Mercredi à Saint-Paul, Paul Vergès a réceptionné l’ouvrage d’art exceptionnel du viaduc de Saint-Paul, en présence d’Huguette Bello, députée-maire de Saint-Paul et du préfet Pierre-Henri Maccioni.
Plus important ouvrage d’art de la route des Tamarins, le viaduc de Saint-Paul en marque l’entrée Nord. Sa livraison marque le début du compte à rebours final avant l’inauguration de la route des Tamarins.
Le président de la Région a évoqué les années de lutte qui ont été nécessaires pour faire aboutir un tel projet. Il a fallu se battre pour changer les mentalités, rompre avec les mentalités dominantes qui voulaient la construction d’une route à quatre voies ceinturant le littoral à La Réunion. Paul Vergès rend hommage au président Pierre Lagourgue qui avait lutté pour faire triompher l’option d’une route de moyenne altitude, une infrastructure dont la route des Tamarins est le premier maillon.
Cette route de moyenne altitude va constituer la colonne vertébrale de La Réunion du million d’habitants, entre le littoral desservi par le tram-train et la route Hubert Delisle. Et Paul Vergès fait remarquer qu’à Saint-Paul, la majorité de la population habite déjà au dessus de 300 mètres d’altitude.
Ce combat victorieux livré pour la réalisation de l’impossible, Paul Vergès en rappelle les conséquences immédiates. La route des Tamarins va supprimer les embouteillages entre Le Port et le Sud, c’est donc l’ouverture de l’ensemble du Sud à l’économie du pays. C’est la fin des heures perdues quotidiennement par chacun des usagers des 50.000 véhicules qui sont englués dans l’embouteillage.

La « grande renaissance de Saint-Paul »

Car la route des Tamarins symbolise également la cohésion harmonieuse entre les différentes régions de La Réunion : si c’est un équipement qui se situe dans l’Ouest, ce sont toutes les régions qui en bénéficient.
Outre cette fonction d’outil de désenclavement entre le Nord et le Sud de l’île, la route des Tamarins est le point de départ de la replantation de l’Ouest, où parmi les centaines de milliers d’arbres replantés, 12.000 tamarins reconstitueront notre Histoire passée. Ce qui démontre qu’il est « possible de moderniser en regardant notre passé ».
La route des Tamarins sera également une centrale électrique qui produira du carburant pour les voitures électriques. Le président de la Région précise que la première centrale photovoltaïque sera d’ailleurs construite au-dessus de la tranchée couverte qui prolonge ce viaduc. Plantation d’arbres et production d’énergie propre sont deux moyens pour maintenir La Réunion en tête de la lutte pour le développement durable.
Le président de la Région a conclut son propos en saluant la route des Tamarins comme la base du développement de Saint-Paul, un outil au service de la « grande renaissance de Saint-Paul », la première capitale de La Réunion.

Manuel Marchal

Huguette Bello : « un axe économique majeur au service de Saint-Paul »

La députée-maire de Saint-Paul a tout d’abord rappelé le contexte géographique dans lequel s’inscrit cet ouvrage d’art exceptionnel : entre la ravine Bernica qui inspira les plus célèbres poètes réunionnais, et la grotte des Premiers réunionnais.
Pour Saint-Paul, la mise en service prochaine de la route des Tamarins que signifie la livraison de cet ouvrage signifie la fin du cauchemar des heures de pointe pour les usagers de la route et pour les habitants du centre-ville de Saint-Paul.
Les conséquences de la route des Tamarins seront importantes pour la commune de Saint-Paul. Une réflexion sur le PLU pour intégrer cet équipement routier est lancée, précise la députée-maire de Saint-Paul.
La route des Tamarins est « un axe économique majeur au service de Saint-Paul », ajoute-t-elle, « les habitants de Barrage, La Saline, Saint-Gilles les Hauts… seront plus proches de l’emploi ».
Huguette Bello souligne que la route des Tamarins ne règlera pas à elle seule tous les problèmes de déplacements. La commune de Saint-Paul mettra aussi l’accent sur d’autres modes comme le vélo et les transports collectifs dont le tram-train, un tram-train dont elle souhaite un tracé plus bas.
Huguette Bello conclut son intervention en rappelant combien la route des Tamarins « multiplie les prouesses ». Et au-delà d’incontestables exploits techniques, ce projet a su faire que cette technique soit protectrice et respectueuse de l’environnement, avec l’intégration des ouvrages d’art dans le paysage, les replantations d’arbres et l’implantation de centrales photovoltaïques.

Pierre-Henri Maccionni : « une route intelligente »

Le préfet a rendu hommage à l’anticipation dont ont su faire preuve les initiateurs et les constructeurs de cette route. Il a également salué le partenariat qui a permis à cette « route intelligente » de devenir réalité.

L’intégration dans l’environnement

Paul Vergès a rappelé que la Région a décidé d’intégrer au maximum l’ouvrage d’art dans l’environnement, ce qui a entrainé un surcoût pleinement assumé.
Il a en effet été décidé de commencer ce viaduc après la ravine du Bernica, afin de préserver cette perspective dans le paysage. Cela a entrainé la percée d’une tranchée couverte dans la falaise pour maintenir un niveau de pente acceptable pour ce type d’ouvrage.
Ce souci d’intégration dans le paysage s’est aussi vérifié dans d’autres ouvrages d’art exceptionnel de la route des Tamarins, notamment pour protéger les oiseaux.