Débat public

’Ne rejeter aucune proposition’

6 octobre 2004

Parmi les thèmes abordés hier dans l’émission de Radio-Réunion, il a été question du débat public sur les déplacements, et en particulier du devenir de la route du Littoral.

"La loi de la démocratie, c’est de prendre en compte tous les avis, et à partir de là d’exercer un esprit critique et de prendre la responsabilité de la décision. On ne peut pas échapper à cette responsabilité personnelle.
Mais les gens oublient... vous avez la route du Littoral, on en débat, une famille est éplorée avec cette perte terrible d’une personne, mais les principaux responsables de ce drame sont ceux dont on oublie les noms. Ceux qui ont décidé, malgré la campagne que nous menions, de faire passer à cet endroit la route du Littoral. Ce sont eux qui portent cette responsabilité.

"On ne peut pas décider innocemment"

C’est la même chose en ce qui concerne la centrale électrique de l’Est, quand on la met au niveau de la mer et qu’on y rejette 500.000 mètres cubes d’eau potable, on n’aurait pas besoin de faire autant de transfert d’eau d’Est en Ouest. Et quand on décide de le faire au moyen du tunnel et que le tunnelier est bloqué, que vous avez un dépassement de crédits... ce sont des décisions prises par des responsables de l’État et des élus, ils ne doivent pas échapper à leur responsabilité. Il faut qu’on se mette dans la tête qu’on ne peut pas décider innocemment.
Je pense qu’il ne faut rejeter aucune proposition proposée par les uns et les autres, il faut les examiner mais je continue à penser que la solution que nous préconisions à l’époque, c’est-à-dire d’une route en corniche, est la solution la plus sage.
Si nous avions fait cette route à l’époque, nous n’aurions pas envisagé une troisième route aujourd’hui, et les frais se limiteraient à l’entretien. La ville de Saint-Denis se serait arrêtée comme elle était à l’époque, à la limite du Butor et de la rivière Saint-Denis, et aujourd’hui, la majorité de sa population serait à 300 mètres d’altitude sur des terres pauvres.

"On n’est pas dans un duel"

Je pense qu’il y a une légèreté chez certains politiques : je me rappelle de propositions d’élus demandant à la flotte française de bombarder la falaise de la Montagne. Je pense que c’est une solution qui se suffit à elle-même, mais on est dans une discussion sérieuse et pas dans un duel.
Il faut prendre l’opinion de tout le monde et apporter des éléments pour la discussion. Il est évident que financièrement et en rapidité d’exécution, c’est la route en mer qui semble la plus rapide à faire mais comment une telle route fera face à la montée des eaux et à la houle cyclonique, et où on trouver les matériaux ?
Il faut qu’on note tous les arguments, mais nous serons obligés de décider, sinon La Réunion sera en coma circulatoire comme le disait le préfet".


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