Élie Hoarau et le TCSP

Un chantier à réaliser dans la concertation

26 octobre 2004

Vendredi sur KOI, le secrétaire général du Parti communiste réunionnais a répondu à plusieurs questions d’auditeurs sur la politique des déplacements. Qui décide ? Quels obstacles possibles à la réalisation ? Quelles responsabilités pour les collectivités ?

Il y a 30 ans, on a enlevé le réseau ferroviaire, c’est la politique qui a fait cela et aujourd’hui on veut remettre la même chose. Pourquoi les hommes politiques n’y ont-ils pas réfléchi avant ?

Elie Hoarau : Il y a trente ans de cela - et je suis bien placé pour le dire, j’ai été élu conseiller général pour la première fois il y a une trentaine d’années - les compétences des élus locaux étaient pratiquement nulles. Des décisions ont été prises à l’époque, mais pas par les élus réunionnais. J’ai été conseiller général, l’exécutif du Conseil général c’était le préfet, et c’est lui qui décidait.
Aujourd’hui, nous avons des compétences supplémentaires. C’est à nous d’élaborer des projets, de faire aboutir ces projets en se disant également que nous n’avons pas encore toutes les compétences dans un certain nombre de domaines qui sont essentiels.
Ceci étant, je suis de la famille de ceux qui, comme Raymond Vergès, Léon de Lépervanche et d’autres, se sont battus pour le maintien du chemin de fer à La Réunion. Nous avons aujourd’hui des responsabilités nouvelles, aux élus de faire face à leurs responsabilités, car il y a trente ans ils ne les avaient pas.

Vous proposez que l’on commence les travaux du TCSP (transport en commun en site propre) par les deux extrémités de l’île. Quelles sont les difficultés auxquelles nous devons nous attendre ? Y aurait-il possibilité d’utiliser l’ancienne nationale de l’Est pour la réserver aux bus ?

- À partir du moment ou la décision est prise de réaliser le TCSP à travers l’ensemble de l’île, et si on est d’accord pour commencer par les deux bouts, je crois qu’il faut que les collectivités se mettent d’accord, pour voir quelles sont les routes nouvelles qu’il faut créer, et quelles sont les routes existantes qui pourraient servir de couloirs de TCSP.
Savoir si on peut utiliser l’ancienne route nationale, dans l’Est et peut-être aussi ailleurs, est une question tout à fait pertinente. Il appartiendra aux études et aux techniciens de voir si on peut utiliser cette portion-là ou telle autre, ou bien si il faut en créer de nouvelles.
Il faut que la décision soit prise en mettant tout le monde dans le coup : non seulement la Région - qui, selon mon impression, est en pointe, or le Département aussi a des responsabilités notamment sur les routes départementales - mais aussi le Département. Il est important qu’il soit aussi partie prenante.
Mais au débat, du moins celui auquel j’ai assisté, je suis au regret de dire que je n’ai pas vu de représentants du Département. Je n’ose pas croire que ce grand débat public ne concerne pas cette collectivité, il faut que le Département s’y mette aussi.
Y a-t-il une difficulté à commencer par les deux bouts ? Moi je ne crois pas. Mais là aussi se pose le problème de la concertation de la Région et du Département. Si on commence notamment par le Sud - et je pense Saint-Joseph, Le Tampon, les hauts de Saint-Pierre etc... - cela ne peut se faire qu’avec l’assentiment du Département, puisqu’on va travailler sur les routes départementales. Donc il faut l’accord de tout le monde.

Dernière question à ce sujet, M. Hoarau : comment une route peut-elle servir au développement ?

- Les routes sont un élément de développement, même si elles ne sont pas tout le développement. Qu’on ne nous dise pas qu’on réduit le développement de La Réunion à l’aménagement les routes. Le réseau routier, c’est-à-dire le déplacement des personnes et les marchandises, est essentiel pour un pays et c’est une donnée récurrente et importante.


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