La Région Réunion et le groupement d’entreprises attributaires du marché en conflit

La route en mer dans l’impasse

11 juillet 2018, par Manuel Marchal

Le groupement d’entreprises attributaires du marché de la digue de la route en mer et la Région sont en conflit. Les entreprises demandent à être indemnisée à cause du manque d’approvisionnement de matériaux. Mardi matin, la majorité de la Commission permanente a d’ores et déjà voté une rallonge de 64 millions d’euros en faveur du groupement pour une digue qui reste encore hypothétique.

La mobilisation contre le projet de carrière à Bois-Blanc souligne combien le problème des matériaux a été sous-estimé.

Hier matin, la Commission permanente de la Région examinait la question du financement de la route en mer. La majorité a voté une rallonge supplémentaire de 64 millions d’euros pour cette partie du chantier qui n’a toujours pas commencé, faute de matériaux disponibles. La Région et le groupement d’entreprises attributaires du marché de la digue sont en conflit. La Commission permanente de la Région a voté « le choix d’une procédure de médiation administrative, pour les marchés de digues, permettant de régler de manière transparente et rapide le différend sur l’approvisionnement des matériaux », indique la Région.
Dans un communiqué diffusé hier, la conseillère régionale Karine Nabenesa précise que le montant de la somme réclamée par le groupement est de 160 millions d’euros. C’est une somme qui représente pas moins de 10 % du coût que la route en mer ne devait pas dépasser, selon la promesse de Didier Robert.

160 millions d’euros, c’est une somme de l’ordre de celle qu’avait demandé Tram’tiss, groupement d’entreprises attributaires du chantier du tram-train, quand la Région Réunion avait décidé de stopper le projet alors que le marché était déjà signé. Si une telle affirmation se vérifiait, alors les données du problèmes changeraient. Ne présageraient-elles pas une demande d’indemnisation au titre d’un marché signé qui ne sera pas réalisé ?

A quand une mission d’expertise ?

En tout cas, le conflit entre la Région et les majors du BTP confirment les doutes sur la possibilité de réaliser le chantier de la route en mer conformément aux engagements pris. Pour faire toute la transparence comme le demande la collectivité, il existe la possibilité de diligenter une mission d’expertise technique et financière. Cette mission avait évalué le projet de tram-train et avait conclu à sa faisabilité dans le budget et le délai prévus.

L’affaire de la digue rappelle que le chantier a été lancé sans que les matériaux nécessaires à sa livraison soient disponibles. Cette réalité physique reste incontournable, et ce problème d’approvisionnement n’a toujours pas été résolu. La solution d’une livraison d’une demi-route en mer si possible avant les prochaines élections régionales de 2021 semble donc se préciser.

M.M.

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