Route du littoral

Sécurisation, études d’alternatives et cohérence intermodale

20 avril 2005

Les services de l’État ont rendu public hier - comme ils s’y étaient engagés - la décision prise le 11 avril par le ministre de l’Équipement, des transports, de l’aménagement du territoire, du tourisme et de la mer en ce qui concerne le sort de la route littorale entre Saint-Denis et l’Ouest. Ils n’ont pas caché leur satisfaction, estimant qu’elle ’répond pleinement aux attentes du public’ telles qu’exprimées lors du premier grand Débat public de ’démocratie territoriale participative’ organisé outre-mer sur une double problématique : le tram-train et la route littorale.

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En somme, la décision ministérielle décide qu’il faut continuer à se concerter pour faire avancer ensemble, chacun à son rythme, dans le court, le moyen et le long terme, les attentes prioritaires exprimées par les Réunionnais en matière de déplacement. Les amateurs de solution miracle vont bien sûr être déçus : cela leur apprendra... à encore croire aux miracles !
Dans ses considérants, la décision ministérielle relève notamment "que le constat des difficultés de déplacement sur l’île de La Réunion ainsi que le souhait à terme d’un transport en commun guidé en site propre sont largement partagés, et que la nécessité d’une amélioration sensible à court terme du fonctionnement des transports en commun est reconnue...". Elle note aussi que "le principe d’une liaison sécurisée entre Saint-Denis et l’Ouest de l’île n’est pas contesté", qu’aucune option pour la sécurisation de la route littorale ne s’est franchement imposée et que, dans les mesures à prendre, il convient de ne pas oublier l’amélioration de l’entrée de villes.

Sur ces bases, les mesures préconisées sont :
1/ la poursuite de la sécurisation commencée. Déjà budgétés, les travaux vont reprendre en août et seront réalisés à court terme.
2/ le ministère demande à la DDE d’étudier deux options pour la Route littorale : l’une portant sur "les possibilités de réaliser par phase successives un aménagement le long du littoral" ; l’autre, nouvelle pour la DDE, lui enjoint de rechercher "un passage par les Hauts". Une perspective épineuse pour la DDE, dont le directeur estime le projet "pas simple, surtout si on veut lui donner une valeur urbanistique et d’aménagement du territoire".
Cette phase d’études devra notamment inclure "les hypothèses de développement des transports collectifs", dans un objectif de "cohérence intermodale". Il reviendra au Préfet - qui s’en réjouissait hier - d’animer avec le Conseil régional un dispositif d’information et d’échange permettant que le débat public se poursuive "à toutes les phases d’élaboration du projet".
3/ Il lui revient aussi, selon la décision ministérielle, de mener avec les collectivités concernées - et non sans finesse dans la prise en considération des compétences respectives - "une étude visant à améliorer à court terme le fonctionnement des transports en commun sur les infrastructures existantes". Ce point fera l’objet d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Région, Paul Vergès, à son retour de Bamako où il participe toute cette semaine à la 9ème session de l’Assemblée parlementaire plénière ACP/UE.

"Une petite décennie"

Le dernier article règle les conditions de mise en œuvre de la décision. Une décision dont les services de l’État se sont montrés très satisfaits. "C’est la marque du succès du débat dont tout le mérite revient à ses organisateurs et au public réunionnais qui a su exprimer très clairement ses options et aider à définir le cadrage des réalisations. C’est tout à l’honneur de La Réunion", a estimé le Préfet, Dominique Vian, qui n’a pas tari d’éloges sur le travail de René Robert et de ses assesseurs dans l’animation du débat.
Il reste à mettre en œuvre ces orientations dans leurs différents phasages et dans leurs coûts respectifs, soit "une petite décennie pour la réalisation", a dit le préfet, en notant l’impact évident sur le prochain Contrat de Plan et prochain DOCUP. Hors deux contraintes à court terme - poursuivre ce qui a été commencé en matière de sécurisation et organiser la concertation entre collectivités publiques pour l’amélioration des transports en commun existants - tout le reste est à inventer : au plus efficace et au moindre coût.


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