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Blocage de la SRPP, paralysie de La Réunion à cause du prix des carburants trop cher
12 janvier 2018, par
Hier, de longues files se sont formées à l’entrée des stations-services provoquant d’importants embouteillages. C’était la conséquence du blocage du site de la SRPP par des transporteurs qui demandent la fin du monopole de cette entreprise sur le stockage des produits pétroliers. L’importante augmentation du prix gasoil a sans doute contribuer à déclencher un tel mouvement. Elle est de 7 centimes par litre, en raison de la hausse des taxes perçues par la Région qui a besoin d’argent pour espérer continuer le chantier de la route en mer. Manifestement, les transporteurs ont des difficultés à répercuter cette hausse sur leurs clients, d’où le geste radical d’un mouvement qui revendique la fin du monopole de la filiale de Rubis pour que le prix du diesel diminue à La Réunion.
Hier, des transporteurs du syndicat UNOSTRA ont bloqué l’entrée du dépôt de la SRPP. En conséquence, les stations-services ne pouvaient plus être livrées. Les patrons grévistes demandent la fin du monopole de la SRPP sur le stockage. Ils font partie de la Coopérative carburants d’intérêts régional et de public privé (CCIRPP). Ils annoncent être capables d’importer eux-mêmes le carburant afin qu’il soit moins cher à la pompe, et demandent donc le droit d’utiliser les installations de la filiale du groupe français Rubis pour pouvoir stocker leurs produits. Ils disent s’appuyer sur la loi qui leur ouvrirait théoriquement l’accès aux cuves de la SRPP. Mais cette dernière refuse et veut garder son monopole.L’annonce de cette nouvelle a entraîné une ruée vers les pompes. De longues files d’automobiles se sont formées, paralysant la circulation. Rapidement, le gasoil a commencé à manquer. En fin de journée, les transporteurs ont libéré le site. Ils disent avoir eu un contact avec la Haute autorité de la concurrence qui examine la situation. De plus, ils étaient menacés d’une astreinte journalière de 10.000 euros en cas de poursuite du mouvement.
Cette manifestation a eu lieu quelques jours après une augmentation très importante du prix du litre du diesel, source d’énergie des camions.
À La Réunion, c’est la Région qui fixe le taux des taxes sur les carburants. Les recettes doivent aller dans un fonds destiné au réseau routier et aux bus. Le Conseil régional dispose donc d’un levier pour agir sur les prix.
Le 1er janvier, le prix du gasoil a connu une hausse importante, plus 7 centimes par litre, à cause de la hausse de la taxe perçue par la Région sur la vente de ce carburant. Cette décision a sans doute accéléré les événements. Cela faisait 20 ans que le Conseil régional n’avait pas changé le taux de la taxe qu’il perçoit sur le sans-plomb et le gasoil. Cette mesure est pleine de bon sens. En effet, le prix du carburant hors-taxe est nettement plus cher à La Réunion qu’en France. Les compagnies pétrolières présentent une facture au préfet, et ce dernier doit en tenir compte pour fixer le prix de vente maximal qui est le prix observé dans toutes les stations-services. À maintes reprises, le PCR ainsi que d’autres organisations ont dénoncé l’opacité des données fournies par les compagnies pétrolières. Elles seules détiennent en effet toutes les informations et peuvent donc agir à leur guise pour augmenter leurs profits.
Or, la Région Réunion s’est lancé dans un projet pharaonique. Elle a décidé de construire une route sur la mer sans s’assurer que les matériaux nécessaires à son achèvement soient disponibles en quantité suffisante à La Réunion. Par conséquent, le prix et la date de livraison de cette route sont inconnus. Le chantier a déjà pris du retard, ce qui se traduit par une explosion des coûts. L’enveloppe de 1,6 milliard d’euros ne pourra pas être respectée, et tout dépassement devra être pris en compte intégralement par la Région, donc le contribuable réunionnais. Pour ses besoins financiers, la Région a donc décidé d’augmenter la taxe sur les carburants. Pour justifier un tel fait, la majorité régionale met en avant les contraintes liées à la transition énergétique. Le gouvernement pousse pour que le diesel soit moins attractif que le sans-plomb, car les rejets de ce carburant sont plus nocifs pour la santé.
Pour se conformer à cela, la Région avait deux possibilités : soit réduire la taxe sur le sans-plomb, soit augmenter fortement la taxe sur le diesel. La baisse de la taxe sur le sans-plomb se serait située dans la logique de la politique menée depuis 2010 par la Région. Par exemple, elle a décidé de subventionner Air Austral, Air France, Air Mauritius, XL Airways, Corsair et récemment French Blue en décidant de prendre à sa charge une partie du prix du billet d’avion. Cela représente plusieurs dizaines de millions d’euros par an. Elle a également choisi de subventionner les vendeurs d’ordinateurs portables en distribuant des bons d’achat de 500 euros aux familles qui ont un enfant qui entre au lycée. Là aussi, ce sont des dizaines de millions d’euros qui se sont envolés depuis 2010. Rappelons que quand l’Europe a exigé que la Région diminue la différence de taxe entre le rhum produit à La Réunion et les alcools équivalents importés, le Conseil régional a choisi de baisser l’octroi de mer sur les importations plutôt que d’augmenter celui du rhum afin de satisfaire les intérêts des vendeurs d’alcool réunionnais qui refusaient que le prix du rhum connaisse une hausse. Cette décision a scandalisé les professionnels de santé qui sont quotidiennement confrontés aux ravages de l’alcoolisme. Elle montre bien que la Région est capable de baisser les taxes.
10 jours après l’augmentation des taxes sur les carburants perçues par la Région, La Réunion a été paralysée par un conflit impliquant des transporteurs. Aussitôt le réseau routier a connu d’importants embouteillages. Ce ne sera sans doute pas le dernier mouvement. Les Réunionnais sont donc loin d’en avoir fini avec les conséquences de la décision de poursuivre à tout prix le chantier d’une route en mer qui est de toute façon condamnée par le climat tropical et les effets du changement climatique. Autrement dit, l’urgence d’arrêter ce chantier s’impose, car les Réunionnais ont d’autres priorités que de voir leur pouvoir d’achat ponctionné par une collectivité qui s’est lancé bien légèrement dans une aventure hasardeuse payée au prix fort par les contribuables.
M.M.
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