Proposition de la Région d’un syndicat mixte pour faire rouler 2.000 bus à La Réunion

L’Alliance rappelle les compétences définies par la loi

23 septembre 2010, par Manuel Marchal

Le groupe Alliance du Conseil général a donné hier son point de vue sur la demande faite par la Région de la création d’un syndicat mixte pour concrétiser la promesse du Trans-éco-express, les 2.000 bus.

« Nous voulons clarifier pour que l’on ne nous rejette pas la responsabilité de la non-faisabilité du Tran éco express » : c’est en substance le propos introductif tenu par Alain Zanéguy, vice-président du Conseil général, lors de la conférence de presse du groupe Alliance au cours de laquelle ses élus ont commenté la demande de la Région de créer un syndicat mixte pour les transports.
La première question posée par l’Alliance est le contenu de ce syndicat mixte, pour le moment bien flou. D’autant plus qu’en matière de bus, La Réunion n’est pas dépourvue avec les réseaux des communautés d’agglomérations, et les Cars Jaunes interurbains du Conseil général.
Les élus rappellent pour leur part que la priorité est de desservir davantage les écarts, avec le système des Ti-car Jaunes qui montent dans les Hauts.
Alain Zanéguy note que la collectivité veut travailler en bonne intelligence avec tout le monde, mais que la compétence d’un réseau de bus interurbains relève du Conseil général. La Région est dans son rôle si elle fait des projets pour améliorer la circulation sur les routes nationales.
Alain Zanéguy s’étonne par contre des subventions de la Région annoncées à des maires pour la modernisation de leur centre-ville afin d’y faire passer le Trans éco express. Les bus doivent aussi sortir des villes, rappelle le vice-président de la Région, et donc pourquoi la Région ne propose-t-elle pas au Conseil général des subventions pour les travaux sur les routes départementales ?
Enfin, Alain Zanéguy s’interroge sur le déficit que la Région, et donc les Réunionnais, devra supporter si elle met en service 2.000 bus. Du fait de la spécificité de la situation réunionnaise, les usagers du bus interurbain sont essentiellement des personnes qui ont des revenus insuffisants pour acheter une voiture, car elles relèvent des minima sociaux. De ce fait, elles se déplacent entre le 6 et le 16 la plupart du temps, et, à partir du 20, les Cars Jaunes ne sont plus remplis. Cela explique pourquoi les recettes de la vente des tickets ne couvrent que 30% des dépenses de fonctionnement, 70% étant à la charge de la collectivité.
Or, le réseau Cars Jaunes, ce sont 21 millions d’euros de dépenses de fonctionnement, pour beaucoup moins que 2.000 bus. Plus il y aura de bus et de kilomètres parcourus, plus il y aura de déficits. Combien va coûter le Trans éco express ? Qui va payer ?
Et qu’est-ce qui pousse la Région à vouloir faire rouler 2.000 bus en sachant que la Région a la compétence dans les réseaux ferroviaires conclut Daniel Alamélou.

Manuel Marchal


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