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Route des Tamarins : la question environnementale
21 mai 2007
Un chantier comme celui de la Route des Tamarins ne peut être neutre du point de vue de l’environnement. Une nouvelle route ouvre des voies de pénétration multiples qui bousculent l’équilibre des milieux écologiques et auront, en lien avec l’extension des activités humaines, des conséquences sur lesquelles il est néanmoins possible d’agir par anticipation. Mais c’est une course et un défi que les divers responsables “Environnement” de la Route des Tamarins ne sont jamais sûrs de gagner. “Témoignages” a tenté de faire le point.
Il n’est pas dans notre intention de tenter de faire croire au “meilleur des mondes possible” dans l’univers des travaux publics. D’un point de vue environnemental, la percée d’une route mobilisant les moyens qui sont ceux de la Route des Tamarins, c’est toujours l’introduction d’éléments qui vont modifier un équilibre et en instaurer un nouveau. La question devient alors : a-t-on tout mis en œuvre pour limiter les dégâts ?
Jean-Louis Cariou, responsable des questions environnementales à la Direction des Opérations (DORT), a des souvenirs assez précis d’une époque, pas si reculée, où l’on faisait dans l’île des déviations « sans s’occuper de l’assainissement ». La DDE n’était pas seule, alors, à ne pas s’occuper de l’assainissement et manifestement, par rapport à ces pratiques, une page a été tournée.
Cet article a été attentif à la question environnementale, suivant deux axes : qu’est-ce qui a été mis en place, dans l’organisation même du chantier, pour limiter l’impact des travaux sur le milieu écologique ? A quelles conditions ces mesures sont-elles efficaces et ces conditions sont-elles réunies de façon satisfaisante ?
Sur 34 km, la Route des Tamarins franchit de très nombreuses ravines, qui dans notre île sont toutes des “corridors écologiques sensibles” - la plupart classés en ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique) - d’un grand intérêt pour la préservation des espèces animales ou végétales endémiques. Placées sous la protection de la DAF en tant que domaine public fluvial, elles ne peuvent être approchées que sur autorisation spéciale... dont les seuls à se passer (à leurs risques et périls) sont les tisaneurs et les braconniers.
Pour tous les autres, des protocoles et des règles très strictes ont commandé l’approche de ces zones sensibles, allant jusqu’à guider la conception même des ouvrages à construire. L’épisode de la Grande Ravine est venu rappeler qu’il pouvait être hasardeux de s’affranchir des études environnementales intégrées aux appels d’offre : après son passage devant le tribunal administratif, l’ouvrage a dû prendre en compte l’existence et la protection des Puffins de Baillon.
Il y a eu, dès la phase d’études, des recommandations et des expertises environnementales - comme par exemple, L’Expertise faunistique du tracé de la Route des Tamarins fait en 2000 par la SEOR (Société d’Étude Ornithologique de La Réunion).
Nombre de ces recommandations ont été intégrées aux appels d’offres et leur respect fait partie intégrante de la réalisation contractuelle des travaux. La DORT a donc organisé une grande partie du contrôle environnemental “en interne”, avec la maîtrise d’œuvre, répartie entre cinq sociétés.
Scetauroute, la société qui assure la maîtrise d’œuvre du tronçon compris entre la route du théâtre (Saint-Gilles) et l’échangeur de l’Etang-Salé, compte parmi ses cadres un ingénieur environnemental, Thierry Schantz, chargé de suivre « tous les problèmes qui peuvent se poser, de la conception à la mise en service ». Vaste programme, qui va du contrôle du respect des contrats et de l’application du cadre réglementaire (sur l’eau, les déchets, les espèces protégées, l’usage des explosifs, l’amiante...), à des initiatives relevant, comme le dit Thierry Schantz, « d’une bonne gestion du patrimoine ».
Dans la phase actuelle, il supervise les chantiers avec le concours des entreprises : beaucoup d’entre elles ont embauché un “responsable Environnement” ; au minimum, il en existe un par marché en cours. Sur la fin de la phase des terrassements, à Ravine Fontaine - c’était le mois dernier -Thierry Schantz était en relation régulière avec sept correspondants “Environnement”. Malika Bénamar, responsable Qualité Sécurité Environnement (QSE) à la GTOI, est l’une de ces correspondants : nous l’avons suivie pendant une visite de chantier.
De plus, une partie du contrôle extérieur Environnement est exercée par des sociétés indépendantes (Biotope, Cyathea, Adage Environnement...), pour le suivi des clauses des marchés, ou le contrôle du respect des indicateurs environnementaux, dans le cadre d’une assistance au maître d’œuvre.
Mathieu Souquet, de la société Biotope, décrit la fonction de ce contrôle extérieur, et comment elle intervient aussi, comme assistant des entreprises, dans un contrôle externe cette fois, ainsi que le rôle de Biotope dans le suivi de la protection ornithologique et botanique, dans le cadre d’un des 5 “lots indicateurs” définis par la Direction des Opérations.
Un comité de coordination de suivi environnemental - réunissant DIREN, DAF, DDE-Environnement, maîtres d’œuvre, contrôles extérieurs et Direction des Opérations - se réunit environ tous les 3 mois. Et la DORT, enfin, convoque tous les 6 à 7 mois une “Journée de l’Environnement” à laquelle elle invite tous les coordinateurs et responsables d’Environnement, aux différents niveaux - et ce qui précède montre qu’ils sont assez nombreux et hiérarchisés, ou du moins, très articulés.
Une de ces Journées a eu lieu le 28 mars 2007 (voir TAMARinfo n°8) et elle a retenu comme objectif environnemental n°1, pour cette année, le tri des déchets, ainsi que la mise en œuvre d’un traitement bactériologique pour les déchets dangereux. « Nous avions fait le constat, en décembre 2006, que le tri des déchets fonctionnait bien, mais qu’il nous fallait travailler plus sur la traçabilité, la question du volume et le tri », a résumé Jean-Louis Cariou, de la Direction des Opérations. La tenue de cette journée en début d’année devrait permettre d’en réunir une autre vers la fin 2007, pour un bilan des actions.
Au final, il ne fait pas de doute que toute cette organisation, très structurée, vise à garantir une détérioration minimale de l’environnement, avec une attention particulière portée à la protection de l’eau, de la faune et de la flore.
Mais plusieurs interloculeurs ont signalé des points faibles dans le dispositif. Cela commence par l’absence ou la faiblesse de motivation - pas des entreprises elles-mêmes car, comme l’explique Thierry Schantz, elles peuvent y gagner « une image d’entreprise impliquée ». Mais certains agents peuvent être plus ou moins préparés, dans la mesure où ces contraintes ne feraient pas partie de la culture d’entreprise à laquelle ils ont été habitués.
Ensuite, le fait que la plupart des questions environnementales sont traitées en interne, a tendance à affaiblir l’indépendance des contrôles et le maintien de leurs conclusions “en circuit fermé”, comme l’a fait observer le responsable de la SEOR.
Enfin, une troisième faiblesse évoquée à diverses reprises a trait à la rupture existant entre le monde des bureaux d’études et le monde du terrain, celui des entreprises : en passant de l’un à l’autre, « l’information environnementale a tendance à se diluer » dit le chargé d’étude de Biotope, dans un doux euphémisme. Plusieurs interlocuteurs ont confirmé que sur certains chantiers de terrassement, particulièrement au début des travaux, lorsque sont arrivés les ingénieurs chargés d’effectuer « le point zéro environnemental » donnant (en principe) l’état des lieux initial d’un site... les engins de terrassement étaient déjà au travail...
Il reste que le souci des responsables du chantier de préserver le milieu, en lui gardant ses caractéristiques, témoigne d’une préoccupation qui n’a pas toujours été la marque des chantiers publics. Signe des temps : la conscience se répand un peu partout qu’il faut protéger ce qui était là avant nous, pour le transmettre à ceux qui seront là après. C’est une conscience collective, pour une œuvre qui n’a de chance de s’accomplir que si tous et chacun y participent.
P. David
Traitement des eaux et protection de l’environnement
Thierry Schantz, responsable environnemental à Scetauroute, juge exemplaire - dans le cadre de l’application de l’arrêté préfectoral “Loi sur l’eau” - la conduite du chantier de terrassements de l’Hermitage, un endroit sensible situé en amont d’un lieu de captage qui alimente en eau potable plus de 50.000 personnes (voir photos).
Mais ce n’est pas le seul domaine dans lequel la maîtrise d’œuvre peut faire respecter l’environnement. « Nous allons quelquefois au-delà du cadre défini par la loi » explique-t-il. « Par exemple pour le tri des déchets ; ce n’est pas une obligation, mais nous favorisons une incitation forte pour faire changer les usages de certaines entreprises, en espérant que les bons usages seront repris sur d’autres chantiers ». Thierry Schantz n’a pas d’outil de contrainte pour cela, mais il fait valoir à l’entreprise l’avantage qu’elle peut trouver : « En terme d’avantage économique, puisqu’une benne de déchets triés coûte moins cher. L’entreprise y gagne aussi une image d’entreprise impliquée ».
Cela vaut aussi pour les espèces végétales non protégées par un statut particulier : « Il n’y a aucune obligation pour l’entreprise, qui “peut” détruire, en l’absence d’un cadre réglementaire. Ce n’est pas ce qui a été fait sur la Route des Tamarins. On demande que ces espèces, qui peuvent être rares, soient intégrées dans un cadre de travaux qui permet d’éviter leur destruction : soit en récupérant certains plants, ou des graines ou des boutures », poursuit-il. Cette attitude a obtenu des résultats : « A la ravine de la Chaloupe, pendant la phase des terrassements et de construction de la culée, on a récupéré des bois de gaulette et des bois d’olive. A la Ravine Tabac, des dombeya (il en existe de deux sortes ici) et différentes autres espèces » ajoute Thierry Schantz.
Quant à la prise en compte des espèces protégées, elle demande aussi la sensibilisation de tous. Thierry Schantz donne l’exemple du bois de chenille de la Ravine du Cap. « Reconnu avant le démarrage des travaux, il a été intégré à l’organisation du chantier : tout le monde s’est adapté à sa présence et il est toujours là ; il sera juste à côté de l’ouvrage. Si l’on n’avait pas été vigilant, l’entreprise ne se serait peut-être pas embêtée à organiser le chantier en intégrant cette contrainte » reconnaît-il.
Depuis la phase de conception de la Route des Tamarins, il est prévu de travailler avec des pépiniéristes qui préparent les plants à réimplanter sur le site après travaux, ou qui seront utilisés pour des végétalisations paysagères.
En avril, au moment de l’envol des pétrels, une attention particulière a été portée aux éclairages de nuit, dans le but de les limiter le plus possible ou pour recommander les lampes à sodium. L’éclairage de nuit est souvent lié à la rotation des toupies à béton, repoussée vers la fin de la journée : chercher à l’éviter demande beaucoup d’organisation.
P. D.
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