Présentation du rapport du groupe d’experts

Une nouvelle étape vers la réalisation d’une liaison totalement sécurisée entre Saint-Denis et La Possession

21 juin 2007

Une conférence de presse sur le rapport du comité d’experts relatif à la nouvelle route du Littoral a eu lieu hier à la Préfecture, à Saint-Denis. Elle est revenue sur le tracé B1 initialement envisagé. Elle a présenté les différentes alternatives qui sont actuellement à l’étude d’ici à la prise de décision définitive qui devrait intervenir à la fin décembre 2007, au moment où l’État transférera à la Région la compétences des routes nationales.

La prochaine route du littoral sera entièrement sécurisée, les usagers seront à l’abri d’effondrements deux fois plus importants que celui du 24 mars 2006. (photo DDE)

Les caractéristiques du tracé B1 sont connues. Cette 2X2 voies a une longueur prévue de 11,3 kilomètres entre Saint-Denis et La Possession, avec une pente maximale de 2%. Le parcours comporte trois tronçons, dont une partie de 3,5 kilomètres en tunnel au départ de Saint-Denis et ce jusqu’à la Grande Ravine, 6,1 kilomètres de remblais en site maritime (ou “route digue”) et 1,7 kilomètre de routes moins problématiques. Ce tracé a un coût prévu de 930 millions d’euros. L’Etat s’est engagé à prendre 435 millions d’euros à sa charge suite au Protocole d’accord signé le 19 janvier 2007 entre Dominique de Villepin et Paul Vergès. Le reste est à la charge du Conseil régional puisque, à partir du 1er janvier 2008, l’ensemble des routes nationales sera transféré à cette collectivité territoriale selon les lois issues de la décentralisation de 2003. Son financement est donc garanti, une première à La Réunion pour un équipement aussi important, comme l’a rappelé Paul Vergès.
Le Directeur général des Routes a eu recours, le 27 décembre 2006, à un comité d’experts afin de considérer à nouveau ce tracé B1. En effet, il s’agissait de vérifier si la route prévue présentait les garanties les plus hautes pour ce qui est de la sécurité aux personnes. Le groupe d’experts, présidé par Jean Berthier et composé de sommités dans le domaine des grands travaux, a donc rendu ses conclusions hier.

Une partie sur la mer qui présente des garanties suffisantes

Au cours de la conférence de presse, Jean Berthier est tout d’abord revenu sur la route sur digue. Il a souligné que le choix retenu en ce qui concerne la récurrence des dommages causés par la houle était de l’ordre du siècle. Par exemple, les plus hautes vagues, lors du cyclone Gamède, ont atteint une moyenne de 8 mètres. Or, l’ouvrage qui sera construit prévoit le cas de cyclones qui provoqueront des vagues de 12 mètres de moyenne, ce qui se produit une fois par siècle ! De même, les chantiers prendront en compte les houles australes, moins violentes, mais plus répétées, sur la structure des ouvrages d’art. Pour ce qui est d’un éventuel tsunami, celui du 26 décembre 2004 a été pris comme exemple et ne représente pas, selon ces experts, un risque important pour la route digue. D’autre part, le comité a pris en compte le dernier rapport du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC) de février 2007 qui prévoit une élévation du niveau de la mer au cours des prochaines décennies. Il a donc retenu la valeur d’une augmentation de 50 centimètres.
Et les dangers venant de la falaise ? Ceux-ci ont évidemment été appréciés avec encore plus de sérieux. Les experts proposent pour cela un talus suffisamment profond pour que les roches viennent s’y engouffrer. En outre, la route est appelée “digue”, et ce n’est pas pour rien. En effet, celle-ci sera assez solide pour que la chaussée ne soit pas emportée par un gros éboulement. Enfin, les différentes possibilités de cônes d’éboulement ont également été envisagées à chaque fois en prenant pour premier critère la sécurité maximale des automobilistes. Les experts ont ainsi souligné que la route pourrait supporter un effondrement deux fois supérieur à celui de 1980 ou de 2006 (dont les volumes sont sensiblement identiques). Au final, le comité a indiqué que la section La Possession-Grande Ravine devait se faire par le biais d’une route digue.

Le tracé en tunnel pourrait être modifié

Plusieurs problèmes se posent pour ce qui est de la section entre Saint-Denis et la Grande Ravine. Depuis l’accident du tunnel du Mont-Blanc, les normes sont aussi beaucoup plus élevées. Au-delà de ce problème, l’entrée Ouest du tunnel sise à la Grande Ravine pose question. Selon les experts, « l’ouvrage serait situé en deçà de la polygonale relative aux chutes de blocs et aux éboulements, la pénétration très oblique du tunnel et à faible profondeur sous la ravine pourrait entraîner des risques de venues d’eau et des instabilités dans la falaise ». En conséquence, le comité propose de « rechercher une autre zone de débouché du tunnel, et à défaut d’alternative, de mettre en œuvre des mesures très convaincantes de sécurisation ».
Les experts recommandent également que « parallèlement à la solution tunnel, une alternative entièrement aérienne soit étudiée soit par prolongement de la route digue, soit par la réalisation d’un viaduc ». Néanmoins, le comité indique que la solution “viaduc”, si elle était retenue, devrait auparavant présenter des garanties contre d’éventuels chocs de navire.

Une volonté politique d’aller de l’avant, dans la transparence

Le préfet l’a dit et redit : il veut de la transparence. C’est pourquoi, il indique que le rapport du comité d’experts sur la nouvelle route du Littoral sera mis en ligne aujourd’hui ou demain sur le site Internet de la Direction Départementale de l’Equipement de La Réunion. En outre, il a rappelé que les prochaines réunions du comité de pilotage donneraient à nouveau lieu à des conférences de presse. Enfin, il a rappelé que suite aux dernières études qui sont entreprises afin de choisir définitivement le meilleur tracé, une décision sera prise d’ici à la fin de l’année.
De son côté, Paul Vergès a rappelé deux faits majeurs. D’une part, les financements pour la route du Littoral mais aussi pour le tram-train sont assurés. D’autre part, il y a une vraie urgence à avancer sur ces deux dossiers afin qu’en 2012, une nouvelle liaison Saint-Denis/La Possession soit assurée par le tram-train et, en 2017, par voiture.

Matthieu Damian


Paul Vergès : « L’essentiel est acquis »

Hier à la préfecture, lors de la rencontre avec la presse relative à la présentation du rapport des experts, le président de la Région a souligné plusieurs faits. Tout d’abord, il constate que c’est la première fois à La Réunion que le financement d’un équipement aussi important est garanti. Cette garantie figure dans la signature à Matignon le 19 janvier dernier par le Premier ministre et par Paul Vergès de l’accord de financement du tram-train et de la nouvelle liaison littorale entre Saint-Denis et La Possession. « L’essentiel est acquis », a rappelé Paul Vergès.
Le président de la Région note que les conclusions des experts confortent le projet. Le choix définitif du tracé sera fait à la fin de l’année, au moment où l’État transférera à la Région la compétence des routes nationales.


Jean Berthier, président du comité d’experts

Sécurité totale pour les usagers

Le tracé B1 choisi pour la nouvelle route du littoral « est la garantie d’une sécurité totale pour les usagers et les ouvrages ». Tel est le point de vue du président du comité d’experts chargé de donner son avis sur cet équipement essentiel à l’aménagement de notre territoire.
Sur les plateaux d’Antenne-Réunion et de Télé-Réunion, Jean Berthier a rappelé les principales conclusions du groupe d’experts qu’il préside sur le tracé de la nouvelle route du littoral.
« Dans l’ensemble, le projet est très bien. Les choix sont très bon. Le tunnel est une solution raisonnable », a-t-il dit sur Antenne-Réunion avant de poursuivre : « concernant la partie tunnel, nous suggérons de prolonger le tracé par une digue. C’est une suggestion, chaque solution a ses avantages et ses inconvénients ».
Sur Télé-Réunion, Jean Berthier a fait l’objet d’un interrogatoire en règle sur la question du tunnel. Rappelons que hier matin, "le Journal de l’île" titrait sur "Le tunnel jugé trop dangereux". Le président du groupe d’expert n’a cessé de rappeler que « le tunnel ne présente aucun risque, il est totalement fiable, très sûr ». Jean Berthier note que le seul problème pourrait provenir des bouchons à l’entrée Ouest de Saint-Denis. Si la situation s’aggrave quant au manque de fluidité du trafic aux heures de pointe, alors la file de voitures risque de remonter dans le tunnel. Dans cette optique, le groupe d’expert suggère, parallèlement à la solution tunnel, d’étudier le prolongement de la route digue entre La Grande Chaloupe et Saint-Denis.
Jean Berthier pense qu’en concertation avec la Mairie de Saint-Denis, il est possible d’examiner une solution pour que le trafic automobile puisse s’écouler sans embouteillage à la sortie du tunnel.
Par ailleurs, concernant la route-digue entre La Possession et La Grande-Chaloupe, Jean Berthier note que la chaussée, et donc les usagers, seront à l’abri de la houle, même si la hauteur des vagues est nettement supérieure à celles de Gamède, et à l’abri des chutes de pierres.

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