Lancement d’un appel à projet en vue d’une étude payée par un financement participatif

NoutNRL pour que la population reprenne la main sur la route en mer

29 novembre 2017

Un appel public à financement participatif d’une étude d’esquisse étendue des alternatives à la digue et la création d’un Comité de pilotage réunissant les associations et personnalités choisies pour leur soutien particulier, pour contrôler et animer chaque étape. Ce sont les autres propositions formulées lundi lors de la conférence de presse d’ATR-FNAUT. Elles se traduiront notamment avec le site « NoutNRL.re »

Par des silences, des omissions, des non-dits ou des décisions différées, la Région soutenue par l’Etat, a anesthésié l’opinion, estime ATR-FNAUT. Elle l’a fait à tous les moments-clés du projet et a beau jeu, aujourd’hui, d’apprécier l’inertie majoritaire comme un soutien à ce chantier surdimensionné (seulement 1000 visiteurs annoncés par Réunion 1ere sur les « 10.000 fans de la NRL » mis en avant par la Région le 26 novembre 2017.

« Maintenant, le chantier est là et il faut le finir, dans les meilleures conditions possibles ». D’où l’importance de rappeler que c’est un chantier en deux parties : viaduc & digues. « Ce qui est montré aux visiteurs, ce qui avance (plus lentement que prévu), c’est la partie « viaduc » ; la partie « digues » ne pourra pas commencer avant la révision de certains PLU et les procédures d’enquête publique d’ICPE, c’est-à-dire pas avant plus ou moins 2 ans au moins », précise Pascale David.

Pour un débat démocratique

Ce temps peut être un temps de débat démocratique et de réorientation du chantier. Dès le début, ATR-FNAUT a dit aux promoteurs que le plan de route en mer – monté dans la précipitation – n’était pas adapté à l’île, pas dimensionné à ses ressources.

Malgré les assurances des carriers données à certains, la digue de la NRL ne se satisfera pas d’une seule carrière à Dioré ou à Bois Blanc, à Bellevue ou aux Lataniers ! Ces tentatives de division des associations de riverains, l’arrêté de PIG sur St leu et les premiers procès des majors du BTP, entre eux et avec la Région, contribuent au contraire au dérapage dangereux du débat public.

Un tel dérapage à La Réunion déjà trop confrontée aux tensions sociales peut être contenu, espérons-nous, par le partenariat des mouvements associatifs. Sinon comment crédibiliser autrement vers les instances régionale, nationale et européenne qui financent la NRL, un nouveau scénario qui soit alternatif à une digue en mer manifestement trop gourmande en matériaux ? Le chantier des digues est arrêté par le manque de matériau.

« Ce temps de latence peut permettre de dire ce que pourrait être un projet routier décidé démocratiquement, comment nous voyons « NoutNRL » », souligne Pascale David. « NoutNRL, c’est le nom du site que nous proposons d’ouvrir pour un appel aux dons participatifs. Chaque Réunionnais qui souscrit à notre projet pourra participer à la solution alternative qu’ensemble, nous allons mettre en débat dans l’opinion ».

Appel à candidature

ATR-FNAUT souhaite lancer un appel à candidature, en direction des bureaux d’études techniques et d’architecture, afin d’étudier la faisabilité d’une alternative à la pose de digues en mer – très consommatrices de matériaux. A cette fin les compétences architecture, structure, VRD, mécanique des sols et roches, environnement seront sollicitées.

Aujourd’hui, La Réunion est confrontée à un vrai problème – qui va entraîner des retards… et donc de nouveaux surcoûts –et l’opinion va pouvoir juger de l’opportunité de réorienter le projet.

Nous disons à l’opinion réunionnaise et au-delà : vous pouvez contribuer à réorienter la NRL pour en faire « NoutNRL », notre route à tous, respectueuse de l’environnement réunionnais et de ses habitants ».

Avec les représentants des riverains des carrières

Un Comité de pilotage – constitué avec les représentants des riverains des carrières et de personnalités choisis pour leurs contributions particulières au projet – sera chargé de la gestion des fonds recueillis, qui seront intégralement alloués à cette opération. Tout l’argent collecté doit converger vers le financement des études de faisabilité des alternatives, d’une part et vers la communication et les animations destinées à faire connaître cette opération.

Dans un an au plus tard, le Comité de pilotage fera le point et fera connaître le résultat de l’opération.

La Région Réunion restant le Maître d’ouvrage de l’infrastructure, les associations veulent la convaincre de résilier le marché de digue pour défaillance des attributaires, de relancer les études et l’enquête publique sans tarder et à leur frais et risques et de définir des lots de travaux pour mobiliser davantage d’entreprises locales.

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  • Plusieurs alternatives à la digue existent :Tunnel , tout viaduc ou viaduc pour monter et descendre sur le plateau entre la Grande Chaloupe et La possession . Mais il ne faut pas regarder les différentes options que sur leur seul point architectural technique ou financier , il faut aussi regarder les avantages qu’elles peuvent apporter en plus que la liaison d’un point à un autre .

    comme je l’ai déjà signalé , un passage sur le plateau par deux viaducs l’un à la Grande chaloupe et l’autre à la possession permettra de désenclaver environ 1000ha de terrain situés sur le plateau qui pourraient être affecté à la construction de zones artisanales et industrielles à proximité immédiate du port et au beau milieu d’un bassin d’emploi de plus de 400000 personnes .En outre , en reliant cette route par les hauts au réseau routier situé également à proximité du coté de Saint Bernard par une route secondaire , on offrirait une autre alternative que le passage obligé par le CD41 pour aller à Saint Denis en cas de fermeture de la portion de la route comprise entre La grande Chaloupe et Saint Denis .

    Enfin la solution tunnel permettrait de régler le problème de l’approvisionnement en roches qui est posé par la digue , et les déblais retiré des tunnels pourraient permettre de gager des Terrains sur la mer du côté du Barachois , ce qui permettrait d’éviter le creusement d’un tunnel sous le barachois pour relier la nouvelle route au boulevard nord . Si on gagne du terrain sur la mer au barachois on peut envisager un élargissement de la voie actuelle et des passages souterrains ou aériens comme ceux de la rue Pasteur ou de l’allée Bonnier . Cet élargissement de la route sur le barachois plus la construction d’un nouveau pont sur la Rivière saint Denis ne devrait pas couter plus de 75 millions d’euros , ce qui permettrait à la Commune de saint Denis de réinjecter les 3/4 de la somme qu’elle a prévue de dépenser sur le Barachois dans la construction d’échangeurs sur les intersections des boulevards sud et des boulevards nord ou les automobilistes dionysiens sont bloqués aux heures de pointe .

    Mais je dirai que même si on choisissait la solution passage par les hauts on peut éviter de dépenser près de 600 millions sur le barachois pour un tunnel reliant la nouvelle route au boulevard nord . Les fond marins sur le barachois ne dépassent pas 10m de profondeur sur une bande d’environ 150 m, et le remplissage de ces 150m de large sur 5 a 10 mètres de fonds ne devrait pas prendre des années .La protection du bord de mer pourrait être réalisée par les tétrapodes de l’ancienne route et la route actuelle pourrait tout simplement être élargie au lieu de passer dessous .

    A ces avantages s’ajouteront la réduction des risques de fermeture et la diminution du coût de l’entretien et par conséquent permettront de préserver les capacités financières de la Région pour d’autres secteurs . Enfin , comme je l’ai signalé hier , on pourrait envisager un port de plaisance et de pêches à la Grande Chaloupe . Il suffit de modifier légèrement le plan de ce qui est prévu .

    Mais le problème est peut être que ces solutions ne sont pas assez coûteuses pour les concepteurs qui sont rémunérés sur le montant des travaux et pour les entreprises qui préfèrent bien entendu passer des gros marchés très juteux .


Témoignages - 80e année


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