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Quand le néocolonialisme favorise le sous-développement
5 janvier 2024, par
Près de 30 000 véhicules importés à La Réunion en 2023, c’est dix fois plus qu’à Madagascar pour une superficie 25 fois plus faible, à quoi peut donc servir cette abondance de produits très chers importés dans un des plus petits pays d’Afrique ? Elle alimente les profits du lobby du tout-automobile, des sociétés extérieures qui vendent de l’électricité ou des hydrocarbures, des filiales des banques françaises implantées à La Réunion, les caisses de Paris grâce à la TVA et au malus écologique. C’est une illustration du système économique néocolonial imposé aux Réunionnais.
En 2010. 329 000 véhicules composaient le parc automobile, et 21000 neufs avaient été importés cette année-là. Aujourd’hui, ce sont plus de 490 000 véhicules au total, et 30000 neufs ont été importés en 2023.
Face à cette crise, La Réunion va droit dans le mur, car les Réunionnais ne disposent pas des moyens de contrer la progression du parc automobile. L’argent de la reconstruction du train a été dépensé dans une hypothétique route en mer, l’État met 400 millions d’euros pour espérer la terminer, et 0 euro pour un train.
Alors que chez nos voisins le train est revenu, notamment à Maurice et à Madagascar, La Réunion s’enfonce dans le sous-développement en matière de transport. Ces 30 000 véhicules neufs importés contribuent à l’aggravation de la crise. Ceci rappelle que tout est à revoir à La Réunion.
En 2023, 29 865 véhicules neufs ont été importés à La Réunion, selon le président du Syndicat de l’importation et du commerce cité par Réunion Première. Ce nombre est stable par rapport à 2022. Dans ce total, près de 15 % de ces produits fonctionne avec de l’électricité, c’est-à-dire avec une énergie très majoritairement importée. Cette dépendance vient des choix faits par les sociétés extérieures qui ont le contrôle de ce secteur à La Réunion : bois de chauffe d’Amérique du Nord et bientôt d’Australie pour remplacer le charbon, agrocarburant à base de colza notamment.
Dans notre région, ce nombre de 30 000 véhicules importés par an est sans équivalent. A Madagascar, ce sont seulement 3 000 véhicules neufs qui ont été importés entre janvier et novembre 2023. A quoi pourront donc servir ces 30 000 véhicules neufs fabriqués sur d’autres continents et importés dans un des plus petits pays d’Afrique ?
Tout d’abord, ces importations vont augmenter les profits des importateurs, et des distributeurs de véhicules neufs. Elles vont également accroître les bénéfices des filiales des banques françaises qui ont pris le contrôle de ce secteur à La Réunion. L’achat d’un véhicule de plusieurs dizaines de milliers d’euros nécessite bien souvent un prêt bancaire.
Paris fait également partie des gagnants. La TVA n’est pas le seul bénéfice. L’augmentation annuelle du malus écologique renchérit de plusieurs dizaines de milliers d’euros le prix des véhicules de luxe non-électrique, ainsi que celui de quasiment toutes les voitures qui ont un moteur à essence. Bien que ces véhicules pollueront uniquement La Réunion, c’est Paris qui rafle la totalité de cette taxe. Cette recette ne servira donc pas à compenser les nuisances environnementales que ces produits importés causent à notre population, à notre flore et notre faune.
Importateurs de carburants et vendeurs d’électricité sont aussi bénéficiaires de cette arrivée massive de véhicules chaque année. Ces produits ont en effet besoin d’énergie pour fonctionner.
Avec la tendance à la complexification technique pour empêcher notamment les particuliers de faire eux-mêmes les réparations, ces 30 000 véhicules seront une manne pour les vendeurs de pièces détachées et entreprises équipées pour effectuer de coûteuses réparations.
Cette situation illustre le système économique néocolonial qui bloque le développement de La Réunion. Toutes ces importations constituent une chaîne de profits privés. L’acquisition d’un véhicule neufs est souvent financée par des transferts publics versés sous forme de salaires, retraites ou autres. Ainsi, de l’argent public venu d’Europe est recyclé en profits privés qui bénéficient à des entreprises extérieures à La Réunion, notamment les constructeurs automobiles et les distributeurs d’énergie. Le coût de ce système économique néocolonial est supporté par toute la population.
L’accroissement continuel d’un parc automobile déjà démesuré oblige les collectivités à consacrer une part importante d’argent public pour l’entretien et la construction de routes.
Ces 30 000 véhicules supplémentaires en 2023 ont également contribué à la dégradation des conditions de circulation subie par tous les Réunionnais qui doivent se déplacer. Notre île compte près de 500 000 véhicules avec une tendance à la hausse. Sa superficie est de 2500 km², dont seulement un quart, soit à peine 600 km² sont habités. En raison de la domination du tout-automobile, les embouteillages sont inévitables avec leur gaspillage de temps, d’énergie et la pollution que cela engendre.
Cette tendance est encouragée par le sous-développement des transports à La Réunion. La décision de stopper la reconstruction du train a été prise en 2010. 329 000 véhicules composaient le parc automobile, et 21 000 neufs avaient été importés cette année-là. Aujourd’hui, ce sont plus de 490 000 véhicules au total, et 30 000 neufs ont été importés en 2023.
Le choix de la Région, alors dirigée par Didier Robert, de dérouler un tapis rouge au lobby du tout-automobile a donné ce résultat.
Face à cette crise, La Réunion va droit dans le mur, car les Réunionnais ne disposent pas des moyens de contrer la progression du parc automobile.
D’autres pays de faible superficie et ayant un pouvoir d’achat équivalent voire plus important qu’à La Réunion limitent les importations d’automobiles en instaurant un péage pour avoir le droit de rouler sur la voie publique. C’est notamment le cas de Singapour, un pays développé en matière de transports.
Par ailleurs, il paraît difficile, dans le cadre actuel, de financer la reconstruction du train à La Réunion. L’État a en effet décidé d’exclure La Réunion de l’appel d’offres distribuant 100 milliards d’euros pour des réseaux express régionaux ferroviaires. Par ailleurs, l’État avait accepté que l’argent de la reconstruction du train soit transféré au financement d’une hypothétique route en mer.
Pour un réseau de plus de 40 kilomètres, Maurice a dépensé moins de 500 millions d’euros. Une telle somme semble hors de portée pour les collectivités réunionnaises, à en croire les demandes répétées d’une aide de l’État.
Alors que chez nos voisins le train est revenu, notamment à Maurice et à Madagascar, La Réunion s’enfonce dans le sous-développement en matière de transport. Ces 30 000 véhicules neufs importés contribuent à l’aggravation de la crise. Ceci rappelle que tout est à revoir à La Réunion.
Dans ces conditions, il appartient à l’État d’accompagner un projet réunionnais de développement. Nul doute que ce projet ne pourra faire l’économie d’un débat sur le transport. Ces 30 000 véhicules importés par an montrent précisément ce qu’il ne faut pas faire pour l’intérêt de la population.
M.M.
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Messages
5 janvier 2024, 20:28
C’est vrai , cette politique du tout automobile nous conduit droit dans le mur . Mais , ce n’est pas une découverte , cela fait plusieurs annéees que nous assistons à ce phénomène . Pour rappel 33 400 véhicules ont été immatriculés en 2019 ! 32 768 en en 2021 , 30 075 en 2022 . Cette légère baisse en 2023 n’est que conjoncturelle , la Réunion est foutue . Ceci étant , j’estime qu’on ne peut pas comparer le parc atomobile de la Réunion avec celui de Madagascar . Un pays avant dernier au classement de l’indice mondial de la faim , l’un des plus pauvres au monde où sévit la famine , une misère telle où des familles sont poussées à vendre leurs enfants ! Où le salaire mensuel moyen est de 50 euros , où un médecin ne percoit 100 à 200 euros par mois , 3 à 4 fois moins qu’un bénéficiaire du RSA chez nous . Certes , Madagascar est vaste et compte des millions d’habitants , mais cette comparaison à mon sens n’est pas raison .