week-end. À l’image de son patron saint-andréen.
Dans cette émission, un responsable de l’Alliance, Éric Delorme, de Priorité socialiste Réunion (PSR), a surtout insisté sur le fait que "l’heure n’est pas à la polémique" et que "nous devons tous travailler ensemble pour l’intérêt des Réunionnais". Joël Mangin, président d’une association de transporteurs, a déclaré pour sa part : "il faut que nous soyons tous solidaires".
Le chef de “La Relève” à La Possession, quant à lui, a surtout insulté le président de la Région, Paul Vergès, le traitant de "menteur", et le 1er vice-président, Camille Sudre, en disant : "l’homme blanc devrait s’habiller en noir car La Réunion est en deuil".
Sans commentaire.

L. B.