Une charge en augmentation pour les collectivités et les contribuables

Le coût grandissant du tout-automobile

23 janvier 2013, par Céline Tabou

Depuis la mise à l’arrêt du chemin de fer à partir des années 1950, le modèle de transport, axé principalement sur le routier, est devenu de plus en plus coûteux.

De la construction des routes à leurs rénovations, ces dépenses sont des charges de plus en plus lourdes pour les collectivités. Ces dernières sont devenues les seules responsables des routes, en raison du transfert des compétences entre l’État et les collectivités.

Une saturation du réseau

Pour exemple, en 2008, plus de 30 millions de kilomètres ont été effectués sur l’ensemble de l’île en transports urbains ou non urbains. Ce chiffre élevé ne cesse de croître, notamment avec la route des Tamarins, qui enregistre une hausse moyenne annuelle de son trafic de 5%. D’année en année, le réseau se sature rapidement à cause de l’usage quotidien et constant des routes de l’île. Selon les données de l’INSEE de 2011, la circulation sur l’axe Saint-Denis/Saint-Pierre est l’une des plus fortes ainsi que le trafic sur le reste du réseau routier. De plus, le parc automobile dépassait les 328.700 (en juillet 2010) pour une population de 820.000 habitants, il y a en moyenne 40 voitures pour 100 habitants à La Réunion. Cela s’explique par le fait que le réseau routier est le seul moyen de déplacement dans l’île, celui-ci est d’une distance globale de 3.069 km.

 

Depuis la livraison de la route des Tamarins en 2009 et de la déviation de Grand-Bois début 2010, le réseau est resté le même sans construction nouvelle de route importante pour éviter le coma circulatoire que connaissent les Réunionnais chaque jour. Certains projets devaient permettre d’endiguer cette situation, comme la rocade du Tampon, ou encore la modernisation de certaines routes, dont la route des Plaines, la route de Cilaos. Mais depuis 2010, le réseau routier est resté en l’état.

Le coût de l’entretien

Même si aucune route n’est construite, celles existantes demandent un entretien à la charge des collectivités. Lors de la rénovation de la route du Littoral, suite aux éboulements de 2006, la pose de filets et du mur de 4 mètres a coûté plus de 100 millions d’euros. Ce coût était alors à la charge de l’État et de la Région Réunion, mais avec le transfert des compétences, l’État s’est désengagé et n’a plus participé au financement d’entretien de la route.

La situation économique des collectivités reste précaire et morose, notamment avec le gel des dotations de l’État et les mesures d’économie du gouvernement. L’entretien et la construction des routes ne seront pas les dossiers essentiels pour les collectivités qui devront faire face à une crise économique et sociale. À La Réunion, la réalisation d’un réseau ferré pourrait répondre aux besoins à venir et éviter le coma circulatoire. 

Céline Tabou

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