La NRL de Didier Robert est une nuisance pour toute La Réunion

Route en mer : une victoire contre la carrière de Bois-Blanc empêchera l’ouverture d’autres carrières

20 septembre 2016, par Manuel Marchal

La bataille contre l’ouverture des carrières indispensables à la réalisation de la route en mer s’intensifie. Le Collectif Touche pas nout roche a réussi à relancer la mobilisation contre la nouvelle enquête publique destinée à obtenir aux forceps la possibilité d’exploiter des roches dans le secteur de Bois-Blanc. Mais d’autres projets tout aussi destructeurs sont prévus dans l’Est.

Une carrière, ce sont des centaines de camions remplis de galets de plus chaque jour sur nos routes.

Le projet d’ouverture d’une nouvelle carrière à Bois-Blanc continue de cristalliser de nombreuses oppositions. Les maires ont choisi de soutenir l’opinion, en se prononçant contre. Mais ces derniers ne s’opposent pas à la poursuite du chantier de la route en mer. Ils indiquent que l’ouverture d’autres carrières ailleurs dans l’île peuvent tout aussi bien subvenir aux besoins du chantier. En effet, des projets sont en cours dans l’Est notamment à Menciol. Situé dans la commune de Saint-André à la frontière de Sainte-Suzanne, le site de Menciol pourrait fournir des millions de tonnes de roches pour la route en mer. Il cumule les nuisances.

Bruit, poussière, embouteillages

L’extraction des roches est une activité polluante. Elle génère bruit et poussière. Les galets sont ensuite chargés sur des camions. Le trafic est estimé à plusieurs centaines de camions par jour pendant des années. Ces derniers descendront jusque Quartier-Français par une route bordée de maisons, avec des virages serrés. C’est un axe manifestement sous-dimensionné pour un tel afflux de poids lourds. Puis les semi-remorques traverseront la zone commerciale de Quartier Français avant de s’engager sur la 4 voies. 15 kilomètres plus loin, les camions passeront par le front de mer de Saint-Denis avant d’arriver enfin sur le chantier. Une fois la livraison faite, le retour se fait par le même chemin, avec au passage des zones densément peuplées qui sont traversées par des routes déjà au bord de la saturation.

Nuisances pour des dizaines de milliers de personnes

L’exploitation d’une carrière à Menciol aurait donc d’importantes conséquences quotidiennes pour des dizaines de milliers de personnes qui ne vivent pourtant pas à proximité immédiate du chantier de la route en mer. Cette donnée doit être prise en compte avant d’autoriser un tel projet.

La construction de digues pour réaliser la route en mer apportera donc d’importantes nuisances dans toute La Réunion. C’est cher payé pour la réalisation d’une infrastructure de 12 kilomètres qui est condamnée par avance par le changement climatique.

Dans la campagne de presse qu’ils mènent pour tenter d’influencer sur le résultat de l’enquête publique sur l’ouverture d’une carrière à Bois-Blanc, les promoteurs de la route en mer insistent sur le fait que ce site est le seul capable de fournir les roches massives indispensables aux fondations des digues de la route en mer. Mais face aux partisans de la NRL se dresse une mobilisation citoyenne qui avait fait preuve de son efficacité l’année dernière, ce qui avait débouché sur un avis défavorable lors de l’enquête publique.

Les autres carrières ne serviront à rien

Si l’État n’autorise pas cette carrière, le projet de route en mer tombe à l’eau car l’infrastructure n’aura pas de fondations solides. Ce sera donc une bonne nouvelle non seulement pour les habitants de Saint-Leu et des Avirons, mais aussi pour ceux de Sainte-Suzanne et de Saint-Denis. Car s’il est impossible d’extraire des roches massives de Bois-Blanc, alors les autres carrières ne seront d’aucune utilité pour le chantier de la NRL. Il manquera en effet la ressource qui pourra supporter les tonnes de roches des digues de la route en mer. Il est donc grand temps d’arrêter les dépenses pour un chantier qui ne pourra pas être terminé.

M.M.

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