Au cours d’une visite sur le chantier du siècle

Route des Tamarins : Madagascar participe à une grande première réunionnaise

26 décembre 2008, par Manuel Marchal

Pour la première fois, des véhicules ont roulé sur le viaduc de Saint-Paul, sept mois avant l’inauguration officielle de la route des Tamarins. La délégation du ministère des Travaux publics et de la Météorologie de Madagascar, ainsi que les agents de la Région et des élus ont participé le vendredi 19 décembre 2008 à ce grand événement. La visite s’est poursuivie par deux arrêts sur les deux ouvrages d’art exceptionnel restant à achever : le viaduc de la Grande Ravine et celui de la Ravine Fontaine. Roland Randriamampionona, Ministre du BTP de Madagascar, a souligné l’audace et l’intégration dans l’environnement de l’ouvrage, tout en rappelant que les membres de la délégation ont été accueillis comme des frères à la Région.

Une délégation malgache de haut niveau était présente dans notre île à la veille de la Fête réunionnaise de la Liberté. D’une cinquantaine de personnes, elle se compose de cadres et d’ingénieurs du ministère des BTP et de la Météorologie venus de l’administration centrale, des Directions des provinces et des Directions régionales. Nos amis ont participé le vendredi 19 décembre dernier à une grande première : pour la première fois, des bus ont roulé sur le viaduc de Saint-Paul, long de plus de 700 mètres. Ils étaient accompagnés par les agents de la Région et des conseillers régionaux. Les huit bus ont ainsi été les premiers à parcourir la section comprise entre Saint-Paul et l’échangeur de la balance des Tamarins située à l’Hermitage, avec sur l’itinéraire le viaduc, la tranchée couverte de Saint-Paul, le tunnel du cap la Houssaye, le viaduc de Fleurimont entre autres.

Sur la « clé de voute » de la route des Tamarins

La matinée s’est poursuivie par une visite des deux derniers ouvrages d’art exceptionnel en voie d’achèvement. Tout d’abord, le viaduc de la Grande Ravine, clé de voute de la route des Tamarins. Ce pont métallique à grande béquille est le plus grand ouvrage de ce type au monde. D’une longueur de près de 300 mètres à 170 mètres au-dessus du sol, ce géant d’acier a nécessité près de trois ans de travaux.
Direction ensuite le viaduc de la Ravine Fontaine. Cet ouvrage exceptionnel en acier surplombe un vide de 110 mètres, sur une longueur de 200 mètres. Lors de son passage à Saint-Leu, la délégation a reçu la visite de Thierry Robert, le Maire de la commune.
Tout au long de cette matinée, les questions et les explications n’ont pas manqué.
Lors d’un arrêt sur le viaduc de Saint-Paul, Philippe Berne, Vice-président de la Région délégué à l’Aménagement, a rappelé la genèse du projet. Il a rappelé qu’il a fallu au début résister à la volonté de l’Etat d’imposer un tracé le long du littoral, ce qui aurait eu pour résultat de plomber le développement des Bas, et d’isoler encore davantage les Hauts. Car au-delà d’un moyen pour fluidifier la circulation entre le Sud et le Nord, la route des Tamarins est également l’axe autour duquel pourront se développer les bourgs de mi-pente. Ce sont ces quartiers qui seront amenés à accueillir une partie des 200.000 Réunionnais supplémentaires qu’abritera notre pays d’ici une vingtaine d’années.

« Accueillis comme des frères »

Pour sa part, Roland Randriamampionona, Ministre malgache du BTP et de la Météorologie, a souligné l’audace et l’intégration dans l’environnement du viaduc de Saint-Paul. Rappelant que d’ici quatre ans, Madagascar doit construire 12.000 kilomètres de routes, il précise que les ouvrages d’art de la route des Tamarins sont là pour montrer qu’il est possible de relever des défis que l’on pense à première vue irréalisables. Roland Randriamampionona conclut son propos en revenant sur l’accueil chaleureux de la délégation de Madagascar : « nous avons été accueillis comme des voisins, comme des frères ». Et ce sont nos frères de Madagascar qui ont donc été parmi les premiers à parcourir les 800 mètres du viaduc de Saint-Paul.
Cela n’est pas sans rappeler l’Histoire de notre pays. Car voici plus de trois siècles, un bateau accostait dans la baie de Saint-Paul. A son bord, plusieurs Malgaches qui allaient être les premiers habitants de notre pays. En ce début de 21ème siècle, la participation d’une délégation malgache de haut niveau à cet événement constitue un nouvel approfondissement des liens historiques et culturels qui lient deux îles sœurs.

Manuel Marchal


Un chantier exceptionnel

Avec son tracé de 33 kilomètres à mi-hauteur, ses 120 ouvrages d’art pour franchir les ravines dont trois ponts de dimensions exceptionnelles, ses 9 pôles d’échanges pour desservir les agglomérations, la route des Tamarins est appelée à s’inscrire durablement dans le paysage de La Réunion et à jouer un rôle considérable dans l’aménagement du territoire.
Lancée en 1998, avec un début des travaux en 2004, et une livraison aujourd’hui prévue pour juin 2009, la route des Tamarins constitue ainsi le dernier grand chantier du 20ème siècle, et le premier du siècle qui s’ouvre. Jamais, à La Réunion, un ouvrage n’aura autant mérité sa qualité de “grand chantier”. Au-delà de la prouesse technique qu’elle représente, cette voie nouvelle revêt une dimension tout à fait exceptionnelle. En premier lieu, la route des Tamarins va permettre l’aboutissement de la mise à 2x2 voies tout autour de notre île, de Saint-Benoît à Saint-Pierre, réalisant ainsi l’objectif fixé par le plan d’aménagement à long terme élaboré dès 1990. Sa fonction première est donc de poursuivre la fluidification du trafic routier et notamment entre l’Ouest et le Sud.
Elle permettra également d’alléger significativement la pression sur le littoral qui doit retrouver sa vocation essentiellement urbaine et qui pourra également accueillir le projet de piste cyclable et le futur Tram-train. Mais parallèlement, elle constitue le premier ouvrage routier de moyenne altitude de grande envergure et son influence sur le développement sera aussi grande que celle, à l’époque, de la route Hubert de Lisle. Elle anticipe ainsi sur la réalisation à terme de la grande route circulaire de moyenne altitude, qui doit être la colonne vertébrale structurant le développement des zones à mi-hauteur pour répondre ainsi à l’arrivée de plus de 200.000 habitants supplémentaires d’ici 2020. La route des Tamarins jouera donc un rôle structurant dans l’aménagement équilibré du territoire de La Réunion.

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