Des ’marrons’ à vélo sur des lieux de mémoire pour célébrer le 20 Désanm

Le vélo : un moyen de briser les chaînes du tout-automobile

21 décembre 2009

Des usagers du vélo ont décidé samedi matin de se déplacer autrement qu’en voiture pour aller visiter des lieux de mémoire de l’esclavage à l’occasion de la Fête Réunionnaise de la Liberté. Une façon de prouver qu’une des façons de nous libérer de la dictature du tout-auto est de ’marronner’ avec une bicyclette.

Une vingtaine de cyclistes se sont retrouvés samedi dernier à 8 heures devant la mairie de La Possession pour une première à La Réunion : visiter des lieux de mémoire liés à l’esclavage, à l’occasion de la Fête du 20 Désanm. Cette visite était organisée, en partenariat avec la Ville de La Possession, par les associations Réunion Solidaire, l’Association Cyclotouriste de Bourbon (ACB) et Trans’Port Vélo Ville, présidées respectivement par Roland Lambert, Jacky Julie et David Leriche.
En dehors du plaisir de se promener à vélo dans les rues de la ville, les randonneurs ont parcouru des espaces ou visité des sites à forte symbolique. Par exemple, ils sont passés devant la Médiathèque Héva, puis dans la rue Anchain et dans la rue Cimendef pour rendre hommage à ces esclaves rebelles qui ont lutté pour la liberté.

"Des noms de bandits" 

Ce fut une occasion de rappeler ce qui s’est passé lorsque le Conseil municipal de La Possession a voté pour ces noms de rues. Le préfet socialiste a voulu l’interdire au maire en lui disant en substance : « vous ne pouvez pas donner des noms de bandits à des lieux publics ».
La balade a également traversé le Camp Magloire et emprunté la rue du 20 Décembre, avant de se rendre — un peu plus d’un kilomètre plus haut, par la route de la Montagne — devant le "Tamarin Sarda". Un arbre magnifique, où le commissaire de la République venu proclamer l’abolition de l’esclavage en 1848 se serait reposé un instant. Ce site, comme les autres, a été valorisé par le maire Roland Robert, qui y a apposé une plaque commémorative en 1998.
Ensuite les randonneurs se sont rendus devant le monument situé près de l’aire de repos, entre la fin de la route du littoral et le bord de mer. Cette stèle a été érigée en 2001 par la commune de La Possession en hommage aux esclaves débarqués sur ce lieu. En même temps, ils purent jeter un regard sur le chemin des esclaves qui longe la falaise au-dessus de la route du littoral entre La Possession et La Montagne à Saint-Denis, en passant par la Grande-Chaloupe.

Le sens ce cette balade

Tout au long de ce parcours, les participants à la randonnée ont été heureux de mieux connaître ces sites et de comprendre ce qu’ils représentent. C’était le sens ce cette balade, afin de rendre hommage aux victimes de l’esclavage et à ceux qui l’ont combattu.
En même temps, elle a permis de prendre conscience que d’autres formes d’esclavage sont toujours à combattre aujourd’hui, comme par exemple la domination du tout-automobile. L’usage du vélo pour se déplacer chaque fois que cela est possible est un moyen de briser les chaînes de cet esclavage pollueur, gaspilleur et profiteur.

Correspondant


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