Une illustration de la crise mondiale du transport aérien

Air France dans la tourmente

16 décembre 2011, par Céline Tabou

A l’instar de nombreuses compagnies aériennes, Air France traverse des turbulences économiques, poussant la Direction à supprimer près de 2.000 emplois, selon le quotidien “La Tribune”. Une des plus importantes compagnies aériennes du monde va devoir faire un plan d’économies de 800 millions d’euros par an : gel des salaires et réduction des investissements. Le prix du carburant est montré du doigt, la facture des compagnies s’est envolée l’an dernier : 178 milliards de dollars.

Quelques heures après cette révélation, la compagnie publie un démenti sur ce qu’elle qualifie de « rumeurs », et explique que « les mesures d’économie qui seront présentées mi-janvier aux instances de Direction, au personnel et à leurs représentants sont en cours d’élaboration. Rien n’est arrêté à ce stade ».

Rumeur de suppression de 2.000 emplois

Le gel des embauches à Air France entraînera 2.000 suppressions de postes en 2012 au sein de la compagnie qui vise environ 800 millions d’euros d’économies d’ici trois ans, a annoncé “La Tribune” jeudi 15 décembre. Le quotidien a été le seul à annoncer la suppression de milliers de postes au sein de la compagnie. « Ces 2.000 postes s’ajouteront aux plus de 4.000 non-renouvellements de postes constatés au cours des quinze derniers mois. Soit au total environ 10% des effectifs de la compagnie ». Toutefois, Air France-KLM précise que « les départs naturels s’élèvent à 800 par an et non à 2.000 comme l’indique “La Tribune” », a indiqué “Reuters”.

Les finances de la compagnie devraient entrainer, tout de même, le gel des salaires, des promotions, des avancements et la réduction des investissements. L’objectif sera d’économiser près de 800 millions d’euros chaque année d’ici 2014. L’un des porte-parole de la compagnie aérienne a indiqué qu’Air France allait présenter à la mi-janvier un premier train de mesures d’économies qui, « comme annoncé, ne toucheront pas l’emploi ». La société n’exclut pas des mesures structurelles « attendues en juin 2012, avec comme objectif de ne toucher l’emploi qu’en extrême ressort ».

Les compagnies aériennes en crise

La crise économique et financière internationale ajoutée à la crise de la dette souveraine en Europe va entrainer des pertes pour les compagnies européennes, qui sont les plus menacées, selon l’IATA (Association internationale du transport aérien). L’association explique que « Le plus grand risque pour les profits des compagnies aériennes l’année prochaine est la crise économique qui résulterait de la non-résolution de la crise de la dette par les gouvernements européens. Cela pourrait conduire à une perte de plus de 8 milliards de dollars », a déclaré Tony Tyler, directeur général et CEO (chief executive officer-NDLR) de l’IATA. La diminution des bénéfices devrait entrainer des suppressions de postes dans les principales compagnies européennes, qui devraient étudier leur budget pour l’année à venir.

Selon l’IATA, cité par “BusinessTravel”, l’Europe n’évitera pas une brève récession, car « la confiance des consommateurs et des entreprises est déjà tombée trop bas ». Au-delà de la crise, « la facture carburant a pénalisé les compagnies et a atteint 178 milliards de dollars, soit 2 milliards de plus que prévu : le prix du baril de pétrole a été en moyenne de 112 dollars ». Air France n’est pas la seule compagnie à traverser des perturbations, d’autant que l’OPEP a annoncé la hausse du prix du pétrole brut dans les semaines à venir.

Céline Tabou


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