La plus grave crise de l’histoire du transport aérien -2-

Coronavirus : les compagnies aériennes doivent 35 milliards de dollars aux passagers

12 mai 2020

Par sa rapide extension dans le monde, la pandémie de COVID-19 a débouché sur la réduction drastique du trafic aérien. D’ores et déjà, les compagnies aériennes européennes ont annoncé la suppression de 30.000 emplois, et la crise risque bien de s’installer dans la durée. Mais un autre danger guette les compagnies qui tentent de survivre face à la crise. Aux passagers qui ont déjà payé leur billet et qui ont vu leur vol annulé, la plupart du temps la compagnie émet un avoir valable durant une période. Mais l’Union européenne impose le remboursement du billet comme premier choix. Si la loi s’applique, alors les compagnies aériennes doivent rembourser 35 milliards de dollars aux passagers.

Pour les compagnies qui tentent de survivre face à la crise liée au coronavirus, la loi fait craindre le coup de grâce pour plusieurs d’entre elles, si un recours du CEDIV contre l’IATA aboutit avec succès.En effet, sur la base de l’application du règlement européen, les vols annulés représentent 35 milliards de dollars en billets d’avion à rembourser, dont 10 milliards pour les compagnies européennes. Le CEDIV « a décidé de déposer une procédure, au nom de 55 de ses agences adhérentes, auprès de l’Autorité française de la Concurrence en vue d’obtenir pour elles-mêmes et leurs clients, le remboursement intégral des billets d’avion des vols annulés suite à la pandémie du coronavirus », indique Air Journal du 30 avril. En effet, « selon le règlement européen 261/2004), la compagnie aérienne est tenue de proposer en premier choix au consommateur le remboursement comptant du billet d’avion lorsqu’un vol est annulé, dans un délai de sept jours, au prix auquel il a été acheté. Elle peut proposer un avoir à utiliser sur un vol ultérieur mais ne peut pas l’imposer comme le seul choix unique. »

Pour Adriana Minchella, présidente du CEDIV, « il faut se rendre à l’évidence : malgré les avoirs, il faut s’attendre à la disparition de nombreuses compagnies aériennes et in fine, l’agence sera dans l’obligation malgré les avoirs, de prendre en charge les billets des clients, dans le cadre d’un forfait ».

Pas de fond de garantie

UFC Que Choisir a fait une démarche analogue, mettant en demeure 57 compagnies, dont Air Austral, d’appliquer ce règlement européen. « L’association de consommateurs dénonce également le remboursement imposé en avoir car il n’existe pas de fonds de garantie dans le transport aérien, contrairement aux séjours organisés par les tour-opérateurs », écrit Air Journal qui cite UFC Que Choisir :
« Autrement dit, si la compagnie aérienne fait faillite, le consommateur qui s’est vu imposer un avoir ne voyagera pas et son argent sera perdu alors qu’il devait être remboursé. Alors que les Etats membres s’engagent dans les plans d’aide auprès des compagnies aériennes, financés par les contribuables, les consommateurs ne doivent pas devenir des prêteurs publics quitte à être sacrifiés. Cela équivaudrait à une double peine ».

A la Une de l’actuCoronavirus

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus