Avec l’amendement Virapoullé sur le F.I.R.T.

Le jour de tous les dangers pour les travaux routiers de La Réunion

10 décembre 2005

Si l’amendement du maire de Saint-André est voté aujourd’hui par les sénateurs, il entraînera une nouvelle répartition des crédits du Fonds d’investissement pour les routes et les transports (FIRT) entre les différentes collectivités réunionnaises. Cette modification se fera au détriment de la Région, qui est en charge des grands travaux routiers dans l’île.

Le Sénat examine aujourd’hui le projet d’amendement déposé le 30 novembre dernier par Jean-Paul Virapoullé pour modifier une disposition de la loi de finances pour 2006. Cet amendement a pour but de diminuer les recettes du Fonds d’investissement pour les routes et les transports (FIRT) pour la Région. Ces recettes passeraient de 59% du FIRT à seulement 26%, soit de 120 millions d’euros à moins de 53 millions d’euros. Et cela dès le 1er janvier prochain.
Dans ces conditions, il serait impossible de réaliser le programme de constructions de routes nouvelles élaboré par l’État et la Région. Or les Réunionnais ont besoin de ces travaux pour échapper aux embouteillages quotidiens et croissants sur nos grands axes routiers.

Des projets et des montages financiers remis en cause

La programmation de la construction de ces routes coûte environ 3 milliards d’euros. Il s’agit de la nouvelle route du Littoral, de la route de Cilaos, de la route des Plaines, des déviations de Grands-Bois et de Saint-Joseph. Elle a été validée par l’État. Elle nécessite la part régionale du FIRT pendant trente ans.
Afin d’accélérer ces travaux, la Région a dû faire des emprunts très importants auprès de banques. Celles-ci ont accepté de faire de tels prêts à la Région en raison de sa bonne gestion et de l’assurance qu’elle disposera des même crédits du FIRT pendant toute cette période. L’amendement Virapoullé vient donc remettre en cause tous ces grands projets et ces montages financiers.

Des travaux prioritaires menacés

Les chiffres sont là : sans l’apport des recettes du FIRT, la Région Réunion ne pourra réaliser, dans les délais prévus, la route des Tamarins, elle ne pourra sécuriser la route du Littoral, elle ne pourra pas lancer les études opérationnelles du Tram-train. D’où des basculements à répétition sur la route littorale, des embouteillages de plus en plus importants à Saint-Leu, Saint-Gilles, Saint-Paul etc.
La révision des critères de répartition du FIRT entraînera sinon l’arrêt du moins un extraordinaire ralentissement de ces travaux. Pourtant, ces travaux ont été jugés utiles, et même prioritaires. Sinon, pourquoi l’Etat d’une part et l’Union européenne d’autre part auraient-ils apporté leur contribution à ces grands travaux ? La Région, l’Etat, l’Europe se seraient-ils trompés sur les priorités ?
Il est vrai que certaines rues communales - en particulier à Saint-André - sont tellement en mauvais état que les maires des dites communes auraient bien besoin d’une grande partie du FIRT pour les remettre aux normes... Mais les embouteillages les plus importants et les axes routiers les plus vitaux pour l’économie réunionnaise sont-ils sur ces routes communales ? Chaque Réunionnais peut en tirer les conclusions qui s’imposent.
Espérons que les sénateurs sauront faire preuve de bon sens et de clairvoyance sur ce dossier, en pensant avant tout aux intérêts communs des Réunionnais.

L. B.


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