Répartition du FIRT

Quand la Relève manipule “Le Quotidien”

18 novembre 2005

Dans son édition d’hier, “Le Quotidien” annonce dès sa première page une dispute entre la Région et le Département à propos de la répartition des recettes du FIRT. Selon notre confrère, ’le Conseil général souhaite que le fonds d’investissement pour les routes et les transports (FIRT) abondé par la taxe spéciale sur les carburants soit mieux réparti entre les collectivités. Le Département reproche à la Région de se garder la plus grosse part d’un gâteau de 200 millions d’euros’.

Amalgamant plusieurs informations, “Le Quotidien” rend compte d’une proposition qui aurait été présentée au ministre de l’Outre-mer. Cette proposition aurait été faite, écrit le journal, au nom du Département.
Dans la réalité, il s’agit d’une initiative de la seule Relève, pour ne pas dire du seul Cyrille Hamilcaro qui, pour les besoins de sa cause, a décidé d’instrumentaliser le Département.
L’objectif de ce mouvement est d’ôter à la Région les moyens financiers dont elle dispose de par la loi. La première initiative allant en ce sens a concerné le le FRDE (Fonds régional pour le développement et l’emploi) qui est alimenté par une partie des recettes issues de l’octroi de mer. Ce fonds a permis à la Région de financer, sous le mandat de Paul Vergès, la réhabilitation des écoles ou encore la construction de chemins pour les agriculteurs.

Favoriser les grosses communes

Sous l’impulsion de Jean-Paul Virapoullé, la Relève a obtenu du gouvernement une autre distribution des recettes du FRDE avec une priorité donnée aux grandes communes au détriment des petites.
C’est un peu la même opération que la Relève veut mener à propos du FIRT. Car, contrairement à ce que laisse entendre “Le Quotidien”, ce n’est pas le Département qui sortirait bénéficiaire de la nouvelle répartition proposée mais bien les communes et, parmi elles, les plus grosses : la part de FIRT des entités communales passerait en effet de 23 à 43% et celle du Département resterait stable.
Cette opération est menée à un moment où, du fait des lois de décentralisations, la gestion des routes nationales doit passer au Conseil régional. Ce dernier refuse de recevoir ce “cadeau empoissonné” sans garantie financière (la session plénière du 21 octobre dernier s’est prononcée pour "l’engagement d’un audit sur l’état du patrimoine transféré, afin de pouvoir négocier avec l’État les compensations financières indispensables à la remise en conformité de ce patrimoine"). C’est le moment choisi par Hamilcaro pour proposer de déshabiller encore un peu plus la Région.

L’objectif du maire de Saint-Louis

On imagine sans peine l’objectif du maire de Saint-Louis : ayant en charge la réalisation et l’entretien des routes de sa commune et, dans le cadre de l’intercommunalité, la gestion des transports, le mauvais gestionnaire a été incapable de faire face à ses responsabilités. Il demande donc que soit versée au bénéfice des communes une partie des recettes du FIRT. Si jamais il échouait dans son opération, il compte dire aux Saint-Louisiens : vous voyez, je ne peux pas régler les problèmes de routes et de transports de la commune, la Région garde l’essentiel des fonds pour elle. Pour mener à bien son opération, il a sollicité le concours du “Quotidien” qui, dans son réflexe anti-Conseil régional, a bien voulu jouer le jeu du maire de Saint-Louis. Le journal du Chaudron est même allé plus loin en donnant une dimension politicienne à la mascarade d’Hamilcaro : l’épisode du FIRT pourrait se traduire par un refroidissement des relations entre Paul Vergès et Nassimah Dindar, écrit Cédric Boullard, trop content d’endosser le dernier fantasme de la Relève.

J. M.


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