Route des Tamarins, lancements du chantier du tram-train, de la Maison des civilisation et de la route du littoral : ces projets figuraient dans le projet de l’Alliance en 2004. Cinq ans plus tard, toute la population mesure le chemin parcouru, ce qui explique sans doute pourquoi c’est la liste de l’Alliance des Outre-mer qui est arrivée en tête à La Réunion lors des élections européennes.
Hier, le président de la Région a rencontré toutes celles et ceux qui ont contribué à la construction de la route des Tamarins. « Devant l’impossible, vous avez relevé le défi d’offrir à La Réunion une route qui va changer de façon considérable le quotidien de centaines de milliers de Réunionnais et qui va changer en profondeur l’aménagement de notre île », a indiqué le président de la Région. La route des Tamarins est en effet un chantier sans précédent pour notre île, et un des plus grands de l’Union européenne. « Ce chantier est exceptionnel à plus d’un titre. Sa réalisation a nécessité des prouesses techniques encore jamais égalées à La Réunion », a ajouté Paul Vergès. « Cette réalisation est exemplaire ; le travail que chacun de vous a réalisé est exemplaire. C’est votre fierté mais aussi celle de tous les Réunionnais ».

Des centaines de Réunionnais formés

Ce chantier a été aussi le lieu de rencontre d’expertises venues du monde entier. Paul Vergès a rappelé aux travailleurs que les stagiaires de l’École des Ponts et Chaussées « ont participé à une session de formation à La Réunion pour s’approprier ces techniques qui sont maintenant votre compétence ». Il a fait observé que « plusieurs centaines de jeunes réunionnais ont ainsi été formés au préalable dans nos centres de formation et à l’extérieur de l’île pour répondre aux critères et à l’exigence des entreprises qui ont conduit ce chantier ». « C’est une grande satisfaction pour le Conseil Régional d’avoir créé les conditions préalables pour que cet ouvrage remarquable n’ait pas été réalisé seulement par des entreprises nationales ou internationales avec du personnel venu de l’extérieur », a précisé Paul Vergès, « mais aussi, pour une écrasante majorité, par des Réunionnais formés à La Réunion dans cette perspective ».
Le président de la Région a également insisté sur le fait que ces 5 ans de travaux, d’un coût de 1,1 milliard d’euros, vont permettre à des dizaines de milliers de Réunionnais de gagner tous les jours au moins deux heures. « La route qui va s’ouvrir balaiera ce gaspillage de temps, de richesses, et c’est en cela que cette route a dans l’immédiat une importance économique décisive », a indiqué Paul Vergès : « Toutes ces difficultés sont maintenant occultées par l’immense service que rendra cette route à la population réunionnaise ».

« Un signal adressé à tous les Réunionnais »

Paul Vergès a ensuite souligné que ces travailleurs seront ceux qui participeront aux plus grands aménagements que La Réunion aient jamais connu. Au cours des 15 prochaines années sont en effet prévus le tram-train entre Saint-Joseph et Saint-Benoît, la nouvelle route du littoral et le prolongement de la route des Tamarins : « Les 34 km sont terminés, mais notre objectif est de prolonger cette route de moyenne altitude vers le Sud, jusqu’à Saint-Joseph et aussi vers l’Est de façon à ce que La Réunion d’1 million d’habitants soit équipée non seulement d’une route littorale surchargée, non seulement d’une route des Hauts, mais aussi de cette véritable colonne vertébrale que sera la route de moyenne altitude qui desservira les différentes régions de l’île ».
Autant de projets qui seront des catalyseurs de l’union des Réunionnais. « La Route des tamarins est un signal adressé à tous les Réunionnais, quelles que soient leurs options politiques ou autres, de participer, en ce début du siècle, aux plus grands aménagements que notre pays aura connus durant son histoire et d’être dignes de la tâche qui nous attend afin que La Réunion soit pleinement aménagée pour 2025 », explique Paul Vergès qui conclut sur cet hommage aux travailleurs qui sont entrés dorénavant dans la mémoire collective de notre pays :
« Il ne faut jamais oublier notre histoire. Quand on évoque aujourd’hui le chemin de fer ou le port. Qui a pris les décisions ? Qui a assuré la réalisation ? Peu le savent. La réunion d’aujourd’hui a pour but d’ancrer la mémoire de cet événement. C’est pourquoi vous recevrez des collections de photos qui seront une trace de votre travail sur cette route que vous avez construite et qui vous rappelleront que vous avez été les bâtisseurs de l’avenir de La Réunion ».

Hommage aux victimes d’accidents du travail

« Seules les pertes humaines que nous avons connues sur ce chantier ne pourront être réparées. Je voudrais rendre aujourd’hui un hommage à
Jean-Marie Picard et Olivier Mikolajczak qui ont perdu la vie sur ce chantier, mais aussi aux victimes d’accidents, qui, n’ont pas porté atteinte à leur vie mais qui leur ont laissé des traces et des souffrances : Messieurs Velprat, Fabrice Lenclume, Bernard Delanoz,… ».

La route du développement durable

« Ce pari de l’impossible, La Réunion l’a déjà tenu en réalisant cette route, elle peut à nouveau relever ce défi du développement durable pour offrir aux générations futures une île 100% autonome sur le plan énergétique et propre », a déclaré hier Paul Vergès.
L’ouverture de la route à la circulation ne signifie pas la fin du chantier. 800.000 arbres plantés et à entretenir, et l’implantation de fermes photovoltaïques le long des 34 kilomètres vont créer des emplois. L’électricité produite alimentera les moteurs des voitures électriques qui circuleront sur nos routes, ce qui nous libérera de l’importation des hydrocarbures, et accélérera la marche vers l’objectif d’autonomie énergétique pour 2025.

L’avenir : le million d’habitants

Paul Vergès constate que l’union des Réunionnais est capable de réaliser des ouvrages aussi remarquables que le Route des Tamarins, c’est un enseignement pour l’avenir :

« Il n’est pas possible que la politique se résume simplement à des combats sur telle ou telle chose, sans voir l’avenir, c’est-à-dire le million d’habitants, les dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes qui attendent de la valeur ajoutée et l’aménagement de notre île. C’est votre honneur d’avoir été au premier rang de la réalisation de ce grand chantier ».

L’emploi avec les grands chantiers

Hier, Paul Vergès a rappelé que la route des Tamarins n’est que le début de grands chantiers qui façonneront La Réunion du million d’habitants d’ici 2025. Le prochain sera le tram-train, qui créera deux fois plus d’emplois que la route des Tamarins.

« Pour la Région la poursuite des grands projets est une priorité absolue : parce que ces projets sont utiles au développement de notre île, mais aussi parce qu’ils sont générateurs d’activités pour nos entreprises et d’emplois pour les Réunionnais. Il est capital aujourd’hui, en pleine crise, de créer les conditions générants des richesses et des emplois.
Le chantier du Tram train, qui devait prendre le relais de la Route des Tamarins, a subi des retards dus à des contentieux organisés par telle ou telle partie, mais il doit démarrer l’an prochain. Ce sont 6.000 emplois qui sont prévus sur ce chantier, soit deux fois plus que sur la Route des Tamarins.
La construction de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, qui se situera juste derrière nous à proximité de la Route des Tamarins, au-delà de sa vocation culturelle et l’importance qu’elle recouvre pour la cohésion de la société réunionnaise, est aussi un projet qui va générer de l’activité et de l’emploi dans cette période de crise et de chômage.
La priorité de l’emploi et de l’activité pour les Réunionnais a été durant nos deux dernières mandatures une préoccupation permanente dans la poursuite de nos différents projets structurants pour l’avenir de notre île et de ses habitants.
Il faut que tous les travailleurs prennent en main cette défense, pas seulement de l’aménagement de La Réunion, mais aussi, dans l’immédiat, de la création d’emplois. Tout retard dans un grand chantier est payé, d’abord, par les travailleurs qui risquent de ne pas avoir la possibilité de prendre la suite d’un nouveau grand chantier et ainsi de poursuivre leur activité. C’est là un point essentiel. Il faut que tout le monde prenne en main cette défense de l’emploi pour les travailleurs menacés par le chômage et dont beaucoup ont déjà été licenciés ».