Le millionième passager

Air Austral et Mayotte, l’indispensable complicité

24 septembre 2004

La compagnie aérienne a-t-elle favorisé le développement de l’île ou est-ce l’inverse ? Manifestement, les deux évolutions sont étroitement liées depuis 27 ans. Et cela va continuer.

Air Austral fêtait récemment son millionième passager sur la ligne Réunion/Mayotte. Un événement qui illustre le rôle que joue cette compagnie pour le développement économique et social de Mayotte... et vice-versa.
Gérard Ethève, président d’Air Austral, soulignait la fonction d’accompagnement de sa compagnie pour le développement de Mayotte. Au cours d’un entretien, il rappelait qu’à l’époque où Raymond Barre était Premier ministre, il lui avait été demandé de desservir la ligne Réunion/Mayotte. Aujourd’hui, il reconnaît que le développement de Mayotte est corrélé avec celui de sa compagnie.
"C’est un peu l’histoire de la poule et de l’œuf", déclarait Gérard Ethève. Et de poursuivre : "certains prétendent que le développement d’Air Austral est lié à celui de Mayotte et d’autres que le développement de Mayotte est lié à celui d’Air Austral. La réalité est que les deux événements sont indissociables".
En effet, la progression du trafic est tout à fait en phase avec le développement économique et social de Mayotte. Gérard Ethève s’en félicite. Il rappelle par ailleurs qu’Air Austral a effectué plus de 2.000 évacuations sanitaires, "apportant ainsi notre contribution à la santé des malades".

15.000 tonnes de fret et de courrier

Pourtant, "et souvent cela passe inaperçu", rappelle Gérard Ethève, 15.000 tonnes de fret et de courrier ont été transportés par la compagnie. Air Austral, qui fêtait ses 27 ans d’existence le 8 août dernier, n’en transportait que 2.400 tonnes lors des dix premières années d’exploitation. Ces 6 dernières années, ce ne sont pas moins de 8.600 tonnes qu’elle a acheminées vers Mayotte.
Et de rappeler : "Nous n’avons jamais failli à notre mission, même pendant les moments les plus durs traversés par l’entreprise, par exemple lors des mouvements sociaux de 2000".
Un petit clin d’œil à l’actualité mahoraise, sûrement ! Mayotte connaît depuis une semaine un conflit social qui, par effet de boule de neige, risque fort d’être "désastreux pour l’économie locale", lit-on dans "les Nouvelles de Mayotte".
Plusieurs agents de la fonction publique territoriale revendiquent leur intégration d’office dans la fonction publique d’État (voir notre édition de jeudi). Par ailleurs, une grève chez Total restait toujours envisageable.
En 2000, la compagnie n’avait pas interrompu sa desserte de Mayotte. "C’est pour nous une question de principe, de responsabilité et d’engagement moral", déclarait alors Gérard Ethève.

Nouveau Boeing, nouveaux tarifs

Dès le mois de juin 2005, un Boeing 777 réalisera une desserte quotidienne de Mayotte, en remplacement des deux Boeing 737 quotidiens. "Cela apportera une bouffée d’oxygène à cette desserte en termes d’offres, donc de volume de passagers et de volume de fret, mais surtout cette nouvelle donnée aura une incidence importante sur les niveaux tarifaires grâce à l’effet de productivité des gros porteurs", indiquait Gérard Ethève.
Les nouveaux tarifs devraient être communiqués dès le début de l’année 2005, par voie de publication. Une deuxième révolution ! Déjà en 1991, la baisse tarifaire avait débouché sur une explosion du trafic.
C’est un résultat que souhaite réitérer la compagnie, lors de la mise en application des nouveaux tarifs. "Une ère nouvelle dans le domaine du transport aérien s’ouvrira donc à Mayotte l’année prochaine, et nous apporterons ainsi la démonstration de n’avoir pas failli à nos tâches, de la preuve d’une fidélité sans faille à la collectivité et d’un dynamisme toujours démontré", assurait le président d’Air Austral. L’immatriculation du troisième B777 d’Air Austral est déjà annoncée : FOMAY, comme Mayotte.
Concernant la desserte Métropole/Réunion, les fréquences de base passeront de 7 à 11 vols par semaine, suivant les périodes, "avec l’ouverture de Marseille par fréquence hebdomadaire, bien entendu en correspondance avec les continuations sur Mayotte", lance Gérard Ethève.
Reste le copieux dossier de l’élargissement et de l’allongement de la piste de Dzaoudzi. Pour l’heure, les travaux tardent à commencer "mais commenceront", assure un entrepreneur installé à Mayotte. Pourquoi donc Mayotte resterait-elle un parent pauvre du transport aérien ?

Bbj

Air Austral

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus