Débat sur les déplacements à La Réunion

Une vision plus globale et historique

3 février 2005

Dans les enseignements qu’il tire du Grand débat public sur le tram-train et la route du littoral, le PCR note un certain décalage entre les conclusions tirées par la Commission nationale du débat et la Commission locale. Il constate aussi une prise en compte, par les Réunionnais, de l’ensemble de la problématique des déplacements et de la volonté de le replacer dans son cadre historique en demandant notamment, pourquoi a-t-on supprimé le train et qui sont ceux qui en ont pris la responsabilité ?

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Il y a une quinzaine de jours, les conclusions de la Commission nationale du Grand débat public sur le tram-train et sur la route du littoral étaient rendues publiques. Le PCR estime que deux choses ressortent :
Premièrement, les Réunionnais n’attendront pas 10 ans pour que soient résolus les problèmes de circulation.
Deuxièmement, en raison d’un coût du tram-train estimé trop excessif et pour gagner du temps, une proposition aurait émergé : développer un transport en bus en site propre, cette solution est présentée soit comme un préalable à la création du tram-train, soit comme une solution définitive au problème des transports en commun à La Réunion.
"Ces conclusions ont suscité de nombreuses réactions. Un certain nombre d’élus y ont vu une condamnation du tram-train et ils se sont saisis de l’occasion pour mener une opération toute politicienne. L’un d’entre vous, rendant compte de la conférence de presse de 4 élus a bien traduit cela en titrant : “le tram-train de Vergès a déraillé”. Ce n’est pas le projet en lui-même qui est contesté mais le fait qu’il ait été présenté par l’actuel président du Conseil régional", constate Éric Fruteau, au nom du PCR.
Le responsable communiste faisait alors les remarques suivantes.
"Il faut se féliciter de l’organisation d’un tel débat, de l’intérêt qu’il a rencontré et de la participation des Réunionnais", déclarait-il. "Il y aurait lieu d’en organiser d’autres sur d’autres thèmes. En tout cas, la tenue d’un tel débat, sa richesse ne peuvent justifier la tonalité de certaines réactions et leur contenu même", note l’élu saint-andréen.

Ceux qui agissent, ceux qui critiquent

Mais, s’il y a eu débat public sur les sujets en question, il est bon de rappeler que c’est parce que la Région a présenté un grand projet sur la question des déplacements à La Réunion, lequel a ensuite été inscrit parmi les thèmes sur lesquels auraient lieu un grand débat public.
"On peut être pour ou contre le projet de la Région, mais on ne peut que se féliciter qu’il existe un grand sujet qui a été ensuite soumis à un débat. Il y a bien une ligne de séparation entre ceux qui agissent et ceux qui n’agissent pas, ne proposent pas mais critiquent", analyse Éric Fruteau.
Pour le PCR, les conclusions établies sous forme de synthèse par la Commission nationale du débat apparaissent en léger décalage par rapport à celles de la Commission locale du débat dont le rapport est plus nuancé. Faut-il en conclure que la première a mieux entendu les plus bruyants qui se sont exprimés ?
"Autre enseignement : insensiblement, le centre d’intérêt du débat lui-même a évolué", constate Éric Fruteau.
Pour le PCR, avant et en partie pendant le débat, l’attention était focalisée sur la seule question de la solution alternative à la route du littoral. Ce cadre strict est dépassé. "La préoccupation des Réunionnais se porte désormais sur la question des déplacements dans toute l’île. Elle n’englobe pas seulement le seul problème de la circulation routière et ses difficultés, elle intègre une vision plus globale des déplacements impliquant d’autres moyens de déplacements que la voiture individuelle et des régions autres que l’Ouest ou le Nord", dit Éric Fruteau.
Il y a eu donc une double évolution : on est sorti du seul problème posé par la route du littoral et le choix d’autres modes alternatifs de transport, donc celui du transport commun, commence à prendre le pas sur celui de la seule voiture individuelle.

Mettre les choses en perspective

Enfin, au cours des débats, est apparue la volonté de mettre les choses en perspective, de comprendre la situation d’aujourd’hui en fonction de ce qui s’était passé et de s’interroger sur les raisons de la suppression du chemin de fer, des circonstances dans lesquelles cette décision a été prise et sur ceux qui ont pris une telle responsabilité.
"Or, force est de constater que ceux qui aujourd’hui crient à la mort du projet de tram-train sont du même camp politique que ceux qui, hier, ont enterré le p’tit train", ironise Éric Fruteau avant d’ajouter : "vous comprenez alors pourquoi nous regardons avec beaucoup de mépris ce qui a été dit par les élus qui se sont exprimés le 22 janvier dernier et qui estiment que le tram-train est mort."

J. M.


Télé-Réunion :
Jean-Pierre Germain censure

Il y a quelques jours, la fédération de La Réunion du Parti socialiste faisait sa conférence de presse de rentrée. Elle avait droit sur Télé-Réunion à une vue sur plan large des conférenciers et une intervention en direct de Gilbert Annette.
Avant-hier, le PCR s’exprimait devant la presse sur la question des déplacements à La Réunion. La télévision du service public en rendait compte en diffusant des images hachées présentant de manière séparée et ultra-rapide les participants à la conférence.
Ensuite, la parole ne sera donnée à aucun des responsables du PCR présents à la conférence. Ceci, bien que Éric Fruteau ait été longuement interrogé et enregistré par le journaliste de Télé-Réunion présent.
Ainsi, le PCR est apparu non comme une formation politique unie formant un seul ensemble, mais comme une addition de portraits. Ensuite il est devenu totalement muet. Le temps d’antenne qui lui a été accordé - 30 secondes - a été largement inférieur à celui consacré à une tentative d’assassinat dans le métro Rambuteau à Paris, où l’on a fait parler des témoins qui, pour la plupart, se sont répétés.
C’est la manière choisie par Jean-Pierre Germain, le rédacteur en chef de la télévision du service public, pour interdire au PCR toute possibilité de s’exprimer. Ce n’est pas la première fois que le responsable de la station se comporte ainsi.
Certes, il ne peut pas ne pas évoquer la conférence de presse des communistes. Mais, par des ses aspects techniques, il a trouvé la manière pour rendre ses responsables quasi invisibles et muets.
Les opinions politiques de Jean-Pierre Germain sont connues. Il n’hésite jamais à les faire prévaloir et à mettre en œuvre une nouvelle forme de censure. Voir un responsable de la télévision du service public se servir de sa fonction pour régler des comptes politiques est un acte minable.


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