Plus que jamais, l’urgence d’une expertise technique et financière

Route en mer : le PCR et Paul Vergès avaient raison, pas Didier Robert

17 mai 2019, par Manuel Marchal

Parce qu’il a été lancé en toute précipitation, le chantier de la route en mer est bien dans une impasse financière et technique. Cela montre bien que le PCR et Paul Vergès avaient raison face à l’imprévoyance de Didier Robert, partisan des différents passages en force pour imposer son projet pharaonique. Maintenant, l’heure est à l’expertise financière et technique de ce projet pour qu’il ne se résume pas à un viaduc inachevé.

La dernière commission permanente de la Région avait parmi ses questions à l’ordre du jour une demande du groupement attributaire du marché du viaduc. En effet, ces sociétés extérieures à La Réunion estiment que l’argent prévu pour terminer cette moitié de route en mer n’est pas suffisant, d’où l’exigence d’une rallonge de 378 millions d’euros rien que pour cette partie. Pendant ce temps, l’autre moitié est bien mal engagée, car les matériaux pour réaliser la digue entre La Possession et la Grande Chaloupe qui n’étaient pas disponibles quand l’ordre a été donné de commencer le chantier, n’existent toujours pas à l’heure actuelle.

Rallonge de 378 millions d’euros

Si ces entreprises n’obtenaient pas cet argent, alors cela pourrait signifier l’arrêt du chantier. Le projet pharaonique de route en mer se résumerait alors à un viaduc inachevé d’à peine 5 kilomètres sur les 12 kilomètres de digues et de viaducs prévus. Voilà où en est la route de Didier Robert, presque 9 ans après sa promesse d’une 6 voies pour remplacer les projets de tram-train et de nouvelle route du littoral et utiliser l’argent obtenu pour les financer à une autre fin.

Dès l’annonce de ce projet, le PCR et Paul Vergès avaient demandé une expertise technique et financière de ce projet. C’est une démarche logique, compte tenu de l’ampleur de l’investissement initial prévu, 1,6 milliard d’euros. Elle est d’autant plus justifiée que c’est une première mondiale. En effet, jamais une route n’a été construite en mer, sur les coulées de laves en forte pente d’une île volcanique. Or, l’État s’est habilement défaussé de ses responsabilités dans ce chantier en limitant sa participation à une contribution forfaitaire dans le contrat renégocié par Didier Robert, ce qui oblige alors la Région Réunion à se débrouiller pour trouver l’argent nécessaire afin de couvrir les imprévus qui ne pouvaient que se produire.

Rappelons que le tram-train avait passé avec succès une telle évaluation. Il avait même obtenu le SEM d’Or pour le respect des coûts et des délais quand ce chantier était sur les rails, piloté par l’ancienne majorité régionale dirigée par Paul Vergès.

Aucune suite à la demande du PCR et de Paul Vergès

Mais aux demandes répétées d’une expertise financière et technique du projet de Didier Robert, le président de Région et ses soutiens n’ont pas donné suite. Cette solution de bon sens aurait sans nul doute permis d’éviter le fiasco actuel et d’épargner une somme considérable d’un argent public très précieux en cette période de crise.

En effet, non seulement la Région avait provisionné 250 millions d’euros en 2017 pour anticiper des dépassements éventuels, mais en plus il faut qu’elle donne maintenant 378 millions d’euros pour qu’une demi-route en mer soit livrée avant les prochaines élections régionales. Il est donc clair que la promesse de ne pas dépasser 1,6 milliard d’euros n’engageait que ceux qui y croyaient.

Plus que jamais, l’expertise financière et technique s’impose comme la seule issue pour réaliser une liaison sécurisée entre Saint-Denis et La Possession. Didier Robert et ses amis vont-ils enfin écouter cette proposition du PCR et de Paul Vergès ? En admettant la justesse de la position des communistes, le président de la Région serait alors un artisan d’une sortie de crise par le haut.

M.M.

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Messages

  • Lorsque une autorité publique refuse de donner suite à une demande d’expertise qui lui est faite officiellement par des personnes qui peuvent se sentir lésées par la réalisation d’un projet public , ces dernières ont la possibilité de saisir le tribunal administratif pour faire aboutir leur demande.

    Si le président de la Région ne veut pas demander l’expertise financière et technique de la nouvelle route en mer reliant Saint Denis à la possession il faut saisir le tribunal administratif pour qu’il statue sur ce refus . Pour cela il y a une procédure officielle à respecter . D’abord il faut que cette demande d’expertise soit faite officiellement à la Région ou et à L’Etat . Et si au bout de deux mois celle ci n’obtient pas de réponse les demandeurs pourront saisir le tribunal administratif au terme d’un nouveau délai de deux mois .

    Bien entendu on peut parler tous les jours dans la presse de ce problème d’expertise de notre route mer sur des pentes volcaniques instables ; mais si les responsables politiques ne veulent pas d’une expertise qui pourrait faire la lumières sur des comportements fautifs dans l’évolution de ce projet pharaonique et dangereux qui est en train de couvrir de ridicule aux yeux du monde entier les réunionnais mais aussi le gouvernement Français qui l’a approuvé et cautionné ; il me semble qu’il est temps que ceux qui le contestent et qui voudraient faire arrêter les travaux pour déboucher sur une autre solution s’engagent dans une démarche de saisine du tribunal administratif pour obtenir gain de cause .

    Les tribunaux donnent raison aux citoyens qui prouvent que leurs revendications sont justifiées et que les décisions administratives ne respectent pas les lois et règlement ou les grands principes qui fondent notre état de droit , même si quelques fois l’intérêt général pourrait justifier certaines irrégularités .

    L’intérêt général doit bien entendu primer sur les intérêts particuliers mais à conditions que ceux qui sont chargés de le gérer respectent notre droit .C’est sans doute cette façon de voir les chose qui a permis aux juges administratifs d ’annuler les autorisations d’exploiter les carrières qui devaient fournir les roches nécessaires au chantier de la digue ; et c’est cette façon de voir les choses qui justifiera la fermeture d’un chantier qui nous a coûté déjà plus de deux milliards d’euros et qui nous coûtera probablement le double si on laisse faire mais surtout qui ne sera pas terminé avant une dizaine d’années malgré la nécessité de le terminer rapidement compte tenu de la situation économique et sociale dans laquelle se trouve actuellement notre Région ; car le premier souci des magistrats c’est d’abord de veiller à la bonne application des lois même quand il y a des milliards en jeu .

  • Dans cette bataille, il y avait principalement Paul Vergès et les membres de l’Alliance. Attention à ne pas tout ramener au PCR !
    ( c’est curieux de voir d’ailleurs témoignages écrire "le PCR et Paul Vergès au lieu d’écrire " Paul Vergès et le PCR" ..)
    Tous les problèmes posés aujourd’hui avaient été identifiés par Paul Vergès et les élus de l’Alliance lors de nombreuses conférences de presse.
    Il ne fait pas oublier non la FNAUT réunion, avec François Payet, qui a mené constamment la bataille.


Témoignages - 80e année


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