Opération ’Livre noir’ des Motards en colère

Offrir une sécurité maximale à tous les usagers de la route

20 août 2007, par Manuel Marchal

L’accident tragique d’un jeune motard sur la route de Salazie vient de rappeler la vulnérabilité des motards aux défauts d’entretien du réseau routier. Afin de sensibiliser l’opinion et les décideurs sur cette question, l’antenne réunionnaise de la Fédération française des motards en colère organisait hier une sortie. Son objectif : consigner des zones dangereuses pour les deux-roues motorisés dans un recueil afin d’interpeller toutes les autorités compétentes dans la gestion des routes à La Réunion. Cette démarche contribue à améliorer la qualité du réseau routier au profit de tous les usagers.

Le défaut d’entretien d’une route peut avoir de graves conséquences pour un motard.

Nid-de-poule, taches d’huile et de gasoil, certains îlots directionnels, plaques d’égout, gravillons sur la chaussée : autant d’obstacles qui rendent la route dangereuse pour les motards. Or, ces derniers, au même titre que les autres usagers du réseau routier, ont droit à la même sécurité. D’autant plus que l’utilisation du deux roues motorisé comme moyen de déplacement contribue à fluidifier la circulation. Dans le contexte insulaire de La Réunion, où le kilométrage des routes n’est pas extensible à l’infini et où la demande de mobilité croît de manière importante chaque année, cela n’est pas à négliger. Les différentes fermetures totales de la Route du littoral ont en effet rappelé que la moto est un mode de déplacement bien plus adapté que la voiture individuelle au contexte réunionnais. Il n’est plus à démontrer que la moto est aujourd’hui le meilleur moyen de se libérer des pertes de temps provoquées par les embouteillages quotidiens, conséquences de l’impasse du tout-automobile, lorsque l’on est obligé de se déplacer d’une ville à l’autre.

Des dangers spécifiques

Mais sur la route, les motards sont vulnérables à deux dangers spécifiques. Des dangers qui peuvent être mortels comme le soulignent les statistiques d’accidentologie. C’est tout d’abord le comportement des automobilistes qui n’est pas toujours irréprochable. Un refus de priorité, un écart dû à une faute d’inattention au moment où arrive un motard, c’est faire prendre à ce dernier le risque de la chute qui peut avoir des conséquences à vie pour l’usager du deux roues. C’est le problème de la cohabitation entre les différents modes de déplacement qui est posé, et la nécessité de se libérer de comportements provoqués par la politique du tout-automobile. Et au même titre que les piétons et les cyclistes, les motards sont beaucoup plus vulnérables que les automobilistes en cas de choc. Prendre en compte cette réalité afin de faire de la route un espace partagé équitablement entre les différents modes de déplacements, c’est une bataille citoyenne dans laquelle s’implique l’antenne réunionnaise de la FFMC.
L’autre danger tient dans la nature du réseau routier réunionnais. « Chacun a pu constater que le réseau routier présente parfois des dangers très spécifiques pour les motards », souligne la FFMC. « À des degrés divers, nids-de-poule, tranchées, plaques d’égout ou gravillons sur la chaussée rendent la pratique des deux roues motorisés très hasardeuse, voire dangereuse ».

Utilité publique

L’antenne Réunion de la FFMC a inscrit dans ses actions prioritaires l’amélioration des conditions de circulation pour les deux roues en dénonçant les dangers du réseau routier réunionnais. Dans cette optique, il est possible de signaler un risque en remplissant un formulaire mis en ligne sur le site de l’organisation (http://ffmc974.ovh.org). L’association organise également des sorties sur le terrain afin de sensibiliser l’opinion et les décideurs à cette question. La deuxième de l’année s’est déroulée hier. « Cette action vise à repérer et mettre en lumière les zones dangereuses du réseau routier afin de les présenter, sous forme de recueil appuyé par des photos et des constats d’huissier, aux différents organismes responsables des routes de notre île ». Cette opération vise à mettre à jour le "Livre noir" qui recense tous ces points “accidentogènes” pour les deux roues motorisés, « afin que chaque conducteur de deux roues puisse continuer à sillonner sereinement les routes réunionnaises, soit pour des raisons professionnelles, soit par plaisir et surtout pour ne plus qu’un motard perde la vie parce qu’une route n’est pas entretenue correctement », souligne l’association.
À travers cette démarche d’utilité publique, l’antenne réunionnaise de la FFMC apporte sa contribution à l’amélioration du réseau routier, pour que ce dernier puisse offrir une sécurité maximale à tous, quel que soit le mode de déplacement choisi.

Manuel Marchal


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