Route du littoral et T.C.S.P.

Par les Hauts ? Par les Bas ?

3 mai 2005

L’étape du débat public terminée, l’État, responsable des routes nationales pour quelques temps encore et la Région, porteuse du projet de tram-train, poursuivent les études pour savoir quelle solution doit être retenue pour relier Saint-Denis et l’Ouest de l’île. Par les Hauts ? Par les Bas ? Réponse dans trois années.

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Le préfet de La Réunion, Dominique Vian, se réjouit de la conduite du débat pour améliorer le transport dans notre île. Le Grand Débat sur l’avenir de la Route du littoral n’a pas omis le projet régional de Transport en commun en site propre (TCSP), via le tram-train. "C’est la première fois que la commission nationale du Grand Débat se saisit d’un projet outre-mer. Il n’y a eu que sept grands débats en France", précise-t-il. Le préfet voit dans cette démarche un approfondissement de la démocratie qui laisse le peuple souverain.

Consolider l’existant durant les études

Les deux maîtres d’ouvrages, l’État pour la Route nationale et la Région pour le tram-train ont pris acte du besoin exprimé par tous d’une liaison sécurisée entre Saint-Denis et l’Ouest. Il n’y a pour l’heure pas de solution qui s’impose et restent deux grandes options : celle du littoral ou celle d’un tracé domptant La Montagne. Le coût sera un des éléments déterminants du choix final. En attendant, les travaux de consolidation et de sécurisation de la Route du littoral vont se poursuivre et se terminer vers 2007. Le rehaussement des murs de protection et la pose de 400.000 mètres carrés de filets vont permettre de fluidifier fortement le trafic, mais ne représenteront pas une solution définitive. Ces travaux coûteront 82 millions d’euros tirés du contrat de plan État-Région. Il s’agit pour les services de la DDE de faire le maximum en l’état actuel des choses, en attendant le résultat des études en cours qui sera disponible d’ici 2008. Huit millions d’euros sont consacrés à ces études financées également par le contrat de plan État-Région. Des études géologiques doivent notamment trouver une réponse au mouvement de grande ampleur que la falaise peut connaître.

Quel système de transport demain ?

La Préfecture veille en particulier à l’interconnexion des systèmes de transports. Et si la Région est associée à la réflexion, c’est que la décentralisation prévoit de lui donner la responsabilité des routes nationales d’ici la fin de cette année. Le nouveau système routier devrait être opérationnel entre 2015 et 2020.
Le président du Conseil régional, Paul Vergès, ne manque pas d’insister sur la nécessité de prendre en compte les préoccupations issues du débat public pour une liaison sécurisée, permanente et stable. Il souligne que les liaisons entre le Nord, l’Est, l’Ouest et le Sud ont dominé l’Histoire de La Réunion. La Route du littoral résulte d’un débat qui a duré plusieurs années. Son ouverture en 1963 a favorisé l’extension de la ville de Saint-Denis jusqu’à la Rivière des Pluies. Si le choix avait été celui d’une route en corniche, ce seraient les 20.000 hectares de La Montagne qui seraient aujourd’hui urbanisés. Comme il le dit : "le choix n’est pas innocent". Il ajoute : "Aujourd’hui la décision du gouvernement, réaliste, est de faire des études nécessaires pour un phasage des travaux le long de la Route littorale, pour la sécuriser et pour un tracé par le haut de La Montagne. La Région observe avec beaucoup d’intérêt. Dans quelques mois, la compétence des routes nationales sera transférée à la Région. Nous sommes intéressés au premier chef par la décision du gouvernement".

CIREST et CIVIS préfèrent le bus au tram-train

Concernant le tram-train, le projet de base était de reconstituer la voie ferrée Saint-Benoît-Saint-Pierre. Ceci avait été adopté à l’unanimité. Alors que les études étaient en cours pour une première phase Saint-Paul-Gillot, les collectivités locales ont demandé d’aller d’un côté jusqu’à La Saline et de l’autre jusqu’à Saint-Benoît. Saint-Joseph demandait aussi que le chemin de fer se prolonge jusque dans le Sud. Il a été question de commencer le chantier dans le Sud et l’Est en même temps qu’à Gillot. Mais à la dernière minute, le mois dernier, la CIVIS pour le Sud et la CIREST pour l’Est ont décidé de revenir sur leur décision et préfèrent la mise en place d’un TCSP bus relevant de leur propre compétence. La Région en prend acte et attend de leur part de penser l’interconnexion entre leur TCSP bus et le tram-train qui ira finalement de Sainte-Suzanne à La Saline. Il aura fallu deux ans pour revenir au point de départ, à moins que dans un futur proche, les Communautés d’agglomérations de l’Est et du Sud ne décident de changer à nouveau de position. C’est à voir.
Pour le franchissement de La Montagne, deux moyens sont possibles : soit un tunnel de 13 kilomètres, soit un passage de La Montagne par les Hauts. Le président de la Région souhaite "coordonner ce que le gouvernement a prévu pour la Route nationale avec ce que le Conseil régional préconise pour le train". La tâche est ardue, seule la concertation permettra une bonne articulation du futur système de transport. Tous les projets doivent se réaliser dans le même délai.

Plus de deux milliards d’euros de travaux

Pour l’heure, le problème d’une liaison sécurisée et permanente entre les quatre régions de l’île reste un problème entier, mais à la différence des années 50, aujourd’hui grâce à l’initiative de la commission du Grand Débat, les prises de décisions ne se font plus dans l’anonymat. Et selon Paul Vergès, la décision du gouvernement et celle de la Région prises le 30 mars dernier en faveur du tram-train sont les décisions les plus importantes pour les décennies à venir. Le plus difficile sera le montage financier et non pas les travaux. La liaison par chemin de fer entre Sainte-Suzanne et La Saline coûte 1 milliards 50.000 euros, et la future Route nationale devrait être du même coût.

Eiffel


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