L’Alliance demande l’annulation de la déclaration d’utilité publique

Route en mer : le prix du débat démocratique fixé à 1.000 euros ?

23 août 2013

Lors de l’audience d’hier au tribunal administratif, le rapporteur public a fait sienne l’argumentation développée par la Région, allant jusqu’à demander la condamnation des requérants ! Le jugement a été mis en délibéré. L’Alliance apportera toutes les précisions à l’opinion aujourd’hui lors d’une conférence de presse.

C’est hier que l’affaire de la route en mer a été examinée pour la première fois par le tribunal administratif. Il s’agissait du recours déposé par l’Alliance demandant l’annulation de la déclaration d’utilité publique prise par le préfet.

Des citoyens mobilisés pour une véritable liaison sécurisée entre Saint-Denis et La Possession, et donc pour une alternative à la route en mer, composaient une grande partie du public. Parmi eux, une délégation de l’association Alternatives Transport Réunion-FNAUT et son président Bruny Payet, ainsi qu’une autre de la section PCR de Saint-Denis.

Du côté des parties, un représentant du préfet avait tenu à s’asseoir à côté du vice-président de la Région délégué à la route en mer : le ton était donné.

En effet, tout au long de son exposé, le rapporteur public s’est borné à prendre acte des arguments présentés par la Région. Point par point, il a rejeté les objections de l’Alliance, faisant sienne la position de Didier Robert. En conclusion, le rapporteur public s’est aligné sur la position du président de la Région, et est allé jusqu’à demander la condamnation des élus de l’Alliance à 1.000 euros chacun.

L’avocat de l’Alliance, Me Boniface, a tout d’abord rappelé que le recours a été déposé par des citoyens qui habitent soit dans l’une des deux communes, ou qui sont des usagers de la route du littoral, ou les deux. De plus, dans un État de droit, les citoyens ont le droit de demander à la justice de trancher un différend par un débat contradictoire. Manifestement, ce fondement de la démocratie semble déplaire à Didier Robert et ses amis.

Ensuite sur la forme de l’enquête publique, l’avocat a développé des arguments qui montrent bien que cette procédure est entachée de nombreuses irrégularités. Sur le fond du "projet", Me Boniface a rappelé des éléments incontestables tels que la sous-estimation du montant du chantier, ainsi que l’incapacité de la Région à freiner ses dépenses de fonctionnement pour avoir les moyens de payer.

De plus, des décisions telles que l’avis du Conseil national de la protection de la nature confirme les objections soulevées depuis le début par l’Alliance.

Après avoir écouté les avocats de l’État et de la Région, le tribunal a décidé de mettre le jugement en délibéré.

Aujourd’hui, l’Alliance informera publiquement la population sur les tenants et les aboutissants de cette audience.

M.M. 

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