Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, en visite officielle

Rentrée scolaire 2023 : retour des embouteillages à La Réunion

16 août 2023, par Manuel Marchal

Pour près de 900.000 Réunionnais, la rentrée scolaire jeudi 17 août marquera le retour des embouteillages quotidiens responsables d’un important gaspillage de temps et d’argent. Le membre du gouvernement présent ce jour-là en visite officielle va-t-il rappeler à son retour à Paris l’importance de soutenir une revendication, celle du retour du train à La Réunion ?

Jeudi 17 août, la rentrée scolaire 2023 à La Réunion concerne directement près de 225.000 écoliers, collégiens et lycéens ainsi que 25.000 agents travaillant dans un établissement de l’Education nationale. Pour une population d’environ 900.000 habitants, c’est considérable. Depuis fin juin et le début des grandes vacances d’hiver, près de 250.000 personnes n’étaient pas en activité, ce jeudi, elles vont forcément emprunter le réseau routier. Cela signifie aussi que les nombreux bus de transport des élèves vont de nouveau circuler après la pause des grandes vacances.
L’an dernier, plus de 33.000 véhicules neufs ont été importés dont plus de 27.000 voitures particulières. Si cette tendance s’est maintenue cette année, alors entre le début et la fin des vacances, le parc automobile à La Réunion ce sera encore accru. Les embouteillages seront encore plus importants, amenant pertes de temps et d’argent.

Le train à Maurice, Madagascar, mais pas à La Réunion

Ceci ne pourra que rappeler la nécessité pour La Réunion de disposer un mode de transport de masse alternatif au tout-automobile. A Maurice, cela fait déjà plusieurs années que le train circule à nouveau. A Madagascar, les habitants de la capitale Antananarivo peuvent depuis hier utiliser le train urbain. A La Réunion, le seul mode de transport répondant à cette définition est le téléphérique de la CINOR entre Chaudron et Bois-de-Nèfles.
Mais à La Réunion, le retour du train n’est pas prévu à court-terme. Pourtant en 2007, Paul Vergès avait négocié avec l’État le financement nécessaire à la construction d’une ligne de plus de 40 kilomètres entre Sainte-Marie et Saint-Paul desservant la capitale Saint-Denis. Mais en 2010, la nouvelle majorité à la Région a décidé de transférer cet argent sur le financement d’une hypothétique route en mer. Au final, l’argent du train a été englouti dans un projet pharaonique qui s’arrête à mi-parcours : il manque en effet au moins 800 millions d’euros pour achever cette route en mer en utilisant une solution technique moins coûteuse que celle prévue initialement. Une nouvelle convention avec l’État a dû être négociée et signée afin que Paris verse une nouvelle subvention d’un montant de 400 millions d’euros.

Embouteillages importants en période scolaire

Aujourd’hui arrive à La Réunion le ministre de l’Éducation nationale en visite officielle. Le gouvernement a annoncé un plan de soutien aux collectivités en France qui veulent mettre en service de nouvelles lignes de chemin de fer. La République française doit en effet diminuer drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre pour respecter l’Accord de Paris sur le climat entré en vigueur depuis déjà 7 ans. Cela passe par un basculement de la part la plus importante du trafic passager et marchandise sur des moyens de transports écologiques et modernes comme le train.
Le projet réunionnais de retour du train dans notre pays est de nature à être éligible à ce soutien. Même si le train n’entre pas dans le champ des compétences du ministre de l’Éducation nationale, il est un représentant du gouvernement. A La Réunion, il ne pourra que constater l’ampleur des embouteillages en période scolaire. La solution à ces embouteillages est connue, c’est le train reliant les villes de La Réunion situées sur le littoral. Au ministre d’être porteur de ce message.

M.M.

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