Ce n’est pas seulement un ruban d’asphalte reliant plus rapidement Saint-Paul à l’Etang-Salé comme peut l’être la route du littoral entre Saint-Denis et La Possession. La route des Tamarins, c’est le point de départ d’un rééquilibrage de l’aménagement de La Réunion. La livraison de ce premier grand chantier du siècle permet en effet de créer les conditions pour réparer plusieurs erreurs d’aménagements commises tout au long de l’Histoire de La Réunion.
Tout commence en 1738. Le gouverneur Mahé de Labourdonnais décide de déplacer la capitale de La Réunion de Saint-Paul à Saint-Denis. Près de trois cents ans plus tard, les effets de cette décision continuent de se produire.
Quand La Réunion était une société de plantation, avec des habitants qui n’étaient pas obligés de se déplacer souvent, l’implantation de la capitale n’avait pas l’importance qu’elle a prise quand notre île a commencé à devenir une société de service.

Surconcentration à Saint-Denis

Le pouvoir parisien et ses complices locaux ont pris la décision d’amplifier la décision de Mahé de Labourdonnais. Cela s’est traduit par la concentration à Saint-Denis de tous les services, et par la volonté de faire de cette ville la capitale économique du pays, alors qu’elle est séparée du port par un massif montagneux difficile à franchir. Et plutôt que de rechercher l’équilibre en développant harmonieusement toutes les régions de La Réunion, Paris et ses alliés ont sacrifié les meilleures terres à cannes du pays pour construire le Chaudron et Gillot.
La croissance de la population et de la part des services dans l’économie ont accentué ce déséquilibre. Il se matérialise tous les jours par l’arrivée dans la capitale de 100.000 voitures qui y cherchent une place de stationnement. Or, manifestement, la ville n’a pas été conçue pour cela, et le foncier limité ne permettra pas de tenter de rattraper l’insuffisance d’infrastructures routières dans la capitale. À cela s’ajoute la dangerosité de la seule liaison rapide entre Saint-Denis et l’Ouest, et donc entre la capitale et le port de commerce. Imposée par Paris et acceptée par des conseillers généraux désignés grâce à la fraude électorale, la route du Littoral est une très grave erreur d’aménagement qui ne pourra pas être corrigée avant la mise en service du Tram-train et d’une nouvelle route.

L’Ouest et le Sud désenclavés

Pendant ce temps, le développement des villes du Sud suivant le trajet de l’ancienne route coloniale le long du littoral allait entrainer la congestion de la liaison entre le port de commerce et la moitié de la population de La Réunion, qui vit dans une région qui s’étend de Saint-Paul au Sud sauvage.
Le résultat de la décision de Labourdonnais, amplifié par celles de Paris, c’est l’enclavement des différentes régions de notre île. Le Nord et l’Est reliés au reste du pays par une route du littoral impossible à sécuriser totalement sur son tracé actuel. Alors que le Sud ne peut communiquer avec l’Ouest et le Nord qu’à travers des routes constamment embouteillées une bonne partie de la journée. Quant aux habitants de l’Ouest, ils sont tout aussi enclavés, car pour aller vers le port de commerce ou la capitale, leur temps de trajet dépend d’embouteillages quotidiens.
L’ouverture de la route des Tamarins, c’est donc la première correction des effets négatifs d’une décision prise voici près de 300 ans par un gouverneur. L’Ouest et le Sud seront désenclavés l’un par rapport à l’autre. C’est donc un bassin d’emplois rassemblant plus de la moitié de la population de La Réunion qui va maintenant pouvoir pleinement jouer son rôle dans le développement du pays. Il va pouvoir s’organiser autour d’un axe de communication structurant à l’abri des aléas : c’est la route des Tamarins.
La conséquence sera l’accélération du développement de l’Ouest, qui prendra la place que cette région aurait dû tenir dans le développement de notre pays si Labourdonnais n’en avait pas décidé autrement.
La prochaine étape de ce rééquilibrage de La Réunion sera le désenclavement du Nord et de l’Est par le tram-train et la nouvelle route du Littoral, afin que les habitants de la capitale et de l’Est ne soient pas à l’écart de cette dynamique du développement.

Manuel Marchal

La poursuite des grands chantiers

Encore des milliers d’emplois pour les Réunionnais

Tram-train
Prochain grand chantier réunionnais, le tram-train va apporter lui aussi des changements pour 800.000 Réunionnais. Tout au long des villes desservies, il sera désormais possible de se rendre d’un centre-ville à un autre centre-ville sans risquer les embouteillages, et en ayant l’assurance d’arriver à une heure précise. C’est aussi un chantier qui, dans un premier temps, permettra de désenclaver le Nord et l’Est, puisque le tram-train permettra une liaison sécurisée et rapide entre Saint-Denis et La Possession.

Route du littoral
Avec le Tram-train, c’est le deuxième chantier acté dans le Protocole de Matignon. Il va permettre de garantir une liaison sécurisée entre Saint-Denis et La Possession pour les automobilistes. Ainsi sera réparée une erreur d’aménagement, résultat d’une décision de Paris acceptée à La Réunion par des soutiens locaux du gouvernement.

Route de moyenne altitude
La route des Tamarins est la première étape vers la réalisation d’une route qui fera le tour de La Réunion à mi-pente. Il sera ainsi possible d’aller des Lianes à la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise sans descendre sur le littoral. Prolongement de la route des Tamarins, la route de moyenne altitude sera un outil de déplacement adapté à une économie réunionnaise dominée par les services.