Trois semaines après sa création, où en est le C.R.P.V.?
- L. B. : Dès son assemblée générale constitutive tenue au Palais de la Source, le Comité réunionnais de promotion du vélo a décidé de réunir son comité directeur (voir encadré - NDLR) le 12 juillet dernier. Cette réunion s’est tenue au Conseil régional et une nouvelle réunion est prévue le samedi 4 août prochain à la Mairie de Trois-Bassins.

Quelles décisions ont été prises le 12 juillet ?

- Les responsables de l’association ont d’abord fait le point sur le fonctionnement et l’organisation du CRPV. Celui-ci a besoin du soutien le plus large possible des Réunionnais de tous les milieux qui souhaitent promouvoir l’usage du vélo comme moyen de déplacement. Il a également besoin du soutien des collectivités réunionnaises, qui sont particulièrement concernées par un tel projet et par les décisions à prendre au niveau de leurs plans de déplacements urbains.
Le comité directeur a aussi débattu de nombreux projets d’actions à mener à cette fin. Il a notamment décidé de donner suite à un souhait émis lors d’une rencontre qu’il a eue la veille avec les responsables de la commission des déplacements et de la voirie du Département, à savoir : faire l’inventaire des réalisations et des projets des collectivités pour favoriser l’utilisation du vélo. Il a aussi décidé de participer avec d’autres partenaires à des manifestations de masse afin de promouvoir les déplacements à vélo.

En termes de projets d’aménagements cyclables, où en est-on ?

- C’est précisément cet inventaire que le CRPV voudrait contribuer à faire avec l’aide des différentes collectivités réunionnaises et éventuellement de services de l’État qui sont également présents sur ce terrain. Certains projets ont déjà été rendus publics, comme le projet phare de la Région Réunion qui pilote l’étude et la réalisation d’une piste cyclable en site propre tout autour de l’île. Plusieurs projets d’équipements cyclables ont également été annoncés par des communes, comme celles de La Plaine des Palmistes ou de Saint-Pierre. Mais il est important de faire connaître les perspectives envisagées dans toute l’île afin que nous puissions mettre sur pied une stratégie globale et concertée sur l’ensemble du territoire. C’est une des tâches auxquelles notre association va se consacrer, mais sa réussite dépend de la contribution de toutes les personnes physiques et morales concernées.

Correspondant

Le comité directeur du CRPV

- Président : Philippe de Cotte

- Premier vice-président : Yvon Lucas

- Deuxième vice-président : Jean-Claude Lacouture

- Troisième vice-président : Raymond Lauret

- Secrétaire : Lucien Biedinger

- Secrétaire-adjointe : Christine Zaglewski

- Trésorier : Daniel-Omer Hoarau

- Trésorier-adjoint : François Sénèque

- Membres : Sylvestre Legras, Denis Dubosc, Ludovic Marconnot, Armand Gosda, Louis Érudel, Alain Payet, Pascal Brunet, Pascal Montusclat, Françoise Huot-Jeanmaire.

Tribune libre

Le vélo pour faire face à la pollution et à l’encombrement de nos villes

Partout autour de la planète, au cœur des pays industrialisés, bruisse l’idée que l’environnement devient une vraie préoccupation. Non pas une priorité, mais une urgence ! Gaz à effet de serre, dégradation de la couche d’ozone, pesticides, pollution grave et difficilement réversible de certaines terres agricoles ou industrielles, pollution de l’eau, accompagnée d’un appauvrissement dangereux des nappes phréatiques.
Voitures biocarburants, voitures hybrides ou recherche de motricités écologiques ; panneaux solaires, batteries à hydrogène, éoliennes, usines marémotrices ou géothermiques... sont autant de domaines de recherche pour répondre à cet épineux problème posé par les choix qui, hier au sortir de la Seconde Guerre mondiale, sont apparus comme évidents !
Pourtant, ces années de développement outrancier, la transfiguration de nos campagnes et les modifications de tout le bocage entraînant la perte de haies protectrices et fécondes de vie, le remembrement et son exode rural, des choix de culture sont devenus discutables avec une politique de production agricole effrénée et inadaptée. Autant de points qui composent la trame de cette situation désastreuse dans laquelle nous nous retrouvons aujourd’hui !

Des enjeux réunionnais

Mais aujourd’hui, en ces premières années du 21ème siècle, comment allons-nous réussir la manœuvre inverse et contribuer à résoudre cet équilibre sensible entre humain, nature et impératifs de production ?
Délicate équation s’il en est ! À La Réunion, nous n’échappons pas à ces enjeux ! Nous savons tous que l’automobile constitue l’une des problématiques de ce lourd dossier. Mais, après avoir vanté un temps les mérites de cette invention, puis promu au rang des “indispensables”, voici venu les temps d’un vent contraire !
Maintenant que le plus grand nombre s’est attaché, comme par coutume à son usage, comment ferons-nous machine arrière ? Elle est présente dans nos vies et y occupe une place prépondérante. Pour certains, elle est l’objet de toutes les attentions.

L’exemple de Lyon

Comment conserver la possibilité de se déplacer facilement ? Vaste question à laquelle certains commencent à trouver des réponses. Ainsi, Lyon, capitale des Gaules, a mis en service depuis mai 2005 un système de location de vélos fort intéressant. Ceci ayant permis de développer en centre-ville l’usage de la bicyclette tout en favorisant le déplacement des citadins.
Ce n’est certes pas ici que nous apporterons la solution miracle, mais il est des expériences qui valent d’être rapportées. Ainsi, Lyon a initié voilà quelques années un système de location de vélos avec lesquels les Lyonnais peuvent se déplacer aisément à travers la ville, permettant à la cité des Gaules de réduire la présence des voitures en son centre-ville.
Des voies ou des pistes cyclables permettent d’utiliser le vélo de façon sécuritaire et de rappeler aux automobilistes qu’à Lyon, le vélo aussi circule ! Globalement, ce système fort agréable, souple, convivial permet d’offrir aux Lyonnais un moyen de locomotion efficace, agréable et pratique et, indirectement, d’ouvrir ainsi à la pratique d’une activité physique modérée aux très nombreuses personnes qui, de toutes tranches d’âge, utilisent ce moyen de transport tous les jours. Gérard Collomb, Maire de Lyon, a ainsi apporté à sa ville une touche novatrice et une entrée en matière quant à l’écologie.

Avantages du système ?

Ce système “Vélo’v” est d’un coût d’utilisation bien moins cher que l’achat d’un vélo personnel ; il n’est pas nécessaire de disposer d’un parking à vélo à domicile ou à destination (bureaux, magasins...) ; peu de risque de vol pour l’usager. La présence de cyclistes dans les rues et avenues de la ville impose aux automobilistes de devoir adapter leur conduite à ces autres usagers et les force à diminuer la vitesse.
De surcroît, parallèlement à l’enthousiasme des Lyonnais à ce mode de déplacement en ville, le nombre des accidents de cyclistes diminue. Plus généralement, le système “Vélo’v” concourt par voie de conséquence à modérer le nombre des autos en ville. Mais il faut bien admettre que la réussite de ce réseau repose sur la volonté des uns et des autres pour se mettre à utiliser ces vélos, à adhérer à cette offre de transport. À Lyon, c’est chose faite !
À quand un système semblable au cœur de nos villes réunionnaises ?

Richard Bansard