La Cour des comptes alerte sur le manque d’argent pour les infrastructures de transport

L’État pourra-t-il payer sa part de la route en mer ?

30 août 2016

La Cour des comptes a publié hier un référé sur l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, destinée à assurer les moyens à la construction de routes notamment. Ses recommandations auront-elles un effet sur la participation de l’État au financement de la route en mer ? Voici le communiqué de la Cour des comptes présentant ce référé.

L’Etat est appelé à réduire son financement pour les routes. Quelles conséquences pour sa participation à la route en mer ?

La Cour des comptes rend public, le 29 août 2016, un référé sur l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF), créée en 2004 pour garantir une allocation pluriannuelle des ressources nécessaires à ces investissements. Comme elle l’a déjà fait dans son rapport public annuel de 2009, la Cour constate l’absence de plus-value apportée par l’AFITF, opérateur de l’État sans feuille de route ni marge de manœuvre. Elle insiste, indépendamment de la question du devenir de cet opérateur, sur la nécessité d’une maîtrise de la trajectoire de financement des infrastructures de transport.

L’AFITF est un instrument de débudgétisation qui permet de contourner les règles de droit budgétaire. Près des deux tiers de ses recettes, constituées de ressources fiscales et non fiscales que l’État lui affecte, sont reversées par voie de fonds de concours au ministère chargé des transports. Le rôle de l’agence est donc limité à celui d’une caisse de financement, gérée de facto par la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer de ce ministère, sans autonomie décisionnelle. En outre, les engagements financiers pris par l’AFITF ne font l’objet d’aucun plafonnement en loi de finances et échappent à la norme d’évolution des dépenses de l’État. Contrairement à la vocation initiale de l’opérateur, le financement pluriannuel des infrastructures de transport ne fait d’ailleurs l’objet d’aucune programmation. Il résulte de tout ceci une déconnexion entre les engagements pris et les moyens réels de l’AFITF.

L’agence a compté, jusqu’en 2014, sur la perspective de l’écotaxe poids lourds, à laquelle il a été renoncé. Fin 2015, les restes à payer de l’AFITF s’élevaient à 11,9 milliards d’euros et ses dettes à 0,7 milliards d’euros. En l’état des engagements budgétaires déjà pris, la trajectoire de dépenses de l’agence conduirait à une insuffisance cumulée de financement de 0,6 milliards d’euros à l’horizon 2019. Or, si l’État décide d’aller plus loin dans l’engagement et le financement du tunnel ferroviaire Lyon-Turin et du canal Seine-Nord, il devra dégager entre 1,6 et 4,7 milliards d’euros supplémentaires. La Cour souligne le caractère très préoccupant de cette perspective pour l’équilibre futur des finances publiques. Elle formule deux orientations.

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