Une alternative au tout-automobile

Le téléphérique conduit au désenclavement

15 janvier 2013, par Céline Tabou

Devenu un mode de transport de plus en plus répandu dans le monde, le téléphérique a permis de désenclaver les quartiers défavorisés de Medellín en Colombie. Régions perdues dans les montagnes, la cité est aujourd’hui un centre de vie.

Simple à construire, efficace pour éviter les reliefs et les cours d’eau, le téléphérique est un transport moins onéreux et plus écologiquepar rapport à d’autres transports, comme le métro, le train ou la voiture. Depuis des années, les urbanistes du monde entier tentent de trouver des alternatives faciles, efficaces et pas chères.
A Medellín, Denis Baud-Lavigne, responsable commercial de Poma, société à l’origine du téléphérique de la ville a expliqué à "Libération" qu’un « système de métrocable installé en 2007 a permis de désenclaver les quartiers défavorisés qui étaient situés sur des montagnes pentues et où la circulation en bus était difficile ». Depuis la ville participe au développement du pays, avec notamment l’augmentation de la fréquentation touristique de loisirs et d’affaire. La cité colombienne est l’une des plus dynamiques d’Amérique latine.

(photo d’archives Toniox)

Ce transport citadin aérien est de plus en plus étudié par les urbanistes et les administrations, car le coût peu élevé permet un investissement sûr, mais aussi une faisabilité rapide. En Europe comme en France, de nombreuses villes possèdent des téléphériques, comme Londres, Biot (Haute-Savoie), où encore à l’étude au Grand Paris, pour une liaison entre la gare de Lyon et Austerlitz.
A Brest, ce système de liaison par câble est un mode de transport en commun complémentaire du bus et du tram, qui possède une vocation touristique. Certains quartiers ont ainsi pu profiter d’investissements culturels, et d’un redynamisme économique. Les quartiers desservis par le téléphérique ont vu construire plusieurs équipements culturels, dont un cinéma, un centre d’activités et de commerces et des centaines de logements.
En 2011, à La Réunion, un projet de téléphérique devait relier Saint-Leu à Cilaos sur 22 kilomètres. Le coût financier de ce transport était de 150 millions, contre 227 millions pour celui de Medellín et aurait offert de nombreuses alternatives pour les transports notamment le désenclavement de Cilaos, ainsi que le développement du tourisme à travers la découverte de la micro-région. Afin que le projet puisse se concrétiser, de nombreux défis persistent, comme la problématique du foncier pour les tronçons entre Saint-Leu et Trois Bassins. De plus, le projet de téléphérique devra obtenir la pleine collaboration du Parc National afin de préserver l’environnement et obtenir l’aval des administrations.
Toutefois, La Réunion possède des téléphériques à Grand-Bassin et à Takamaka, utilisé par le personnel et le matériel de la centrale appartenant à EDF. Le principal atout de ce mode de transport est qu’il consomme moins d’électricité que l’hélicoptère, mais il fonctionne dans un climat tropical, peu propice à ce type de déplacement en raison des vents.

Céline Tabou


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