Route des Tamarins

Les sculpteurs de montagne à l’oeuvre

1er octobre 2007

Le chantier de la Route des Tamarins progresse avec l’achèvement des travaux de terrassement des secteurs TOARC 1 et 2 entre Saint-Gilles et Saint-Leu. Restent encore à terminer les ouvrages d’art vertigineux de franchissement des ravines.

Eiffage TP et Razel ont fait le pari de recruter et former leurs collaborateurs sur place.
(Photo Toniox)

La Route des Tamarins est le plus grand projet routier actuellement mené en France. La portion allant de Saint-Gilles à Saint-Leu en constitue l’une des parties les plus délicates. Le tracé est en effet entrecoupé de multiples ravines infranchissables, dans un environnement escarpé, avec des pentes pouvant atteindre 25%. Pour relever le défi d’y faire passer une route de 2x2 voies, les deux géants de la construction Eiffage Travaux Publics et Razel ont mis en commun moyens techniques et humains en réalisant les travaux de Terrassement, Ouvrage d’Art et Rétablissement de Communication (TOARC) démarrés en mars 2005. Le TOARC 1 correspond à la section de 7 kilomètres de la RD10 (route du théâtre) à la ravine Trois Bassins, et le TOARC 2 de Trois Bassins à la Ravine Fontaine à l’entrée de Saint-Leu, de 7 km également.
Conscientes qu’un nouveau paysage ne se construit pas sans ses habitants, les deux entreprises ont choisi un positionnement local. La Route des Tamarins a été un formidable appel d’air sur le marché de l’emploi réunionnais : plus de 350 personnes auront travaillé en période de pointe sur les différents chantiers gérés par Eiffage TP. L’Union européenne et la Région ont investi énormément dans la formation aux métiers des Travaux publics. Ceux-ci jouent de cette manière un rôle d’ascenseur social, d’autant qu’un chantier de construction est un endroit où l’on peut progresser rapidement et évoluer dans l’entreprise, pour se retrouver par exemple chef d’équipe.
La main d’oeuvre, majoritairement recrutée sur l’île donc, est d’une moyenne d’age peu élevée, ce qui est spécifique à l’île et à son contexte démographique. « On est agréablement surpris de l’enthousiasme des jeunes réunionnais qui conduisent pour la première fois les engins de terrassement », nous confie Imed Ben Fredj, le responsable des lots TOARC 1 et 2. Le métier de terrassier est, de son point de vue, trop peu connu, il définit cet artisan comme étant « un sculpteur de montagne » ; en effet c’est à lui et à ses interventions que l’on devra le modelé du terrain et l’harmonie des volumes de remblai par rapport à leur intégration dans le paysage.
Le tracé de la Route des Tamarins constitue ainsi une gigantesque aventure humaine et à cet égard, une soirée spéciale a été organisée par la société Eiffage TP/Razel pour les ouvriers pendant laquelle leur a été remis à chacun un album photo, dans le but de mettre à l’honneur « l’identité réunionnaise et les hommes qui la construisent ».

P. B.

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