ATR-FNAUT demande à la Région Réunion de revoir son projet inadapté et dangereux

Pour une véritable liaison sécurisée entre Saint-Denis et La Possession

5 décembre 2012

Le 15 novembre dernier, le Groupement citoyen est devenu l’association Alternative Transport Réunion (ATR-FNAUT). Adhérente de la Fédération nationale des associations des usagers des transports (FNAUT), l’association tenait hier sa première conférence de presse là où eut lieu son assemblée constitutive, à la gare de la Grande Chaloupe. Présidée par Bruny Payet, l’ART-FNAUT est revenue sur son combat immédiat, l’alternative à la nouvelle route du Littoral, et sur son objectif : l’amélioration des transports à La Réunion.

Hier, l’ART-FNAUT a tenu sa première conférence de presse. Présidée par Bruny Payet, l’association Alternative Transport Réunion est adhérente à la Fédération nationale des usagers des transports (FNAUT). Elle s’est constituée le 15 novembre dernier à la Grande Chaloupe, là où l’association a rencontré hier les médias.

La Grande Chaloupe a été choisie pour la place centrale qu’elle occupe au centre de la liaison entre le Nord et l’Ouest. Elle était aussi «  une porte d’entrée à La Réunion pour une grande part des ancêtres de notre population actuelle » , rappelle Bruny Payet.

Cette première rencontre avec les journalistes a été l’occasion pour Bruny Payet de détailler l’objectif immédiat et les buts de l’association. Outre les médias, l’ART-FNAUT veut également s’adresser aux municipalités de Saint-Denis, de La Possession et du Port ainsi qu’aux intercommunalités de la CINOR et du TCO. « Ces collectivités sont directement concernées par le projet de nouvelle route du littoral de la Région Réunion » , dit en substance le président de l’association.

L’association ATR-FNAUT poursuit la même préoccupation que le Groupement citoyen : réfléchir à une alternative à la Nouvelle route du littoral en mer, et plus généralement aux problèmes de transport dans l’île.

« Pour assurer à nos prises de position une répercussion nationale, nous avons adhéré à une Fédération regroupant des Associations d’usagers des Transports — la FNAUT —, d’où notre appellation abrégée d’ATR-FNAUT », précise le président de l’association.

L’objectif immédiat, c’est « d’obtenir que le Projet régional de Nouvelle route littorale en mer soit repensé, dans l’intérêt exclusif de La Réunion et des Réunionnais » . « Pour cela, nous souhaitons que le débat public soit relancé » .

C’est Patrice Rivière, architecte et membre du Conseil d’administration de ATR-FNAUT, qui a ensuite pris la parole pour évoquer les aspects techniques de la route. Ces derniers figurent en bonne place dans la motion n°2 de l’assemblée constitutive de l’association que nous reproduisons ci-après en encadré.

Dans ses objectifs à plus long terme, l’association se dit pour l’autonomie énergétique. Elle souhaite la reconstruction d’un train, le développement des transports collectifs pour désenclaver les Hauts, une piste cyclable sécurisée et une liaison circulaire en altitude prolongeant la route Hubert-Delisle.

Motion de l’assemblée constitutive de l’ATR-FNAUT

Pour une alternative à la nouvelle route du Littoral

Le 15 novembre dernier, l’association a adopté la motion suivante, relative à son objectif immédiat : pour une alternative à la nouvelle route du Littoral.

L’assemblée générale constitutive en Association du groupement citoyen Alternatives Transport Réunion adopte la motion suivante relative au projet régional de Nouvelle route littorale (NRL) :

L’association, se référant à la contribution du 13 novembre 2012 du groupement citoyen, aux travaux de la Conférence économique et sociale tenue à l’initiative de la Préfecture de La Réunion, fait siens en particulier les points suivants :

Le projet actuel en mer se révèle à la lumière des études toujours en cours inflationniste du fait des surenchères sécuritaires successives et postérieures à sa DUP qui l’éloignent du projet initial.

Nous demandons que les solutions routières alternatives à ce projet monstre — route par les Hauts et tunnel —, écartées sans justification suffisante et trop hâtivement lors des précédentes consultations publiques, soient reprises sérieusement.

1. Concernant l’aménagement du territoire, cette route n’est pas à l’échelle des moyens de La Réunion

L’assemblée considère que le projet régional de NRL, tant dans sa configuration (2X3 voies, en mer !) que dans son coût, est inadapté à la question des liaisons entre le Sud et le Nord de l’île par le franchissement de la Montagne.

Elle n’est pas « moderne, gratuite et sécurisée » , comme l’affirme la Région :

- Sa dimension monstrueuse et sa sophistication technique pour affronter les pires risques et aléas océaniques n’en font pas pour autant un ouvrage d’art moderne. Les ressources de l’île sont insuffisantes.

- La Région s’entête sur un coût annoncé d’un 1,6 milliard d’euros qui sera manifestement dépassé et qui, avec le coût de son entretien ruineux, pèsera toujours plus sur nos seules ressources insulaires que supporteront les générations actuelles et futures. Où est la gratuité ?

- En nous sécurisant face aux chutes de pierres, la Région expose l’ouvrage aux pires menaces de l’océan. Elle nous engage dans une lutte permanente contre les « trous de renard » des digues et les dégradations des enrochements protecteurs et des piles en béton. Le CD41 demeurera la voie de secours encore longtemps. Pire : Le projet risque fortement de rejoindre le cimetière des ouvrages en mer autour de l’île.

2. Ce projet de route en mer est désastreux pour l’environnement

L’impact environnemental du projet est à la démesure d’une 2X3 voies en mer !

Ce projet met en danger nos ressources limitées et notre biodiversité. Dans un écosystème insulaire déjà fortement fragilisé, cette route majeure tourne manifestement le dos au développement durable.

Toutes les instances compétentes consultées ou non ont alerté la Région comme l’État sur les impacts négatifs environnementaux quant à la falaise, le milieu marin, les carrières et les espèces protégées.

Malgré tout, l’altération du milieu marin (courants, faune et flore) demeure toujours minimisée par ce projet.

En outre, la Région peine à trouver les carrières suffisantes sur l’île.

Et enfin, le projet monumental écrase les sites par ses dimensions et compromet définitivement la réhabilitation des sites historiques de la Grande Chaloupe (débarcadère et Lazaret).

3. Sa portée économique et sociale est surestimée, voire illusoire

Le maintien sur 6 ans de 1.200 ou 1.500 emplois ne soulagera pas le manque de 150.000 emplois à La Réunion. La NRL ne constitue en rien une réponse viable au taux de chômage d’au moins 30%.

Malgré le niveau d’investissement, aucun cercle économique vertueux futur ne sera créé pour le développement de nos PME. Les entreprises du CAC 40 s’empareront de la plus grosse part du gâteau (2 macros lots) aux dépens de nos entreprises qui rivaliseront sur le 1/3 restant au mieux partagé en 22 lots.

Les choix technologiques du projet conduisent encore au constat de notre manque de formation alors que ces choix auraient dû découler des savoir-faire disponibles, à spécialiser si nécessaire.

Ce projet de digue et viaduc défiant la nature se veut une prouesse technique sans s’appuyer de façon pragmatique sur les forces productives réunionnaises.
Les objectifs de ATR-FNAUT

Lors de son assemblée constitutive, ATR-FNAUT a adopté la motion suivante, détaillant ses principaux objectifs.

L’assemblée générale constitutive en Association du groupement citoyen Alternatives Transport Réunion adopte la motion suivante relative aux déplacements et transports à La Réunion.

Considérant le coma circulatoire qui menace les déplacements routiers dans l’île, nous réclamons le développement des moyens de transport collectifs et individuels multimodaux :

- Création d’une liaison terrestre sécurisée entre La Possession et Saint-Denis,

- Ouverture de nouvelles entrées de ville pour accéder aux principales agglomérations, et des voies de transit pour les traverser,

- Amélioration et prolongement de la desserte circulaire des Hauts dans la suite des projets initiés par l’ancien gouverneur Hubert Delisle,

- Aménagement d’un transport en commun complémentaire sur rail, considérant que ce moyen de transport sera le plus économique,

- Renforcement de la desserte des écarts par les transports en commun,

- Extension des pistes cyclables urbaines et interurbaines mieux sécurisées,

- Aménagement portuaire adapté au développement d’un cabotage.

Dans ce but, nous souhaitons que l’autonomie énergétique de l’île soit recherchée d’urgence par des moyens non fossiles.
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