La livraison du Boulevard Sud signifie l’inauguration du plus gros équipement routier pour Saint-Denis, et d’un des plus importants pour La Réunion. Dans 10 mois, il sera possible de circuler sur quatre voies entre le pont Vinh San et Gillot. Ce sera le terme d’un projet vieux de 35 ans, et la mise en service d’un investissement de 245 millions d’euros.
Hier à la Région, Paul Vergès, Président de la collectivité, René-Paul Victoria, Maire de Saint-Denis, et la Direction départementale de l’Equipement ont fait le point sur le chantier, présenté les derniers ouvrages à achever et souligné les conséquences de la livraison du Boulevard Sud et de celle du tram-train sur les déplacements à l’intérieur et à destination de Saint-Denis, et sur le trafic de transit. Le pont sur la Rivière des Pluies est maintenant posé.

Un projet commencé en 1973

Il ne reste plus qu’à réaliser les différents équipements et les enrobés. Concernant la tranchée couverte de la tranche Mazagran-Doret, le plus gros est réalisé. Il reste à finir les raccordements avec les voies environnantes, ainsi que d’autres finitions. La livraison de cette partie est prévue en décembre prochain.
L’objet de la présentation des services de la DDE concernait plus particulièrement la section de Sainte-Clotilde du Boulevard Sud. Entre le rond-point Lory et celui de Foucherolles, la route sera mise en deux fois deux voies. Neuf mois de travaux sont prévus, avec un délai contractuel de livraison le 15 octobre prochain. Ces 1.500 mètres de linéaires sont en effet le dernier chaînon manquant d’une liaison intégralement à quatre voies entre la Rivières des Pluies et la Rivière Saint-Denis en passant par le Sud de l’agglomération dionysienne. Ils intégreront d’emblée des aménagements pour piétons et cyclistes, tout en anticipant sur l’arrivée dans quelques années du tram-train sur cet itinéraire. En effet, les voies du nouveau mode de déplacement seront posées sur le Boulevard Sud, entre Gillot et le rond-point Foucques situé entre la Région et le Chaudron.
René-Paul Victoria indique que la fin de ce chantier « marque la fin d’une aventure commencée en 1973 avec les premières acquisitions foncières ». « Les décideurs successifs ont profité de l’objectif de départ, qui était de fluidifier la traversée de Saint-Denis, pour mieux aménager la ville », poursuit le député-maire (voir encadré).

Repenser tous les déplacements

L’arrivée du tram-train va également être un dynamiseur de l’aménagement du territoire, avec l’intensification des déplacements entre l’Est et l’Ouest. Pour René-Paul Victoria, « le partenariat qui existe jusqu’ici » s’inscrit au nom de l’intérêt général pour que chaque citoyen puisse trouver sa place.
Le président de la Région souligne que « le Boulevard Sud aura un rôle décisif » dans la circulation de proximité et de transit. Avec l’arrivée du tram-train, ce sont tous les déplacements qu’il faut repenser dans la capitale et dans La Réunion toute entière. Car aujourd’hui, plus de 100.000 véhicules entrent et sortent de Saint-Denis chaque jour. La croissance démographique, la livraison du Boulevard Sud et la mise en service du tram-train vont inéluctablement conduire à de profonds changements.

Manuel Marchal

Les contours d’une ville nouvelle

René-Paul Victoria a indiqué qu’au cours du chantier, ont émergé quatre pôles le long du Boulevard Sud. C’est tout d’abord la Technopôle et l’Université qui sont le lieu d’implantation d’industries de la connaissance et de formations de haut niveau. C’est ensuite un pôle administratif au croisement du Boulevard Sud et du Boulevard Doret qui s’intégrera dans le projet de renouvellement urbain. C’est enfin un pôle sanitaire avec l’hôpital de Bellepierre.
Pour sa part, Paul Vergès indique que cet équipement va prendre la même signification que les axes de circulation historiques qui traversent Saint-Denis : la rue Dauphine puis le Grand Chemin, devenu aujourd’hui la rue du Maréchal Leclerc.

Vers la route de moyenne altitude

A l’heure de l’achèvement du Boulevard Sud, René-Paul Victoria dévoile un nouveau projet d’aménagement. Il s’agit de la réalisation d’une route de piémont pour anticiper la saturation du Boulevard Sud quand La Réunion atteindra le million d’habitants. La première tranche évoquée est celle comprise entre Bellepierre et les Camélias. Une autre peut être envisagée entre l’Université et le haut de la Technopole afin de se raccorder à la route de moyenne altitude de l’Est. Resterait alors à compléter par une liaison entre Camélias et l’Université, un secteur qui nécessiterait la construction de plusieurs ouvrages d’art pour traverser les ravines. Tout cela amène à engager la réflexion sur la construction de nouvelles villes, précise René-Paul Victoria.
Paul Vergès voit dans ce projet le début d’une route de moyenne altitude dans l’Est, qui serait le pendant de la celle de l’Ouest dont la route des Tamarins est l’embryon. C’est la mise en place des axes principaux de circulation de La Réunion du million d’habitants, conclut Paul Vergès.