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La Réunion a droit à un train « RER métropolitain »
Planification écologique et lutte contre la vie chère
mercredi 27 septembre 2023, par
Le Conseil de planification écologique du 25 septembre a donné un coup d’accélérateur au sujet des trains « RER métropolitains ». Il est question de faire figurer le soutien de Paris à ces projets dans les Contrats de plan Etat-Région qui seront signés le mois prochain, selon le président de la République. Une aide directe de 700 millions d’euros est prévue pour amorcer 10 à 15 projets. D’autres financements de l’État suivront pour soutenir près de 10 milliards d’euros d’investissements. La Réunion sera-t-elle concernée alors que le besoin d’un train est chaque jour plus important ? Rappelons qu’un projet clé en main existe à La Réunion, et que les premières emprises ferroviaires sont déjà construites à Sainte-Marie, Saint-Denis, Le Port et Saint-Paul.
Ce lundi 25 septembre, un Conseil de planification écologique s’est déroulé au palais présidentiel de l’Elysée, sous la présidence du chef de l’État. Parmi les annonces, une concerne le soutien financier de l’État à la construction de 13 RER métropolitains selon Emmanuel Macron. L’aide de l’État s’élèverait à 700 millions d’euros, le reste à la charge des collectivités. Priorité serait donné à l’achat de matériel français, car il s’agit de contribuer à l’activité de l’industrie ferroviaire française ce qui apparemment fermerait la porte à l’achat de trains chinois ou canadiens par exemple.
700 millions pour amorcer les projets
Clément Beaune, ministre des Transports, a donné des précisions sur ce projet hier sur France Inter. Il s’agirait en réalité d’un nombre de RER métropolitains compris entre 10 et 15. Ce serait des trains circulant dans des grandes villes françaises. Le ministre a annoncé « des projets très avancés à Lille, à Lyon et à Rennes ». Autrement dit, l’étiquette « RER métropolitain » sera accolée à des projets déjà démarrés et financés par les collectivités locales.
Ainsi, un projet de ce type est en construction à Strasbourg. Déjà 700 millions d’euros ont été dépensés, et 600 millions seront nécessaires pour le terminer d’ici 5 ans.
Les 700 millions d’euros seront donc une enveloppe « d’amorçage » en sachant que les projets identifiés coûteront « à peu près 10 milliards d’euros » selon le ministre. Cette aide est destinée aux collectivités locales. Le soutien de l’État continuera dans le cadre des Contrats de plan Etat-Région signés en octobre, a indiqué en substance le chef de l’État.
La Réunion terre propice à un RER
Les projets de RER métropolitains se précisent. Reste à savoir si La Réunion est sur cette liste. Notre île entre en effet dans les critères d’un RER du type de celui qui circule en région parisienne. La Réunion est très densément peuplée sur le littoral. Les 860 000 habitants se concentrent sur à peine 500 kilomètres carrés, le reste de la superficie du pays étant dévolus à l’agriculture et aux espaces naturels protégés par le Parc national de La Réunion.
La répartition de la population le long de l’ancienne route nationale littorale procure donc des conditions idéales au développement d’un train avec une desserte cadencée d’une rame de plusieurs centaines de places toutes les 15 minutes.
L’échéance d’octobre pour les Contrats de plan Etat-Région, c’est le mois prochain.
Les Réunionnais ont aussi besoin du train
Le besoin de train à La Réunion est encore plus important que dans les métropoles régionales françaises indiquées. Car à la différence de ces métropoles, notre île ne dispose pas de réseau ferroviaire. Il est nécessaire de tout reconstruire. Il est à noter que l’État va soutenir des projets déjà lancés. Un projet de ce type est dans les cartons à La Réunion. Il s’agit du tram-train reliant Sainte-Marie à Saint-Paul en passant par Saint-Denis. Les premières emprises ferroviaires ont d’ailleurs été construites. Elles se situent notamment sur le pont de la rivière des Pluies entre l’aéroport et le siège de la CINOR à Saint-Denis, et sur l’axe mixte reliant Le Port à Saint-Paul par le pont aval de la rivière des Galets et Cambaie. Le TCSP de Saint-Denis pourra également être converti en emprise ferroviaire. Des travaux sont également en cours pour réaliser un TCSP dans l’Est, il pourrait être transformé en voie ferrée.
Des possibilités existent donc pour accueillir un train. Mais le coup d’arrêt porté par la démolition du projet tram-train par Didier Robert. La priorité semble désormais porter sur la réalisation d’une ligne de bus de moindre capacité plutôt que la reconstruction du train. C’est une singularité alors que les voisins de La Réunion développent le train comme à Maurice et à Madagascar, alors qu’ils n’ont pas accès aux importantes aides directes de Paris.
Sortir les projets des cartons
La démarche de l’État montre que c’est le ferroviaire qui a le vent en poupe. C’est ce que rappelle également l’idée d’une taxe supplémentaire sur les billets d’avion pour financer le train en France.
Il serait donc important qu’une partie de cet argent public provenant des impôts payés par les Réunionnais bénéficient à La Réunion. Cela permettra de reconstruire un réseau ferré à écartement standard permettant un choix de matériel plus important que la voie métrique utilisée à l’époque coloniale. Ceci répondra à un besoin de déplacement pas cher, moderne et écologique.
Paris dit vouloir financer le ferroviaire, les Réunionnais ont besoin d’un train, c’est le moment de sortir les projets des cartons.
M.M.
Messages
27 septembre, 10:10, par Lavalette
Pour avoir participé à l’élaboration du programme Réunion Ile Verte (Gerri), et aux prémices du tram-train...avec bcp d’espoir... je me dis que vous pouvez toujours essayer de faire rêver les réunionnais qui mijotent dans les bouchons...Quel gâchis ! le serpent de mer (RNL) ne parvient pas à supplanter cette chimère car visiblement il y a des gens que cela dérange si la Réunion avance...
27 septembre, 20:16, par Arthur
Je suis ravi de prendre connaissance, merci Témoignages. Le retour du train, un TER ou RER, à voie "normale" aussi bien employé pour les marchandises que les êtres humains, sans oublier nos amis les animaux, cela m’enthousiasme. enfin, on pourra circuler avec plus de vitesse, inédite sur l’île de la Réunion, 160 KM/h, c’est bien, en électrique en plus, c’est de plus en plus dans l’air du temps, comme pour les voitures, les motos, les vélos si on veut. Si on réfléchie un peu, on réalise alors que ce qui est interdit derrière un volant devient possible alors, comme ; marcher, dormir, manger et boire, jouer, lire, téléphoner, regarder un film, un clip, des images vidéo...
Il faut aussi penser aux jeunes, qui auront la possibilité enfin, d’avoir du travail, "donn kréol travay", aussi bien pour les études de terrains, la préparation du formidable chantier, puis la vente des titres de transport, la conduite des rames, les aiguilleurs, la sécurité comme l’entretien des infrastructures, la maintenance du matériel roulant : locomotives, rames voyageurs et wagons pour le reste à transporter en silence, et plus proprement qu’aujourd’hui hélas, quel gâchis d’énergie dont les prix montent !. Alors voilà ma conclusion : Bravo, tout le monde attend et appréciera, ça presse, allons enfin innover, cela donnera de plus une meilleure image depuis l’hexagone et l’étranger. Comme à Maurice, Madagascar effectivement, et même Mayotte qui envisage elle aussi de créer son réseau ferré, avec là aussi, une liaison entre cette fois-ci la Grande Terre et la Petite grâce à un pont entre les deux, cela ne vous rappelle pas un peu la NRL ? Moi oui, historique. A ce sujet, je suis parti cet après-midi, attention, fermeture à 16h, il vaut mieux arriver au moins une heure avant, parking gratuit à proximité en plus, à côté du Théâtre, pour bien tout voir, lire, découvrir le travail exposé, très bien fait, aux Archives Départementales Sudel Fuma à Champ Fleuri pour visiter la très belle exposition gratuite consacrée au train de la Réunion, le CFR, dont on distingue encore aujourd’hui des traces, des vestiges à protéger, des évènements sociaux, syndicaux, à faire connaître à tous, aux jeunes et moins jeunes, partager avec les gramounes qui l’ont connu, jadis. Sans doute l’occasion de faire venir des souvenirs du "tan lontan", de la nostalgie... Il faut y aller, ce n’est pas du temps perdu, c’est l’Histoire qui j’espère va continuer avec ce beau projet, le train, son retour, au XXI° siècle aujourd’hui, le plus tôt possible. Arthur.