La politique des déplacements vue par les Verts-Réunion

Tunnel ferroviaire La Possession-Saint-Denis

3 novembre 2006

Les Verts-Réunion ont tenu hier à s’exprimer sur la problématique de la route du Littoral et de façon plus générale sur la question des déplacements à La Réunion. Non au tout automobile, oui au rail : alternatives généralistes ou plus originales, le mouvement écologiste espère alimenter le débat... Avec pléthores de vœux pieux, balançant entre opposition (tout azymuth) et proposition, sans vraiment choisir.

Les Verts-Réunion s’expriment assez rarement publiquement sur la question des déplacements pour que le fait soit à noter et d’ailleurs notable. Le mouvement écologiste formule des propositions parfois surprenantes, inattendues avec le souhait néanmoins d’agir ensemble et rapidement.

Aménager la route de la Montagne

« La route du littoral est une route nationale dont la responsabilité incombe sans conteste à l’État », souligne Jean Erpeldinger, Secrétaire des Verts-Réunion qui précise que son mouvement ne cherche pas des responsabilités individuelles mais dresse un simple constat. L’État doit donc aujourd’hui assumer son erreur stratégique et mettre en place un itinéraire alternatif.
Les Verts-Réunion (un peu à la tarde pour le coup) ne cautionnent pas le choix d’un nouveau tracé digue tunnel comme déterminé par l’Etat et la Région voilà plusieurs semaines. Véronique Dénès, Conseillère régionale sur la liste Union PS/Verts, s’est déjà abstenue de vote en assemblée « pour ne pas se voir imposé un choix de nouvelle route et permettre aux gens de passer de l’automobile au train », explique encore Jean Erpeldinger. En revanche, le mouvement se dit favorable à un aménagement de la RD41, route de la Montagne, qui permettrait dans un premier temps la circulation des mini-bus, puis par la suite des cars de plus grande capacité. Voilà pour le court terme.
D’ici 3 ou 4 ans, « au titre de la sécurisation de la liaison La Possesion-Saint-Denis », le mouvement écologiste envisage que « l’Etat réalisera un tunnel ferroviaire de base permettant la circulation de navettes, comme cela se fait sous la Manche, dans les Alpes, au Japon... ». En attendant, la sécurisation de la route du Littoral doit se poursuivre et « dès qu’un soupçon de danger est discernable », elle doit être fermée à la circulation.

La raison l’emportera

Les enveloppes financières n’étant pas extensibles, le choix de la sécurité et du mieux vivre reste bien sur le train. Si la dangerosité de la route du Littoral est indiscutable, les Verts-Réunion affirment avec force que le grand coupable de la mortalité sur les routes, quel que soit l’axe emprunté, reste l’automobile. Plutôt que l’asphalte et l’asphyxie, pulmonaire et circulatoire, ils prônent à plus long terme une liaison par rail reliant Saint-Joseph à Saint-Benoît, et quoi qu’en dise le Député-maire de Saint-André, qui marque une opposition de personne plus que de projet, la raison l’emportera.
Le mouvement écologiste ne dit pas clairement qu’il est favorable au tram-train. « Nous sommes pour le rail, précise Jean Erpeldinger. Nous ne sommes pas en mesure de faire un choix technique pointu. Le projet tram-train avance et nous l’avons toujours appuyé dans le sens où il y a quelque chose, on prend ». Les Verts-Réunion, par manque d’outils techniques, de moyens d’études ne sont donc pas en mesure d’apporter d’autres propositions, s’il y en a.

Funiculaire et téléphérique

Ils rappellent en outre certains poncifs : la nécessité de développer les transports en communs urbains et inter-urbains, de laisser l’automobile au garage pour des raisons environnementales mais aussi financières, et pour les usagers et pour la collectivité, ou encore de favoriser le covoiturage. Bien que pariant « sur l’intelligence des gens qui, si on leur explique bien les enjeux, laisseront la voiture pour le train », comme le soutient encore son secrétaire régional, le mouvement écologiste n’exclut pas, comme en Californie, d’interdire la circulation des privés aux heures d’affluence, ou encore, comme à Paris, de fixer un calendrier des voitures pair et impair pour contrôler le flux de circulation.
Puis les Verts envisagent aussi des solutions plus originales comme le funiculaire et le téléphérique pour la desserte des Hauts... peut-être bientôt la montgolfière ! Bien que n’étant pas en mesure, selon eux, d’organiser un débat public sur les déplacements (qui, rappelons-le, a déjà eu lieu mais reste d’actualité), les Verts l’appellent de leurs vœux et se disent prêts à y participer.

Stéphanie Longeras


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