Le Comité réunionnais de promotion du vélo invite les électeurs à interroger les candidats

Les élections cantonales : une nouvelle étape pour faire de La Réunion une île cyclable ?

10 mars 2011

Lundi dernier, deux représentants du Comité réunionnais de promotion du vélo (CRPV) ont rencontré des représentants des trois quotidiens de La Réunion, au sujet des prochaines élections cantonales et de la ’politique vélo’ à mettre en œuvre dans le cadre de la bataille pour le développement durable de notre île. Philippe de Cotte, le président du CRPV, et Raymond Lauret, l’un des vice-présidents, ont présenté aux trois journalistes « les dix questions que nous ne posons pas à l’ensemble des candidats » à ces élections. Ils préfèrent en effet que les électrices et les électeurs du pays s’approprient ces questions, en débattent et voient ensuite avec l’ensemble des responsables de nos collectivités, services de l’État, etc. comment créer de meilleures conditions pour encourager la population à se déplacer à vélo chaque fois que cela est possible.
Hier et avant-hier, nos confrères du ’Quotidien’ et du ’JIR’ ont déjà respectivement rendu compte de cet entretien avec les responsables du CRPV, qui ont notamment souligné l’urgence d’en finir avec le ’tout-automobile’, qui est en train de nous faire « foncer dans le coma circulatoire ». Philippe de Cotte et Raymond Lauret ont également rappelé les différentes pistes d’une politique globale à mettre en œuvre afin de promouvoir les déplacements à vélo. Sans oublier la dimension ’solidarité internationale avec les plus pauvres’ que le CRPV souhaite donner à cette politique. D’où ces « dix questions » que ’Témoignages’ vous présente ci-après.

1 - Considérez-vous qu’il est impératif de fluidifier des déplacements de nos populations en milieu urbain ? Et pourquoi ?
2 - Si votre réponse est "oui", considérez-vous qu’il faille alors supprimer tout usage de la voiture en ville ? Est-ce possible ? Est-ce souhaitable ?
3 - Connaissez-vous, pour faciliter l’usage du vélo en centre urbain, un moyen autre que les couloirs ou pistes cyclables ? Ces couloirs et pistes, en avez-vous perçu l’intérêt dans certaines villes européennes que vous avez visitées ? Pouvez-vous citer quelques villes de La Réunion où un effort a été consenti dans ce sens ?
4 - Avez-vous pensé que si des salariés venaient à leur travail à vélo (pour ceux qui habitent dans un rayon de moins de 10 kilomètres), cela représenterait pour l’entreprise une économie foncière non négligeable ? Dès lors, avez-vous noté qu’une place de parking voiture, ce sont 10 mètres carrés de terrain gelés en permanence ? Ce qui veut dire que, dans le cas d’une entreprise qui aurait 30 employés qui s’y rendraient à vélo, ce sont quelques 300 mètres carrés de terrain qui, au bas mot, seraient "récupérés" pour l’activité économique…
5 - Comment régler la question du parking vélo dans l’enceinte de l’entreprise ou dans la cour des collèges et lycées ? Ne faut-il pas, sans attendre le coma circulatoire annoncé, inciter nos responsables d’entreprises et nos chefs d’établissements scolaires à réaliser dès maintenant à l’intérieur du périmètre de leurs territoires respectifs des parkings, avec tout le dispositif moderne de sécurité et de gestion qui existe dans les pays qui ont créé les conditions pour que leurs administrés choisissent le vélo plutôt que la voiture pour les déplacements urbains ?
6 - Avez-vous pensé à des mesures incitatives pour faciliter et favoriser la promotion du vélo ? Que pensez-vous de la possibilité de commandes groupées directement aux usines et de prêts relais que des associations de citoyens ou Comités d’entreprises pourraient avoir auprès de nos banques ? N’est-il pas nécessaire de lancer une campagne de communication montrant l’intérêt de la pratique quotidienne du vélo pour notre santé à tous ? L’exemple de La Poste, dont les facteurs sont de plus en plus nombreux à faire leur travail à vélo, n’est-il pas probant et ne mérite-t-il pas d’être généralisé ? Les adultes et les enfants qui, aujourd’hui, ont déjà choisi de se déplacer à vélo en ville ne méritent-ils pas d’être cités et encouragés par les autorités ?
7 - Connaissez-vous le VAE, le vélo à assistance électrique ? Comment les pouvoirs publics pourraient-ils peser pour que leur acquisition soit facilitée pour tous et plus particulièrement pour les foyers économiquement faibles ?
8 - Si demain vous êtes élu au Conseil général, êtes-vous partant pour agir pour une promotion raisonnée du vélo dans notre île ? Seriez-vous d’accord pour que l’on subventionne des villes qui s’engageraient dans une démarche visant à changer les comportements de leurs populations respectives ?
9 - Seriez-vous prêt à proposer que la coopération régionale évoque également la question des déplacements urbains ? Considérez-vous de votre devoir de proposer, avec l’Association nationale des départements et Régions cyclables, que la France prenne une place exemplaire, à l’échelle de toute la planète, dans une aide humanitaire qui consisterait à permettre aux pauvres des pays pauvres de disposer d’une bicyclette adaptée aux particularités de leurs réseaux routiers ?
10 - Bref, souhaitez-vous ne pas être l’élu du tout-automobile ?

CES 10 QUESTIONS, NOUS LES PROPOSONS À CEUX ET À CELLES QUI VOTERONT AUX PROCHAINES ÉLECTIONS CANTONALES. À EUX ET À ELLES DE SE LES APPROPRIER. À EUX ET À ELLES DE LES POSER À QUI IL FAUT…


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