Hier matin, le maire de Saint-André a tenu une conférence de presse pour tout d’abord transmettre ses « meilleurs vœux de Eid Mubarak à la communauté musulmane » et ensuite annoncer l’intention de la nouvelle municipalité de mettre en œuvre une politique en faveur de l’usage du vélo. (voir encadré)

Éric Fruteau était notamment entouré de Marie-Anne Ferrère, adjointe déléguée à la Jeunesse et aux Sports, d’Alain Lang-Yeung, nouveau directeur du service des Sports à la Mairie, de l’OMAG et de plusieurs partenaires associés au lancement de cette action : le club cycliste ROSA, les sociétés Électrans et SPS, promotrices du vélo électrique, et le Comité Réunionnais de Promotion du Vélo (CRPV).

Développer des alternatives au “tout-auto”

Le maire de Saint-André a expliqué que dans une île en phase de transition démographique, le parc automobile va continuer de croître ces 20 prochaines années, entraînant de nouveaux freins circulatoires. (voir encadré) Ce diagnostic partagé a conduit les décideurs locaux à développer ces dernières années l’offre de transports collectifs. Une offre qu’il convient encore de parfaire, notamment en termes de performances générales (rotations, horaires, dessertes...) pour espérer concurrencer l’automobile.
Les politiques publiques concentrent ainsi leurs efforts vers le développement du transport en commun en site propre interurbain. D’une part le Conseil régional avec le projet Tram-Train et le Conseil général d’autre part, qui planche sur l’aménagement des entrées d’agglomération pour le réseau intercommunal “Car Jaune”. Communes et intercommunalités sont également invitées à s’engager dans cette réflexion en proposant des schémas de déplacements adaptés aux besoins des usagers et tenant compte des enjeux liés à l’aménagement de leur territoire, à l’urbanisme, à l’inter-modalité.
Parallèlement, d’autres pistes sont à exploiter pour proposer une alternative au tout-automobile, dont les conséquences en matière d’environnement, de protection de notre biodiversité sont également à considérer dans le cadre d’une réflexion globale sur l’avenir de La Réunion et de son développement durable. Le vélo constitue l’une de ces alternatives que la Municipalité de Saint-André souhaite développer.

Pourquoi le vélo ?

D’abord parce qu’il offre de nombreux avantages. Bon pour la santé, économe en place, il permet un gain de temps dans les déplacements urbains et offre l’opportunité de vivre sa ville autrement.
Utilitaire et/ou de plaisir, le vélo est aussi une réponse à la flambée du coût du pétrole qui pèse fortement sur le budget des ménages et à la raréfaction des énergies fossiles. Ce mode de transport non polluant est aussi un outil incontestable au service de la protection de l’environnement.
Ensuite, le vélo est un argument touristique à prendre en considération pour proposer aux visiteurs de passage dans notre île des circuits-découvertes.
Enfin, les usgers du vélo sont de plus en plus nombreux. C’est le constat qui se dégage entre autres du Forum organisé le 1er décembre 2007 au Port par le CRPV à l’occasion du 2ème Carrefour du vélo et du roller.
Le nombre d’adeptes du vélo loisir et utilitaire a fortement augmenté ces dernières années à La Réunion et si l’on tient compte de la jeunesse de notre population (56% de moins de 30 ans), de son goût pour le sport, on peut espérer qu’il augmente encore. Un constat encourageant, qui se vérifie quotidiennement sur nos routes, et qui doit inciter les
décideurs à améliorer les conditions d’usage du vélo à La Réunion.

Correspondant

Les risques de la croissance du parc automobile

La croissance démographique, l’évolution du niveau de vie et des modes de consommation ont engendré ces 15 dernières années de nouveaux besoins en matière de mobilité. Des besoins qui trouvent notamment leur traduction dans un développement considérable du parc automobile.
Depuis 2001, le parc automobile et l’équipement des ménages

réunionnais en véhicules sont en hausse constante. Au 1er janvier 2005, entre 68 et 71% des ménages réunionnais possédaient une automobile. Entre 14 et 16% en possédaient plusieurs. On enregistrait 300.000 véhicules en 2005.
Si d’importants rattrapages en matière d’équipements structurants ont permis l’adaptation du réseau routier à la réalité des trafics, cette première réponse des pouvoirs publics aux besoins de déplacements ne peut constituer la seule réponse. En effet, à l’image de la croissance démographique, celle du parc automobile va se poursuivre jusqu’en 2020-2030, engendrant encore l’engorgement graduel de certains axes routiers.

Comment favoriser la pratique du vélo à Saint-André

Soutenir l’usage du vélo à Saint-André, qu’il soit de loisir ou utilitaire, va nécessiter la mise en place de nombreux équipements (pistes cyclables en site propre, bandes vertes, voies sécurisées, zones 30 ou 20, arceaux de stationnement, éclairages...) à inscrire aux Programmes Pluriannuels d’Investissements (PPI), initiés par la Municipalité, pour leur mise en œuvre progressive.
Favoriser la pratique du vélo exige également de la Municipalité une réflexion globale sur l’aménagement et les déplacements urbains. Elle en tiendra compte notamment pour la réalisation de son PLU (Plan Local d’Urbanisme), actuellement en œuvre, comme au moment de la révision des différents schémas d’aménagements en ville et sur le littoral (réhabilitation et nouvelles constructions).
Favoriser la pratique du vélo enfin, et de façon plus immédiate, passe par l’information, la sensibilisation du public, l’incitation à la pratique. C’est sur dernier point que se propose d’agir en premier lieu la municipalité avec ce samedi cette première manifestation “À vous la ville à vélo”. (voir encadré)
Compétente en matière de transports, il revient aussi à la CIREST de défendre son rôle en assurant la promotion du vélo, en sensibilisant le plus grand nombre aux intérêts de son usage, en favorisant sa pratique pour tous. De même, dans le cadre de son Projet d’Agglomération, l’intercommunalité ne doit pas occulter de son PDU (Programme de Déplacement Urbain) la question du développement de l’usage du vélo dans la région Est. C’est en amont qu’elle doit être pensée pour favoriser sa connexion avec les autres modes de transports, notamment les transports en commun en site propre et interurbain. Pour permettre la mise en œuvre d’un vrai réseau de vélo dans l’Est, communes et services
compétents doivent donc travailler ensemble à l’élaboration d’un plan global et cohérent d’actions. Pour favoriser ce dialogue, les échanges d’expériences, pour trouver des solutions concrètes et durables, la Municipalité de Saint-André s’est tournée vers le CRPV, association ressource en matière de conseils techniques notamment.

“À vous la ville à vélo”

Le premier objectif de cette manifestation de samedi est de sensibiliser les Saint-Andréens à la pratique du vélo, à la possibilité de se déplacer autrement, de vivre leur ville différemment en empruntant notamment un itinéraire inédit, banalisé pour l’occasion, au cours duquel sont prévus deux arrêts ravitaillements (l’un à la Maison Valliamé, l’autre au Complexe Sportif de Sarda Garriga).
Cette rencontre, qui se veut conviviale, source de plaisir et de partage, bénéficiera de la présence de certains élus, dont le Maire, qui tient beaucoup à partager cette matinée avec la population, à mettre le pied au moulinet pour faire avancer la cause du vélo dans sa commune.
Dès 8 heures 45 devant l’Hôtel de Ville de Saint-André, les participants, munis de leur vélo et de leur casque, seront invités à remplir un bulletin d’inscription. À la fin du parcours, un tirage au sort sera effectué pour remporter un vélo gracieusement offert par la Sarl Choaïb de Saint-André, ainsi que des tee-shirts offerts cette fois par la bijouterie Saphir.