Plan de crise à Air France-KLM

Air France-KLM : diminution de l’offre sur la liaison Paris-Océan Indien

17 février 2009, par Manuel Marchal

Le 12 février dernier, ’Témoignages’ annonçait l’impact de la concurrence des compagnies ’low cost’ sur le chiffre d’affaires des compagnies aériennes traditionnelles, type Air France. Il s’avère que la crise touche de plein fouet le groupe Air France-KLM, qui a décidé de diminuer son offre sur les liaisons entre Paris et l’océan Indien. Air France, filiale du Groupe, assure la desserte quotidienne depuis Paris de deux aéroports de l’océan Indien : Plaisance et Gillot. Comment cette baisse sera répartie ?

« Pris en cisaille par la hausse brutale du baril de pétrole contre laquelle ils s’étaient insuffisamment protégés, puis par l’effondrement brutal des cours contre lequel ils se sont trop protégés, les transporteurs aériens n’en finissent pas de panser leurs plaies. Plus inquiétant : même les "entreprises vertueuses" comme Air France-KLM semblent désormais avoir mangé leur pain blanc et ne plus échapper aux turbulences qui secouent le transport aérien mondial » : voilà ce qu’écrivait "Tour mag" dans un article que nous avions reproduit le 12 février dernier dans nos colonnes.
Moins d’une semaine plus tard, Air France annonce un plan de crise dont notre confrère dévoile quelques détails. Force est de constater que nous serons concernés puisque « la quasi-totalité des zones géographiques verront l’offre d’AF-KL réajustée à la baisse : l’Amérique du Nord de -5,1%, l’Amérique latine de -0,6%, l’Europe/Afrique du Nord de -1,2%, l’Asie de -3,5%, la zone Caraïbes/Océan indien de -1,4% ». Autrement dit, l’offre a de grande chance de stagner, voire diminuer, sur les lignes entre Paris et les DOM. 
Reste à savoir comment cette baisse va se répartir entre les deux aéroports de l’océan Indien desservis quotidiennement depuis Paris par Air France : Maurice et La Réunion.
Si les restrictions touchaient notre île, cela voudrait dire que la charte d’engagement volontaire aurait du plomb dans l’aile. Car elle est définie en pourcentage, et si le nombre total de sièges baisse, cela veut dire aussi que l’offre de sièges à prix plus bas évoquée dans la charte d’engagement volontaire signée par Air France va diminuer.
Cette baisse programmée de la capacité sur les Caraïbes et l’océan Indien est malgré tout étonnante, puisque les recettes en passager/kilomètre de ce secteur ont augmenté de 7,3%. C’est la plus forte hausse enregistrée par Air France sur ce ratio devant l’Afrique (+6%). Mais à la différence de l’Afrique qui verra l’offre d’Air France augmenter de 3,9%, la Caraïbe et l’océan Indien connaîtront une situation inverse.
Cela montre que face à une crise, les liaisons entre la France et la Caraïbe, d’une part, la France et l’océan Indien, d’autre part, sont une variable d’ajustement pour ce Groupe. Cela s’explique par le fait qu’Air France est une compagnie dont le centre d’intérêt principal se situe loin de La Réunion. On ne peut donc que saluer le développement dans notre île d’une compagnie dont le centre d’intérêt se situe dans le désenclavement de notre pays.

M.M.


675 millions d’euros d’économies : un millier d’emplois supprimés

Le Groupe a annoncé un résultat trimestriel dans le rouge pour la période octobre-décembre 2008.
Moins -194 millions d’euros en résultat d’exploitation et -505 millions en résultat net, pour les raisons que l’on sait : la couverture pétrole qui a contribué au succès des exercices précédents, lorsque le prix du pétrole était à la hausse, plombe les comptes depuis que le baril a chuté d’une centaine de dollars.
Et, par-dessus, la crise économique mondiale a un impact négatif sur le fret comme sur le trafic passager.
La compagnie a donc intensifié son plan d’économies, fixé à 675 millions d’euros sur l’ensemble de l’exercice 2008-09 dont 490 millions ont déjà été réalisés.
Si les postes achats et productivité portent à eux seuls les trois quarts des économies de coûts, le Groupe a néanmoins réduit encore ses frais de distribution de 10%. La compression des coûts va également porter sur la masse salariale avec la suppression d’un millier de postes.
Par ailleurs, 450 cadres âgés entre 60 et 65 ans bénéficieront d’un plan de départ. Mais surtout, la compagnie va gérer son offre au plus près.
Pierre-Henri Gourgeon avait annoncé lors de la récente convention du Snav la réduction de 2% des capacités pour l’été, la même réduction de 2% sera réitérée l’hiver prochain.
L’évolution du trafic par zone géographique au troisième trimestre éclaire en partie les décisions prises sur l’offre de l’été.

(Source "Tour Mag")


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