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Le désenclavement de Mayotte assuré par une compagnie aérienne réunionnaise depuis 1977
21 mars 2024, par
En 1975, Paris décida de maintenir son administration à Mayotte malgré le vote massif pour l’indépendance des Comores l’année précédente. Le gouvernement français devait trouver une compagnie aérienne immatriculée en France pour desservir régulièrement Mayotte. La desserte était alors limitée à un vol hebdomadaire de l’armée de l’air vers La Réunion acceptant quelques passagers avec un prix prohibitif.
Air France refusa de se poser à Mayotte par peur d’être interdit d’atterrir dans les nombreux Etats africains opposés au maintien de l’administration française dans ce territoire. Paris se tourna alors vers Réunion Air Service, société réunionnaise dirigée par Gérard Ethève. Depuis 1977, le désenclavement aérien de Mayotte a été assuré successivement par Réunion Air Service, Air Réunion puis Air Austral sous le code UU.
Cela signifie que dans l’immédiat, si Air Austral devait cesser son activité, cela serait l’étincelle qui déclencherait des émeutes qui menaceraient la paix sociale et fragiliseraient l’administration française à Mayotte.
Il est en effet difficile d’imaginer les Mahorais accepter en 2024 de voyager dans des avions de l’armée de l’air avec La Réunion comme seule destination, en attendant qu’une compagnie aérienne française veuille bien desservir Mayotte comme le fait actuellement Air Austral.
Le maintien de la paix sociale à Mayotte vaut sans doute bien plus que la valeur des prêts qu’Air Austral doit rembourser à l’État. Paris est débiteur d’Air Austral.
« Témoignages » a rappelé hier que Paris est dans une situation de faiblesse vis-à-vis d’Air Austral. Nous écrivions hier ceci :
Avec en main l’atout Mayotte, Air Austral peut très bien dire à Paris : « nous ne pouvons plus continuer à cause d’une dette trop importante. Nous allons donc demander la liquidation de la société. Par conséquent, la liaison de Mayotte avec La Réunion et la France ne sera plus assurée, Mayotte sera isolée sur le plan aérien ».
En effet, contrairement à ce Paris veut faire croire, c’est le gouvernement français qui est débiteur d’Air Austral, et à une hauteur de bien plus de 200 millions d’euros. Voici pourquoi :
En 1974, Paris organisa un référendum dans le Territoire d’Outre-mer des Comores. A une très large majorité, les électeurs décidèrent la transformation du TOM en État indépendant. Mais Paris refusa de reconnaître ce résultat au prétexte qu’à Mayotte, le vote pour l’indépendance n’avait pas dépassé 40 %. Mayotte comptait à l’époque 50 000 habitants alors que la population du TOM des Comores dépassait 270 000 habitants. Paris décida de maintenir son administration à Mayotte alors qu’en 1975, les Comores composées des îles d’Anjouan, de la Grande Comore, de Mayotte et de Moheli furent admises à l’Organisation des Nations Unies.
En 1976, Paris créa la Collectivité territoriale de Mayotte. A cette époque, la seule liaison aérienne désenclavant Mayotte était la suivante : un vol hebdomadaire d’un Transall de l’armée de l’air française vers La Réunion acceptait quelques passagers. Le tarif était à l’époque de plus de 1000 francs français, une somme que seules quelques personnes pouvaient débourser à Mayotte. Pour affirmer sa souveraineté sur Mayotte et vendre aux Mahorais la promesse de l’égalité avec la France, Paris avait besoin qu’une compagnie aérienne immatriculée en France assure une desserte régulière permettant de rejoindre l’ancienne métropole, via La Réunion.
Paris a alors demandé à Air France d’assurer une liaison régulière pour désenclaver Mayotte.
Air France refusa pour la raison suivante : Air France se posait notamment au Kenya, à Madagascar et à Maurice, trois États membres de l’Organisation de l’unité africaine.
Hors, l’OUA avait pris clairement position pour l’indépendance des Comores comprenant Mayotte et ne reconnaissait pas le maintien de l’administration française dans cette partie de l’ancien TOM. Air France ne voulait pas se brouiller avec les pays d’Afrique pour desservir Mayotte, dont le trafic était très limité. Paris devait trouver une solution qui soit acceptable pour les États africains.
Paris s’est alors tourné vers une société réunionnaise : Réunion Air Service (RAS) dirigée par Gérard Ethève. Un avion de 32 places fut immatriculé sous les couleurs d’Air France, et sous-traité à RAS. Les vols étaient opérés sous le code UU et pas AF. Le déficit prévisible était couvert par une subvention du ministère des DOM-TOM. Le vol inaugural reliant Mayotte à La Réunion eut lieu le 8 août 1977. C’était la première fois qu’une compagnie aérienne assurait des vols réguliers désenclavant Mayotte.
RAS a ensuite évolué en Air Réunion puis en Air Austral, avec toujours le code UU. Au moment de la création d’Air Austral, le cœur de l’activité était la desserte aérienne de Mayotte. Air France était d’ailleurs un actionnaire fondateur d’Air Austral, aux côtés de la SEMATRA présidée par le Conseil général et de privés. Via une filiale Ewa Air, Air Austral assure également les liaisons de Mayotte avec Madagascar, les Comores, le Mozambique et la Tanzanie. Tout repose donc sur Air Austral.
Cela signifie que dans l’immédiat, si Air Austral devait cesser son activité, tout s’effondrerait à Mayotte. La situation sociale est déjà extrêmement tendue à cause du refus de Paris de donner aux Mahorais les droits de citoyen de la République française à part entière. L’arrêt de la desserte par Air Austral serait l’étincelle qui déclencherait des émeutes qui menaceraient la paix sociale. Cela fragiliserait l’administration française à Mayotte.
Il est en effet difficile d’imaginer les Mahorais accepter en 2024 de voyager dans des avions de l’armée de l’air avec La Réunion comme seule destination, en attendant qu’une compagnie aérienne française veuille bien desservir Mayotte comme le fait actuellement Air Austral.
Selon un article publié par Outre-mer Première hier, le montant de la dette d’Air Austral vis-à-vis de l’État s’élève à 110 millions d’euros. L’Etat a également effacé une dette de 100 millions d’euros.
C’est sur cette base que Paris, actionnaire d’Air France, se permet d’intervenir dans la gestion du principal concurrent d’Air France à La Réunion.
Mais le maintien de la paix sociale à Mayotte vaut sans doute bien plus que l’effacement de 100 millions d’euros de dettes ajouté à la valeur des prêts qu’Air Austral doit rembourser à l’État. Cela rend Paris débiteur d’Air Austral.
M.M.
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