Tram-train

L’Est et le Sud pris en otage par leurs élus

12 mai 2005

Face à l’actualité, Priorité socialiste Réunion réagit. Lundi de Pentecôte, fausse mesure de solidarité. Un référendum sans choix qui sur la forme n’affiche que du mépris. Et des Communautés de communes qui, malgré l’avis de ceux qu’ils doivent représenter, refusent l’outil majeur de développement qu’est le tram-train.

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Dans sa conférence de presse du 11 février dernier, PSR avait déjà insisté sur le fait qu’"à l’heure où l’État compte se désengager financièrement des projets des liaisons urbaines, la solidarité des élus de tous bords politiques confondus s’impose et doit être totale. PSR regrettait déjà ces voix contradictoires qui s’élèvent avec virulence et qui ne font pas avancer les grands projets et notamment le tram-train devenu incontournable et indispensable".
La décision du 29 avril de la Communauté des communes de l’Est, par la voix de son président Jean-Marie Virapoullé qui fait savoir que les maires des communes concernées ne veulent pas de tram-train, pousse PSR à réagir : "Quel gâchis historique pour l’Est et pour le tronçon Saint-André-Saint-Benoît qui constitue une chance incroyable, un enjeu prioritaire de développement, d’aménagement du territoire, et quelle déception pour une population prise en otage".

Des élus irresponsables

Circuler est aujourd’hui devenu un vrai calvaire, mais relève Éric Delorme : "ce que vit la population de l’Est n’est apparemment pas partagé par certains élus et notamment le président de la CIREST". PSR qualifie le choix politique de Virapoullé d’irresponsable et regrette que dans son entêtement, il ne propose "aucune alternative acceptable et durable et refuse parce que c’est le projet de la Région. Les élus du Sud et de l’Est privent une grande partie des Réunionnais d’un moyen de déplacement et de communication moderne et efficace et bloquent toute chance de développement économique de ces zones".
Denise Delorme reprend aussi Jean-Marie Virapoullé quand il parle de rééquilibrage. Un terme pour elle vide de sens et auquel elle préfère "une notion fondamentale, celle de l’aménagement du territoire" qui s’appuie sur les atouts spécifiques à chaque région sans chercher à faire du copier-coller partout : "il ne s’agit pas de vouloir l’installation d’entreprise dans l’Est, il faut encore faciliter les déplacements et réduire les liaisons avec les poumons décisionnels, les administrations, le port et les aéroports".
Pour les membres de Priorité socialiste Réunion, "le président de la Région a eu raison de prendre acte des positions des uns et des autres et d’affirmer le choix du tram-train en définissant un nouveau linéaire de Sainte-Suzanne à Saint-Paul, renvoyant ainsi chacun à ses responsabilités". Les responsables du parti ne désespèrent pas de voir la CIVIS et CIREST revenir sur leur décision et "prendre en compte, contraints et forcés, les souhaits des populations concernées". Ce devrait être le devoir de leur mandat.

Eiffel


Référendum et média, sur la forme

Pluralisme, honnêteté, respect et objectivité

PSR ne pouvait pas rencontrer la presse sans toucher un mot sur le référendum. Daniel Cadet dénonce "le mépris du gouvernement pour le respect d’une règle élémentaire de la démocratie : le pluralisme. Avec la complaisance massive les télés, radios et journaux, le gouvernement pose une question et impose une réponse". Pour le PSR, "les citoyens ont de plus en plus la désagréable certitude que les médias ont tendance à mépriser, ridiculiser, voire agresser les partisans du “non”". À l’inverse, "tous les moyens sont bons pour valoriser et imposer le “oui” : animateurs vedettes d’émissions de divertissements, chroniqueurs de tous calibres, spécialistes juridiques et économiques...".

Mascarade

Daniel Cadet ajoute : "Le CSA, oubliant son rôle de contrôle et de régulation institutionnelle, regarde ailleurs. Curieux démocrate, il a décrété une répartition de 40% pour le “non” et de 60% pour le “oui”". Le camp du “oui” est omniprésent avec 71% d’occupation des médias nationaux. Il pose la question : "S’agit-il encore d’information ? N’y a-t-il pas lieu de parler de propagande ? Les journalistes eux-mêmes réagissent et pétitionnent". Au niveau local, Daniel Cadet ne cite, en plus du débat caricatural du 20 avril, qu’un exemple : bien que le meeting pour Emmanuelli ait attirée plus de personnes que celui de DSK dans la même salle Candin, il a été minimisé au profit du “oui”. PSR appelle les médias à "renouer avec les contraintes de l’indépendance et de la déontologie qui seules garantissent une expression démocratique respectueuse des citoyens et citoyennes".

Déni de démocratie

Autre mépris : l’affichage sauvage. Daniel Cadet explique : "L’affichage du camp du “oui” (UNI, UMP, PS) ne respecte rien ni personne. Dans toute l’île, mobiliers publics, édifices, ouvrage d’art, signalisations routières, propriétés privées sont tapissés sans vergogne".
Autre affichage : "La présidente du département s’engage ouvertement pour le “oui”, lance une grande campagne d’affichage avec sa photo à cet effet, mais continue sans états d’âme à présider des cérémonies officielles, notamment celle du Conseil général concernant la Journée de l’Europe, au mépris de l’obligation de réserve qui exige qu’en pareil cas, on ne s’exhibe pas ès qualité en public".


Appel à la mobilisation

PSR ne peut être que révolté lorsque "la caste des privilégiés (patronat et gouvernement) ose nous culpabiliser. Des exonérations massives des cotisations patronales (27 milliards d’euros d’exonération en 2004) en réductions d’impôts, d’autres jours de solidarité nous seront demandés par ceux qui nous dépouillent et utilisent la misère qu’ils génèrent pour nous tondre encore plus". C’est pourquoi PSR appelle les gens à s’opposer à cette disposition et à se joindre à toutes les formes de mobilisation qui seront organisées ce jour-là, notamment le grand rassemblement prévu à Saint-Pierre devant la Mairie à 9 heures.

Train

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