Bilan de visite du ministre de l’Outre-mer

Route du littoral : François Baroin propose un Comité de suivi

27 mars 2006

Après une journée remplie de réunions de travail, le ministre de l’Outre-mer a exprimé samedi soir devant la presse les principales questions tirées de ses rencontres.

"C’est une nouvelle épreuve que traverse La Réunion, qui se trouve une nouvelle fois dans une période difficile à vivre. Je suis là pour témoigner le soutien du gouvernement, voir les élus et chercher comment s’organiser".
Arrivé le matin même à Gillot, où il a d’abord exprimé "la solidarité du gouvernement" devant ce nouveau drame, François Baroin s’est rendu à la Préfecture après avoir brièvement répondu à des délégations venues l’interpeller sur la route littorale et sur le chikungunya. Il s’est ensuite rendu au pied de la falaise, constater l’importance de l’éboulis. Il devait témoigner plus tard "de la gêne et du sentiment d’insécurité" éprouvés en parcourant les presque 12 km de route conduisant au sinistre. "Il est rare de voir une route aussi essentielle au pied d’une falaise aussi immense", a-t-il dit le soir aux journalistes.
Ayant rencontré les services de l’État, techniciens et experts, puis les acteurs économiques avec les Chambres consulaires, François Baroin a résumé les principaux enseignements de ce nouveau passage éclair, en présence du directeur général des Routes, Patrice Parisé, venu également de Paris avec 3 autres experts. Il a précisé qu’il avait été en communication, dans la journée, avec le ministre de l’Équipement et des transports, Dominique Perben, avec le Premier ministre, Dominique de Villepin et avec le président Jacques Chirac.
Dans le très court terme, la première question est de s’assurer qu’il n’y a pas d’autres victimes sous l’éboulis - un éboulis dont le ministre a souligné l’énormité : 5 fois ce qui tombe habituellement en une année. Cela pose la question de la réouverture de cette route, "une vraie question, très sérieuse", a indiqué François Baroin, en précisant que les experts qui l’accompagnent vont transmettre aux ministères les éléments connus, pour enfin "se pencher sur l’avenir de cette route".
Il a fallu ce drame pour qu’un gouvernement reconnaisse que cette route "présente des risques importants depuis longtemps", a dit le directeur général des Routes.

Tout ce qui peut être fait en matière de sécurisation des risques de chutes de roches éparses a déjà été fait et doit l’être encore. Le ministre a rappelé que le débat public de 2004 avait conclu à la poursuite du programme de sécurisation. Le contrat de plan État/Région de 2003 a inscrit la sécurisation de 5 km de route, et le débat a également conclu à la recherche d’une sécurisation pérenne : un tracé par le haut de la falaise.
L’élément “nouveau” - bien qu’il se soit déjà produit il y a 26 ans - est cette fois l’effondrement d’un pan entier de la falaise. Aucune pose de filet, aucun gabion, ne peut retenir 50.000 tonnes de roches.
"Ce qui s’est produit conduit à réévaluer la politique suivie jusqu’à présent", a dit François Baroin, en n’excluant pas l’éventualité d’une "solution plus lourde". En clair, une nouvelle route, l’une parmi les “3 familles de solutions” : soit une route digue, soit des tunnels, soit la route en haut de la falaise. Une attente de "8 à 10 ans".
François Baroin a proposé la création d’un "comité de suivi", associant l’État, les collectivités territoriales, les acteurs économiques et les usagers de la route.
"État et collectivités territoriales vont devoir se mettre d’accord sur une solution", a-t-il dit en évoquant la question de la passation des compétences. "Aujourd’hui, c’est l’État. Demain, c’est à la Région qu’il reviendra de faire le choix définitif. (...) L’État ne se désintéressera pas de cette route dès lors qu’elle aura été transférée et un “contrat d’itinéraire”, remplaçant les contrats de plan, permettra d’associer État et Régions" dans la réalisation des routes.

 P. David 


Réfléchir à des dispositifs adaptés

En milieu de journée, alors qu’il se trouvait sur le site de l’éboulis, le ministre de l’Outre-mer a ajouté : "Ma première réaction est de penser aux pauvres conducteurs qui étaient dans leur voiture et dont les vies ont été emportées dans cet éboulement très impressionnant". Il a insisté une nouvelle fois sur la nécessité de "réfléchir très vite à des dispositifs adaptés pour sécuriser la route".
Lors de cette visite de terrain, François Baroin s’est entretenu avec le directeur de l’Équipement, Jean-Luc Masson, puis, avec les sapeurs-pompiers. Il les a félicités pour leurs interventions réalisées dans des conditions pénibles.
Après un premier rapide constat effectué sur les lieux de l’éboulis, le directeur général des Routes a pour sa part déclaré que sur un éboulement de cette nature, des filets (qui parviennent à arrêter la chute de blocs de 50 tonnes) n’auraient pas été efficaces. "Il faut que l’on comprenne pourquoi cela s’est passé ainsi, dans cette zone et à une période où il n’y a pas eu de pluies importantes au cours des 15 derniers jours", a-t-il déclaré.
Le député maire de Saint-Denis, René Paul Victoria, la présidente du Conseil général, Nassimah Dindar, le président du Conseil régional, Paul Vergès, la députée de la 2ème circonscription, Huguette Bello et une élue de la commune de La Possession, ont accompagné le ministre sur le site de l’éboulis.

Route du littoral

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus