Après l’ouverture de la route des Tamarins

Un grand projet de la Région et du T.C.O. : la requalification de la RN 1 dans l’Ouest

28 janvier 2009

S’appuyer sur la forte diminution du nombre des voitures sur le littoral Ouest, après la mise en service de la route des Tamarins, pour développer une politique multimodale et intermodale durable des déplacements dans cette micro-région de l’île : voilà une opportunité que deux collectivités n’ont pas laissé passer. Leur projet suit son cours. Il vise à transformer les grandes chaussées actuelles entre Saint-Paul et l’Étang-Salé en espace partagé et sécurisé pour les différents usagers et moyens de transport : tram-train, bus, voitures individuelles, vélos, piétons... Toute la population en profitera.

On ne peut que se féliciter du fait que “le JIR” du samedi 17 janvier dernier a consacré toute une page pour faire connaître - en le positivant - un grand projet sur lequel travaillent depuis de nombreux mois deux collectivités réunionnaises et leurs services : la Région Réunion et le Territoire de la Côte Ouest (TCO). Ce projet consiste à profiter de l’ouverture de la route des Tamarins en juin prochain pour “requalifier” la route nationale 1 sur les 37 km qui séparent Saint-Paul et l’Étang-Salé.
Cette “requalification” a pour objectif d’utiliser l’espace des voies actuelles de la RN1, presque entièrement livrées au tout automobile, pour mettre en place une politique des déplacements durable. Une telle politique implique la mise en œuvre équilibrée et sécurisée de plusieurs modes de déplacements, avec des liens entre ces différents modes.
En d’autres termes, il s’agit de voir comment les Réunionnais vont profiter de la forte diminution du nombre de voitures individuelles sur le littoral Ouest pour consacrer l’espace disponible pour le passage du tram-train et pour des voies routières partagées équitablement entre les voitures, les bus, les vélos et les piétons. C’est un choix politique fort et clairement affirmé par les responsables des collectivités concernées, qui ne peut que réjouir toute la population.

Tous en profiteront

En effet, contrairement à ce qu’écrit “le JIR”, « l’objectif » de cette requalification de la RN1 n’est absolument pas de « réduire le nombre de véhicules le long du littoral ». C’est la route des Tamarins qui aura cet effet. Il s’agit donc de s’en emparer pour améliorer les conditions de déplacements de tous les usagers.
Et contrairement à une autre affirmation du “JIR”, cette politique, qui s’inscrit dans un cadre global, ne se fera au détriment de personne, ni même des commerçants (sauf des pétroliers bien sûr, qui ont tout intérêt à se reconvertir en vue du développement durable !).
Par ailleurs, cette réalisation ne profitera pas seulement aux usagers du vélo et aux piétons, pour lesquels ce sera bien sûr un vrai bonheur de pouvoir se déplacer en pleine sécurité sur la côte Ouest, sans dépenser un centime et pour le meilleur bien de leur santé. Mais les modes de déplacements doux profiteront à toute la population, qui souffrira alors moins de la pollution de l’air, moins de la pollution sonore et n’aura pas de problème de parking en ville.

Un choix libre et attractif

Il est faux également de dire, comme l’écrit “le JIR”, que « la Région a renoncé à l’option, un temps envisagée, de bloquer l’accès des véhicules entre le tunnel de la Marianne et Boucan ». Ceci n’a jamais été rien d’autre qu’une des hypothèses évoquées par un bureau d’études, qui ne pouvait pas ne pas faire l’inventaire de toutes les solutions techniques possibles et imaginables pour envisager cette requalification. Mais cette orientation n’a jamais été préconisée ni choisie par les élus et même par les techniciens.
Voilà pourquoi, « inciter les Réunionnais à laisser l’auto au garage quand ils peuvent prendre le vélo ou simplement marcher » ne se réduit pas, comme le dit “le JIR”, soit à un « défi louable » soit à une « utopie ». C’est une nécessité, si l’on veut aller vers un développement durable. À condition que l’on ne réduise pas le choix à l’auto, au vélo ou à la marche ; et qu’il ne s’agisse pas d’y « inciter » la population mais de créer les conditions globales pour qu’un tel choix soit libre, possible et attractif.
“Témoignages” souhaite une bonne continuation à tous les acteurs et partenaires de ce projet. Ce sera une contribution importante à l’avancée du projet plus global visant à faire de La Réunion une île cyclable.

 Correspondant


Un appel des collectivités en France

« Pour un plan de relance efficace, le vélo est indispensable »

Mercredi dernier en France, le Club des Villes et Territoires Cyclables a publié un communiqué dans lequel il propose des mesures concrètes pour que le vélo participe efficacement au Plan de relance élaboré par le
Gouvernement. « Un Plan dont l’impact, outre l’ampleur des crédits budgétaires alloués s’élevant à 26 milliards d’euros, sera lié à la rapidité de sa mise en œuvre ».

Jean-Marie Darmian est le nouveau président du Club des Villes et Territoires Cyclables (CVTC) (1). Maire de Créon, il a rappelé mercredi que « le vélo, outil au service de l’aménagement durable de nos territoires, non seulement peut, mais doit participer à la relance de l’économie par l’investissement ». Comment ? « Par la dynamique de son développement actuel, grâce au fort potentiel de son utilisation comme service à la mobilité et comme agent du développement touristique local, le vélo est un outil dont ne doit pas se priver le Gouvernement dans ses efforts pour lutter contre la crise économique et la récession ».
Avec Serge Lepeltier, premier vice-président du CVTC, ancien ministre et maire de Bourges, ils ont sollicité un entretien avec le ministre en charge de la mise en œuvre du plan de relance, Patrick Devedjian.
Le concours de l’Etat doit notamment porter sur :
• la réalisation d’infrastructures cyclables, en et hors agglomération ;
• le stationnement des vélos (domicile, lieux de travail, écoles et universités, gares) ;
• la prise en compte systématique du vélo dans les écoquartiers ;
• le développement des nouveaux services (location, libre-service, entretien et réparation).
« L’accélération du développement massif du vélo dans ce contexte offre l’occasion d’encourager une nouvelle économie post-pétrolière à se développer, mais également de flécher la relance vers des investissements en faveur du développement durable, de nature à soutenir des choix structurants en faveur de la mobilité alternative, de la santé et de la protection de l’environnement. Le vélo, économe et respectueux de l’environnement, peut jouer un rôle actif dans le changement de cap qui est demandé à la collectivité, et à chacun, dans ses modes de vie et de consommation et en faveur d’une croissance plus durable et plus équitable », conclut le CVTC.

(1) En septembre 2008, le Club des Villes Cyclables est devenu le Club des Villes & Territoires Cyclables. Créé en 1989 par 10 villes pionnières, il regroupe aujourd’hui plus de 1.000 collectivités (villes, agglomérations, régions. www.villes-cyclables.org


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