Route du Littoral : La Région interpelle l’État

L’urgence d’une nouvelle liaison totalement sécurisée

17 octobre 2006

Raccourcir le délai de réalisation du nouveau tracé et clarifier le financement : la Région demande à l’État, propriétaire et gestionnaire de la RN1 entre La Possession et Saint-Denis, de se positionner sur ces questions qui engagent la réalisation d’un itinéraire totalement sécurisé sur cet axe stratégique pour La Réunion.

« Si un autre tracé avait été choisi à l’époque, nous aurions fait l’économie de 21 morts ». Pour Paul Vergès, Président de la Région, l’accident de dimanche dernier sur la route du Littoral ne résulte pas de la fatalité. Chaque jour, des dizaines de milliers de Réunionnais doivent prendre le risque de circuler sur cet axe, précise-t-il, car un éboulement est imprévisible et imparable. C’est une injustice qui amplifie l’émotion suscitée à chaque tragédie survenue sur ces 13 kilomètres entre La Possession et Saint-Denis, ajoute-t-il en substance.
Mettre fin à cette injustice, c’est construire un nouvel itinéraire qui mette les usagers à l’abri des chutes de pierres, des effondrements de falaise et de l’impact de la houle. Ces conditions sont réunies dans la solution choisie pour une nouvelle route entre La Possession et Saint-Denis. Et la répétition des accidents cette année souligne l’urgence de la mise en chantier de ce projet, poursuit le Président de la Région.
Pour Paul Vergès, la visite en mars dernier de Dominique Perben, Ministre de l’Équipement, a montré qu’« il est établi que la solution à ce problème relève de la compétence de l’État ». Ce dernier a d’ailleurs réalisé des études préalables afin de déterminer quel serait le prochain tracé. Ce dernier a été arrêté, il s’agit d’une solution mixte tunnel-route digue d’un coût de 930 millions d’euros avec une mise en service prévue en 2016.

Quand débuteront les travaux ?

Le 24 août dernier, un communiqué de la Préfecture annonçait que l’État allait engager immédiatement les études nécessaires à la préparation des travaux de cet axe stratégique. À ce jour, la Région n’a pas connaissance d’études en cours. Or, pour la Région, la priorité est d’essayer de raccourcir les délais de réalisation de cette nouvelle route.
Si sur le tracé actuel, des travaux visent à protéger des chutes de pierres, filets et murs de gabion ne pourront rien face à l’effondrement d’un pan de falaise comparable à celui du 24 mars dernier. Ils seront accélérés. Mais c’est une solution provisoire dans l’attente de la livraison du nouvel axe annoncé par l’État. Alors, peut-on attendre 10 ans ? C’est une échéance bien lointaine eu égard aux risques encourus par les usagers, dit en substance la Région.
La collectivité demande donc à l’État une clarification sur la date de début des études préalables au tracé. La collectivité pense qu’il peut être possible de raccourcir le délai de réalisation de l’ouvrage en accélérant ces opérations qui précèdent le premier coup de pioche, afin d’avancer la date de début des travaux, actuellement annoncée à 2009.

Clarifier le financement

Autre question de la Région à l’État : quel sera le montage financier ? Sur ces 930 millions d’euros, la Région est prête à aller au-delà de ses compétences et à contribuer, dans un esprit de partenariat, précise Paul Vergès : « Nous sommes prêts à contribuer, pas à tout assumer ». Mais à ce jour, l’État n’a pas communiqué sur la part qu’il souhaite financer et sur le niveau de la contribution qu’il compte demander aux collectivités.
Enfin, des précisions sont aussi demandées quant au phasage des travaux, ajoute Paul Vergès. Sera-t-il possible de commencer une mise en service partielle ? Car pour la Région, une fermeture totale de l’actuelle route du Littoral, en raison de travaux, ne peut qu’avoir de graves conséquences pour tous les Réunionnais.
Pour le Président de la Région, l’urgence se situe dans la mobilisation pour trouver les solutions qui lèvent les obstacles au début des travaux. Délai de réalisation du nouvel axe Saint-Denis-La Possession et financement de l’ouvrage : deux questions sur lesquelles les candidats à l’élection présidentielle devront se positionner, conclut Paul Vergès.

M.M.


À l’abri des effondrements avec le nouveau tracé

Apportant des précisions sur le tracé choisi pour remplacer la route du Littoral, Paul Vergès relève que contrairement à ce qui a été annoncé, il ne s’agit pas de la solution la moins coûteuse. Aux 930 millions d’euros annoncés, il faut ajouter tout ce qui a été et sera investi pour sécuriser la route du Littoral : filets, gabions, tétrapodes. L’actuelle route et son dispositif de sécurisation contribueront à la sûreté du nouveau tracé au large. De ce fait, les coûts s’additionnent et dépassent les estimations annoncées pour les autres variantes.
Ainsi, les filets, les murs en gabion, l’actuelle RN1 et la distance séparant l’ancienne chaussée de la route digue prévue constitueront un gigantesque piège à cailloux. Ce qui protégera les usagers des effondrements de pans de falaise qui recouvriront le tracé actuel sans mettre en péril la sécurité des usagers qui circuleront sur la nouvelle route.
Quant aux assauts de la houle, ils seront contenus par une carapace de 15 mètres de large qui longera la plate-forme de 25 mètres sur laquelle se situeront les chaussées.

Route du littoral

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