La vérité sur la Route des Tamarins

26 juin 2010

Un an après sa mise en service, la Route des Tamarins a changé la vie de très nombreux Réunionnais. C’est le premier tronçon de la route circulaire de moyenne altitude qui reliera les Lianes à Dioré, une idée lancée depuis plus de 20 ans par Paul Vergès et à laquelle Pierre Lagourgue a fini par adhérer.

Le 23 juin 2009, c’est l’ouverture de la Route des Tamarins : les Réunionnais démontrent qu’ils sont capables de mener à bien un projet considérable qu’ils ont décidé. Un an plus tard, la Route des Tamarins a définitivement marqué les esprits car elle a changé la vie de nombreux Réunionnais. Retour sur les conditions dans lesquelles la décision de construire cette route a été prise.

À la fin des années 80, c’est l’État qui est responsable des routes nationales. C’est à cette époque que Pierre Lagourgue est élu président de Région, à la tête d’une coalition rassemblant des centristes, le PCR et les socialistes.
La collectivité décide alors de lancer un grand programme d’investissements pour construire des lycées. L’autre grand projet est un partenariat avec l’État : une quatre voies reliant Saint-Benoît à Saint-Pierre en passant par Saint-Denis.
Le projet de l’État est de faire passer cette route par les bas. Mais ce projet est contesté dans sa partie Ouest par Paul Bénard, maire de Saint-Paul. Il s’oppose à tout passage de quatre-voies dans sa commune, et tout au plus il autorise le contournement de Saint-Gilles les Bains.
Paul Bénard décède, il est remplacé par Cassam Moussa. Ce dernier reprend à son compte le projet de la DDE. Il inscrit au Conseil municipal une délibération visant à faire adopter le tracé par les bas. Vice-président de la Région et conseiller municipal d’opposition, Paul Vergès fait part de son opposition à ce projet et explique pourquoi.
Les arguments avancés sont la protection du littoral, et la prise en compte du fait que l’accroissement de la population va se faire surtout à mi-pente et que c’est l’occasion de lancer entre Saint-Paul et Saint-Leu le premier maillon d’une route de moyenne altitude circulaire à La Réunion.
Le vice-président de la Région rencontre alors le directeur de l’Équipement puis le débat est porté au Conseil régional.
Paul Vergès plaide pour le tracé à mi-pente, la Région et l’État vont porter l’affaire devant le Conseil national des routes. Cette instance tranche en faveur de la thèse défendue par Paul Vergès, la route de moyenne altitude. Pierre Lagourgue a alors souligné sa satisfaction devant le résultat obtenu. L’autoroute de l’Ouest par les bas ne sera pas construite, ce sera la Route des Tamarins. Le président Lagourgue avait comme mission de coordonner les positions. Son mérite est d’avoir accepté la discussion, quitte à remettre en cause son point de vue. Et c’est sur la base de l’analyse sur le long terme proposée par Paul Vergès que Pierre Lagourgue a adhéré à la proposition de son vice-président.
L’idée de la Route des Tamarins est donc venue de Paul Vergès. Elle n’a pas été remise en cause par les présidents de Région qui ont succédé à Pierre Lagourgue. Et les deux mandats de Paul Vergès à la présidence de la Région lui ont permis de concrétiser cette idée émise voici plus de 20 ans.
Voilà ce qui rappelle les responsabilités de chacun dans la décision de construire et la réalisation de la Route des Tamarins.


Financée à 85% par la Région et à 15% par l’Europe

D’un montant de 1,1 milliard d’euros à cause de la hausse brutale des prix des matières premières, la route a été financée à 85% par le FIRT, donc les Réunionnais, et à 15% par l’Europe. Ces 15% représentaient malgré tout l’investissement le plus important de l’Union européenne dans un chantier.


Michel Vergoz toujours contre

Entre la conception et la réalisation d’un chantier, de nombreuses années peuvent s’écouler. Ainsi, entre la décision de construire le Boulevard Sud de Saint-Denis et sa réalisation, il s’est passé 30 ans.
Pour la Route des Tamarins, des réajustements ont été nécessaires en cours des travaux du fait de la hausse brutale des prix des matières premières. Lors de ces débats, Michel Vergoz s’est illustré par son opération farouche à ce chantier, et il n’hésitait pas à utiliser l’expression "Route des Tamarins aigres"…
Si Didier Robert était également un adversaire de cette route, il n’a jamais voté pour durant son mandat de conseiller régional de 2004 à 2007, Michel Vergoz a été le plus virulent opposant à la Route des Tamarins.


Le pilier du développement du Sud

Maintenant que la route est terminée, l’infrastructure montre tout son intérêt. La Route des Tamarins a fait sauter les embouteillages de l’Ouest, et elle a donc désenclavé le Sud. C’est une route qui ne sert pas uniquement à aller d’un point à un autre. C’est une route de développement.
Depuis 1 an, tout le monde mesure l’importance du changement, les entreprises en premier.
Pour Alex How Choong, un des responsables de la plateforme Logistisud à Pierrefonds, la Route des Tamarins a permis l’implantation de cette structure, « sans la route des Tamarins, cela aurait été très compliqué. Avant, le temps de transport était trop long, il fallait plus de 2 heures, ce n’était vraiment pas possible. Aujourd’hui, on met 45 minutes. Cela permet la livraison des produits du Port à Pierrefonds et également de Pierrefonds à l’Ouest de l’île ». La route des Tamarins a donc permis la faisabilité du projet.
De même, cette route a « permis le développement du Sud et l’Ouest. Ces microrégions sont aujourd’hui accessibles ».

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